En retrouvant les Russes en finale après 7 victoires de plus en plus belles, les Françaises avaient l’occasion de monter une nouvelle fois sur le toit du Monde, mais pour cela il fallait de nouveau prendre le meilleur sur cette équipe qui forme sans doute le plus beau collectif de la planète handball.
Malheureusement, les Bleues n’ont pas pu refaire un 8° exploit, un peu trop de tension, un peu trop de ballons perdus en route sans qu’ils soient provoqués par la défense russe et un peu moins de réalisme offensif face aux gardiennes russes. Reste qu’entre Dimitrieva, Postnova, Khmyrova et autres Turey, il n’y avait pas beaucoup de place pour que l’exploit puisse vivre et donner à la France un titre un peu venu de nulle part.
Mais même si la défaite s’est présentée au bout des 60 minutes de match, il ne faudra pas jeter le bébé avec l’eau du bain, dans ce match, la France a montré qu’elle avait encore plus d’avenir que de présent. Cette défense, marque de fabrique depuis 10 ans des Bleues a encore été un poison pour les babouchkas, provoquant passages en force, grattant ballons sur ballons et n’offrant quasiment jamais de solutions simple de shoot, le bloc mis en place par Olivier Krumbholz aurait pu encore une fois être le roi du terrain de la finale.

Surtout que l’entrée de match avait été très consistante, Alisson Pineau, élue meilleure demi-centre du mondial et Mariama Signate élue elle meilleure arrière gauche, rivalisaient d’efficacité dans leurs prises de risques. Les Russes avaient beau trouver une Elena Dimitrieva réussissant tout, une Ludmilla Postnova lâchant parfaitement le bras, les Françaises restaient constamment au contact, capables sur un coup de chaud de recoller au score. Mais la Russie avait aussi bien peaufiné ses armes défensives, la défense bleues offrait des ballons pour mettre la pression sur les filles d’Evgueni Trefilov, la Russie arrivait parfaitement à se refaire une santé dans cet exercice qui n’est pourtant pas nativement le point fort des maintenant triple championnes du Monde.
Plus complètes, plus lucides dans les moments clefs de la rencontre, elles n’allaient jamais laisser les Tricolores revenir vraiment dans le match dans le money time. La volonté était là, le talent aussi avec par exemple une Mariama Signate au bras dévastateur, il en manquait encore un peu pour que tout bascule comme elles avaient su le faire lors du France – Russie de tour préliminaire. On pourra longtemps ergoter sur quelques fautes techniques, quelques choix, quelques tirs douteux, il restera cet esprit d’équipe qui fit refuser la défaite tout au long de la partie et même au plus fort de la domination russe.
Même si la France doit se contenter d’une médaille d’argent, il faut se rendre compte d’où vient cette équipe et surtout où elle peut aller si elle reste dans la même dynamique. Les mêmes envies, la même faim absolue de tout donner pour le collectif. Techniquement, les Bleues ont tout pour progresser, la jeunesse est aujourd’hui un des atouts de ce groupe, mais il peut parfois être aussi une de ses faiblesses. La France de 2003 avait commencé son aventure magique par une défaite en finale face à la Norvège, on espère que l’histoire sera capable de se réécrire de la même façon. En tout cas, les 10 jours que viennent de vivre et de nous faire vivre les Bleues doivent donner un nouvel élan au handball féminin français, une nouvelle envie de retrouver les sommets internationaux, les garçons s’y sont installés depuis quelques saisons, ils y attendent impatiemment leurs alter ego féminins.
A Nanjing, Olympic Sports Center Gym
Le 20 décembre 2009 à 12h00
France – Russie : 22 – 25 (Mi-temps : 11-14)
13 000 Spectateurs
Arbitres :
MM GJEDING et HANSEN (Danemark)
