Coéquipières à Metz entre 2010 et 2012, Grace Zaadi et Amandine Leynaud se côtoient chez les Bleues depuis deux saisons et demie. L’une rêve de disputer ses premiers Jeux Olympiques, la seconde passe pour la troisième fois par la case TQO pour y revenir. La demi-centre messine (22 ans, 43 sélections) et la gardienne du Vardar Skopje (29 ans, 173 capes) se sont confiées, à la veille de France – Pays-Bas.
Grace, vous porterez pour la première fois le maillot bleu à Metz. Emotionnellement, ce ne sera pas neutre…
« Totalement. C’est quelque chose d’énorme pour moi, sachant qu’ici, je suis chez moi. Mon cœur est à Metz. Je sais comment est notre salle, notre public et toute la France seront au rendez-vous. Par rapport à ça, je suis rassurée. On va essayer de faire comme si on était à la maison, avec notre maillot jaune. »
Pour vous, Amandine, ce seront les premiers matches aux Arènes depuis 2012 (année de son transfert à Valcea, en Roumanie)…
« J’ai vécu des émotions très fortes, j’ai des attaches ici. Tout le monde le sait. Je suis heureuse de revenir, de retrouver le public. Ce ne seront que des émotions positives. Je ne mets pas du tout de pression, ça ne reste que du handball. »
Vous étiez des campagnes 2008, à Pau, et 2012, à Lyon. Par expérience, quels pièges seront à éviter pour aller aux Jeux ?
A. L. : « Il faudra être sérieuses jusqu’au bout, se servir du premier match contre la Hollande pour travailler pour les deux suivants. Il faudra surtout bien récupérer. Enchaîner trois matches de haut niveau en trois jours, c’est lourd. En allant très tôt au lit, en travaillant bien, ça devrait le faire. »
Avec les Pays-Bas en entrée, commencera-t-on par le plus compliqué ?
G. Z. : « C’est l’adversaire le plus coriace. Je le dis sans négliger la Tunisie et le Japon, qui sont de très bonnes équipes. Les Hollandaises sont vice-championnes du monde en titre, Cornelia Groot est leur moteur. Elle a un très gros impact, mais le hand est un sport collectif. L’approche du match est un peu différente, parce qu’on les a affrontées il y a trois mois. Forcément, on est obligées de retravailler sur notre échec. Ce n’est pas remuer le couteau dans la plaie. C’est visualiser nos erreurs pour avancer, et aussi ce qui a bien marché ».
Comme le sélectionneur, vous mettez les trois rencontres sur un pied d’égalité…
A. L. : « Bien sûr. Pour se qualifier pour Rio, il faut être premier ou deuxième. Si on perd le premier match, on ne sera pas éliminées. C’est important de se le mettre dans la tête, de ne pas douter, de continuer à être sérieuses et rigoureuses jusqu’à dimanche. »
G. Z. : « Tout le monde parle des Pays-Bas, mais le TQO ne se résume pas qu’à eux. Nos trois adversaires ne seront pas simples à jouer. Ils ont trois styles de jeu différents. Ca sera compliqué. »
De décembre à mars, d’Alain Portes à Olivier Krumbholz, qu’est-ce qui a changé dans le groupe France ?
G. Z. : « Il y a une continuité. On ne peut pas tout recommencer à zéro tout de suite. On se sert du passé pour avancer dans tout ce qu’on fait. A partir du moment où le staff change, il y a de petites différences. Des choses qui nous n’étaient pas demandées avant le sont maintenant, et vice-versa. »
A. L. : « On avait envie de continuer à travailler. On a toujours eu la même envie d’aller aux JO et de gagner une médaille. On n’a pas voulu s’exprimer (après l’éviction de Portes, NDLR) pour rester concentrées. On a montré la semaine dernière, dans nos deux matches contre l’Allemagne, qu’on avait juste envie de jouer au handball, de penser au handball et à rien d’autre. »
Amandine, Krumbholz II est-il différent de Krumbholz I ?
« Olivier reste Olivier. Il reste à l’écoute de ses joueuses, contrairement à ce que beaucoup de personnes pourraient penser. C’est quelqu’un avec qui on peut échanger. Maintenant, à nous de prendre les choses en main, de faire du beau handball. »