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Chartres monte, c'est beau... et maintenant ?

LMSL

mercredi 24 avril 2019 - © Yves Michel

 17 min 33 de lecture

A Chartres, passée l’euphorie d’une accession acquise deux journées avant la clôture de la phase régulière, c’est le retour à la réalité. Il faudra bien-sûr faire bonne figure lors des play-offs qui auront lieu à St Brieuc à la mi-mai mais surtout s’armer en conséquence pour aborder la saison au sein de l’élite. Les mauvaises leçons du passé ont-elles été retenues ? L’effectif et le recrutement sont-ils assez costauds ? Jérôme Delarue, l’entraîneur actuel doit-il songer à s’exiler ? Waël Jallouz, la vedette tunisienne foulera-t-elle un jour le parquet de la halle Cochet ? Autant de questions que nous sommes allés poser à Steeve Baron, le nouveau patron du C’Chartres Métropole Handball.

par Yves MICHEL
 

A Chartres, c’est la remontée parmi l’élite mais c’est aussi le grand chambardement. Philippe Besson, le président historique (depuis 1992) ne s’occupe plus du haut niveau, il rode encore autour de la salle, distille encore quelques conseils plus ou moins écoutés. Thibault Karsenty qui depuis trois ans faisait office de manager général est recyclé au sein de l’association avec pour mission de veiller à ce que les amateurs ne manquent de rien. Dans certains endroits, cela s'appelle une mise au rancard. Les deux hommes forts du club eurélien sont désormais Steeve Baron et Raphaël Geslan. Le 1er est un chef d’entreprise venu au handball en passant par le salon des partenaires, le second avait fait un break de 8 ans après avoir entraîné Toulouse en LNH. Il avait bifurqué dans le domaine artistique en créant de toutes pièces, des animations médiévales. Son destrier a fait une halte à Chartres et le démon du handball a refait surface. Changement à la tête, ménage dans la structure sportive. Jérôme Delarue, l’artisan cette saison de la remontée et qui avait repris le groupe après plusieurs erreurs de casting (Pascal Mahé puis Jérémy Roussel) n’est toujours pas fixé sur son sort et n’a pas l’assurance de continuer l’aventure. Sébastien Ostertag (l’ancien joueur international de Tremblay) son adjoint lui, n’est pas conservé dans ce rôle. « Concernant Jérôme, la situation demande à être éclaircie et plusieurs solutions peuvent être envisagée, assure Steeve Baron. Au mois de décembre, on avait choisi de le garder mais en l’entourant d’un entraîneur plus expérimenté et d’un préparateur sportif de haut de gamme, Jérôme n’aurait eu à s’occuper que du management et des matches.» Désormais rien n’est moins sûr et tout a été mis en suspens dans l'attente de l'accession. On a du mal à penser que Jérôme Delarue conserve ses prérogatives, il peut d’ores et déjà scruter les petites annonces ou solliciter les entreprises de déménagement. Si sa légitimité est remise en question et pied de nez à la rumeur, le prochain entraîneur de C’Chartres Métropole ne sera pas… Thierry Anti. « Contrairement à ce qui a été propagé par un agent de joueurs (oh le vilain petit canard !), nous ne sommes, Raphaël (Geslan) et moi, jamais entrés en relations avec Thierry Anti. Il a fallu qu’il y ait une explication et nous lui avons même présenté des excuses. On n’est pas encore suffisamment costaud dans nos structures pour accueillir un entraîneur de cette envergure. On se donne deux ans pour le faire. Qu’il s’appelle Anti ou un autre. La nouvelle salle (derrière la gare) qui ressemble (en un peu plus petit) à celle d’Aix, sera sortie de terre et notre ambition sera les années suivantes, d’amener l’équipe vers le haut de tableau. » Deux ans donc à patienter avec Delarue ou un autre… Et déjà tous les noms des recalés du système, tous les fantômes du placard sont sur la liste plus ou moins officielle de Steeve Baron. « On s’est interdit de réfléchir sur le nom du coach surtout avant que la montée ne soit validée !» Curieuse réponse qui pourrait tomber sous le sens si une évidence se manifestait. Ce qui est loin d'être le cas. Une décision sera prise « dans les 15 jours - trois semaines. » Loin de Paris, tout parait subitement si long.



