Comment peut-on expliquer ce sursaut d’orgueil de la part de vos joueuses ?
On avait déjà noté une réelle amélioration lors du match contre la Suède. Contre l’Allemagne, il y a eu plus de fluidité, plus d’efficacité au tir. C’est ce qui nous avait manqué jusque là. Nous avons fait jeu égal pendant la première période avec quelques difficultés dans les dix premières minutes. Après, mes joueuses se sont lâchées et elles ont réussi à enchaîner et mettre des buts. Et comme la défense et notre gardienne (ndlr : Amandine Leynaud) ont été exceptionnelles, on a réussi à faire enfler le score de manière, je dois l’avouer, assez étonnante et incroyable.
Elles vous ont donc enchanté ?
Il n’y avait qu’une seule équipe sur le terrain. On espérait gagner. On n’était qu’à 10-10 à la mi-temps et elles ont survolé le deuxième acte. Les Allemandes ont explosé en vol et notre défense et nos montées de balle les ont dégoutés. On avait la condition physique, l’agressivité et le mental. Bref, tout ce qu’il fallait.
Peut-on parler de match référence ?
Je ne sais pas si c’est le match référence mais l’essentiel est qu’on est qualifié. C’est une bonne nouvelle, une grande satisfaction et un véritable soulagement. Cela fait prendre conscience aux filles, d’une part qu’elles ont les moyens d’arriver au plus haut, d’autre part, comment il faut préparer les matches et ce qu’il faut comme ingrédients en terme d’engagement physique pour exister dans ce contexte-là.
Vous voilà au Tour Principal….
Oui et c’est très important d’attaquer cette phase avec deux points au compteur. Cela peut apporter un peu plus de sérénité dans l’attaque du 1er match. Mais il faut rester humble, les pieds sur terre car je dois reconnaître qu’après la défaite contre le Brésil, on commençait à broyer du noir.
Etre dans le groupe de la Russie (adversaire dimanche), avec l’Autriche et l’Angola, c’est insurmontable ?
La Russie, c’est du lourd mais depuis le début de la compétition, je n’ai pas encore eu l’occasion de les voir à l’œuvre. C’est une équipe où il y a souvent des rotations. Il y a d’excellentes joueuses qui se sont baladées depuis leur arrivée en Chine. Ce sera un gros morceau avec de grands gabarits et comme nous, il faudra tout gagner ou presque pour passer, il faudra réaliser un nouvel exploit pour les battre. Maintenant, j’espère que mes joueuses vont en avoir envie et qu’elles auront beaucoup d’ambition. Il faudra faire les bons choix tactiques. On va se reposer et penser ensuite au premier match (ndlr : face à l’Angola). J’espère que les filles ont envie de pousser la machine à son paroxysme et d’enchaîner les matches en faisant le maximum. Il faudra être exceptionnel pour battre les Russes mais on n’en est pas encore là.
Propos recueillis par
Yves MICHEL
