Battue pour la première fois à Bois Colombes, la JS Cherbourg se devait de rebondir, histoire de ne pas laisser retomber la mayonnaise bien montée après 4 premières joutes largement dominées. La semaine d'entraînement avec mouillage de maillots, remontage de manches et "remettage" de yeux en face des trous de la part du pragmatique Pascal Lefrançois aura porté ses fruits. Rachat réussi avec un nouveau succès retentissant sur une équipe parisienne qui n'aura fait illusion que 10 minutes...
A la lecture du score final, le malheureux nord cotentinois qui aurait manqué cette belle partie de handball champagne pourrait croire en un match à sens unique. Un sens unique terminus Cherbourg, confirmé par le départ tonitruant de la bande à Youssef Namir. Avec Aqqa en montée de balle après le premier arrêt de Somai, ou en envol décalé sur l'aile, ou encore passeur décisif pour Cappelle après un contre de mammouth signé Ledure, la JS fait le break en moins de temps qu'il ne faut pour que le fut du canon de ses artilleurs ne refroidisse (7-2, 9ème). Un peu assommée, la jeune réserve du Paris HB va réagir. En musclant son jeu et en profitant de quelques approximations locales, Paris se rapproche, Nivore au pivot trouvant un peu trop facilement les espaces (11-8, 20ème).
Gênés par cette défense rapprochée et forcément très fautive - Brood deux fois, Noël et Roudier vont goûter à la joie d'un repos forcé de 2 minutes - les hommes de Lefrançois forcent leur jeu et même si Cappelle trouve la solution - un missile air-air aussi limpide que fulgurant - ils viennent immanquablement se planter sur les herses tendues par les parisiens. En stoppant le penalty de Leriche au 7 mètres et Youf Pinsault à 6 mètres, N'Kvingova fait le boulot derrière cette muraille d'échines et le PHB revient à 2 buts derrière (13-11, 26ème). A la recherche d'un second souffle après cette débauche d'énergie pas assez payante, les cherbourgeois vont serrer les rangs et Aqqa, Maillard et Cappelle redonnent un écart un peu plus confortable juste avant la pause (16-12).
Est ce le remontage de bretelles dans le vestiaire cherbourgeois ou le repos qui a un tantinet brisé l'élan des parisiens ? Sans doute un peu des deux... Toujours est il qu'après quelques minutes serrées, minutes pendant lesquelles les sanctions arbitrales tombent comme des mouches un jour de fin du monde (19-17, 35ème), les mauves vont reprendre leur rythme habituel : le train d'enfer ! Cà se remet à débouler de partout. Zitouni-Terki s'engouffre dans les brèches malgré la double infériorité numérique, Somaï ouvre son compteur de buteur avec un tir de 37 mètres et Oziel a beau légèrement enrhumer Garderés, Baddredine veille et envoie Youf Pinsault courir chercher bonheur. Le pivot cherbourgeois dont la spécialité n'est pas (que) la course profite d'une cagade du gardien parisien pour marquer son but le plus facile et, last but not least, en contrant M'Tima, il offre à Maillard l'occasion de lancer le capitaine Namir vers un large succès (30-21, 47ème).
Ce succès acquis (? bah, à Cherbourg !), le coach va faire un peu tourner l'effectif. Cédric Lissot ne laisse pas passer l'occasion de s'illustrer, avec des maîtres tirs venant se ficher dans la lucarne du gardien parisien dépité. C'est Cappelle (9 buts) qui va boucler ce large succès de la JSC, un +14 impressionnant. 2ème meilleure défense, meilleure attaque, Cherbourg est tout simplement en tête du championnat !
Cherbourg, gymnase Chantereyne
JS Cherbourg - Paris Handball
42-28 (Mi-temps : 16-12)
Arbitres : Yvon Bonnet et Pascal Fortin