Toute la structure se met peu à peu en place, le recrutement étant quasiment bouclé, seul un pivot brésilien de 27 ans, Leonardo Domenech de Almeida issu de Puente Genil en Liga Asobal n’a pas encore paraphé son contrat. Soit un groupe de seize ou dix-sept pros à grande majorité étrangers (68% de l’effectif). « Pour jouer en D1 avec des Français, il faut pouvoir verser des salaires entre 8 et 15 000 euros. Quand on a un budget de 3,5 millions, c’est quasiment impossible à assumer. Forcément, on se retourne vers des joueurs un peu moins chers mais qui ont une certaine expérience du haut niveau. C’est ce qu’on a essayé de faire. Ensuite, on a été confronté à une erreur de stratégie par rapport à ce qui s’est fait avant. On s’est retrouvé la même année, avec 11 contrats (dont deux joueurs du centre de formation) qui arrivaient en fin de vie.» Parmi les départs annoncés et actés depuis la trêve, celui de Robin Molinié (notre photo ci-dessus) n’est pas passé inaperçu. A Chartres depuis 2012, l’ancien international junior s’est forgé une solide réputation sur la base arrière. Chartres a décidé de ne pas prolonger son contrat. Qu’à cela ne tienne, Créteil, très intelligemment, a saisi l’occasion et l’a recruté. « C’est un très bon joueur mais son temps de jeu en D1 est réduit. Il lui manque cette expérience du haut niveau. Voilà 7 ans qu’il était ici et on est persuadé que cela lui fera beaucoup de bien d’aller voir ailleurs. » Intervenant fin janvier dernier, la non prolongation du demi-centre français s'est télescopée avec l’arrivée de Wael Jallouz. Un épisode qui a vite tourné au mélodrame puisque l’international tunisien qui était blessé, n’a toujours pas mis un orteil sur le parquet sous ses nouvelles couleurs. Et il est encore loin de pouvoir le faire (voir plus bas).


        Le très prometteur pivot Edgar Dentz, transfuge de Nancy est une des recrues chartraines

La très interventionniste municipalité de droite dirigée depuis 18 ans par Jean Pierre Gorges suit très attentivement la situation. Les activités sportives ne manquent pas dans la localité de 147 000 habitants et avec le tennis de table ou le basket, le handball tient une place de choix. Être parmi l'élite, c'est bien mais l'essentiel est d'y rester, ce que le club n'a pas réussi à faire entre 2015 et 2016 puisqu'il était aussitôt redescendu. « Bien-sûr que l'objectif n°1 est d'assurer le maintien, poursuit Steeve Baron, mais ce que je veux aussi, c'est promouvoir la marque C'Chartres handball sur le territoire national. Ce serait un juste renvoi d'ascenseur aux collectivités qui se sont investies. Il faut qu'on vise sur deux ans, un classement entre la 8ème et la 10ème place. »  L'ambition fait avancer. D'autant que dans les prochains jours, et c'est à relever, la Direction Technique Nationale doit labelliser le centre de formation du club chartrain.  

Revue d'effectif chartrain

Départs

Arrivées

Louis Roche (Istres)

Morten Vium (Ivry)

Robin Molinié (Créteil)

Vasja Furlan (Ivry)

Sylvain Kieffer

Edgar Dentz (Nancy)

Ricardo Candeias

Kim Sonne Hansen (Minden, All)

Martin Petiot

Vanja Ilic (La Rioja, Esp)

Rémi Feutrier (Japon)

Nikola Jukic (Pontault C.)

Swan Lemarie (CF, Cherbourg)

Leonardo D. de Almeida (Puente Genil, Esp)

Matthias Duriaud (CF)

 




Waël Jallouz ou l’histoire d’un vice caché

A l’époque, le journal local s’en était fait largement l’écho et dans les bureaux jouxtant la halle Jean Cochet, on avait sorti quelques vieilles bouteilles pour fêter l’évènement. Pensez-donc, Waël Jallouz, fleuron de la génération 90-91 du hand tunisien recruté par le prestigieux FC Barcelone pour évoluer en Ligue des Champions, passé juste avant par Kiel puis par Berlin, rien que ça, débarquait dans l’Eure-et-Loir. Pour une durée de 18 mois, jusqu’en juin 2020. Sauf que depuis son arrivée et onze matches de Proligue plus tard, le nom du natif d'Hammamet n'est jamais sorti de la sono de la salle chartraine. Et pour cause, il souffre d'une grave blessure (infection) à un œil. On peut d'ailleurs s'étonner qu'il soit passé au travers de la traditionnelle visite médicale. «Avant qu’il ne débarque chez nous, je ne le connaissais pas, avoue sans retenue Steeve Baron. J’avais émis quelques doutes sur son utilité car le groupe en place était suffisamment armé pour assurer la montée. On s’est vite aperçu que son état physique ne correspondait pas à ce qu’on nous avait vanté et à ce qu'on pouvait attendre d’un joueur de ce niveau. » La tromperie est dès lors manifeste et l'omission d'un vice caché de la part de ceux qui avaient intérêt à caser le joueur, douteuse. L'emballement a été tel que le Tunisien est incorporé au groupe et que le FC Barcelone qui a accepté le prêt et qui a encore l'intéressé sous contrat jusqu'en 2021, se frotte les mains de s'en être débarrassé. « Concrètement, il a perdu la vue d'un œil depuis son départ de Barcelone et cela ne s'est pas arrangé lors de son séjour à Berlin (de septembre à décembre 2018) précise le président eurélien. Sur le coup, j’ai été déçu qu’on puisse abandonner médicalement un tel talent. On a décidé de le soutenir car il a la volonté de se battre et de rebondir. Il a sacrifié sa jeunesse pour arriver à ce niveau. A Barcelone ou à Berlin, il y a eu un manque de respect à son égard. Je l’ai accompagné à Paris dans les meilleures unités qui soignent les yeux, il est suivi par Sébastien Le Garrec, notre médecin qui est aussi référent à l’Insep. J’envisage qu’il soit dans l’effectif de la saison prochaine et opérationnel dès la préparation estivale.» Ce qui est loin d'être gagné puisque le joueur fréquente plus les établissements hospitaliers que les couloirs de la halle Jean Cochet. Dans le meilleur des cas, s'il redevient opérationnel, il devra très certainement porter des lunettes adaptées comme celles du Polonais Bielecki après la perte de l’usage d’un œil.

Chartres monte, c'est beau... et maintenant ?  

LMSL

mercredi 24 avril 2019 - © Yves Michel

 17 min 33 de lecture

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A Chartres, passée l’euphorie d’une accession acquise deux journées avant la clôture de la phase régulière, c’est le retour à la réalité. Il faudra bien-sûr faire bonne figure lors des play-offs qui auront lieu à St Brieuc à la mi-mai mais surtout s’armer en conséquence pour aborder la saison au sein de l’élite. Les mauvaises leçons du passé ont-elles été retenues ? L’effectif et le recrutement sont-ils assez costauds ? Jérôme Delarue, l’entraîneur actuel doit-il songer à s’exiler ? Waël Jallouz, la vedette tunisienne foulera-t-elle un jour le parquet de la halle Cochet ? Autant de questions que nous sommes allés poser à Steeve Baron, le nouveau patron du C’Chartres Métropole Handball.

par Yves MICHEL
 

A Chartres, c’est la remontée parmi l’élite mais c’est aussi le grand chambardement. Philippe Besson, le président historique (depuis 1992) ne s’occupe plus du haut niveau, il rode encore autour de la salle, distille encore quelques conseils plus ou moins écoutés. Thibault Karsenty qui depuis trois ans faisait office de manager général est recyclé au sein de l’association avec pour mission de veiller à ce que les amateurs ne manquent de rien. Dans certains endroits, cela s'appelle une mise au rancard. Les deux hommes forts du club eurélien sont désormais Steeve Baron et Raphaël Geslan. Le 1er est un chef d’entreprise venu au handball en passant par le salon des partenaires, le second avait fait un break de 8 ans après avoir entraîné Toulouse en LNH. Il avait bifurqué dans le domaine artistique en créant de toutes pièces, des animations médiévales. Son destrier a fait une halte à Chartres et le démon du handball a refait surface. Changement à la tête, ménage dans la structure sportive. Jérôme Delarue, l’artisan cette saison de la remontée et qui avait repris le groupe après plusieurs erreurs de casting (Pascal Mahé puis Jérémy Roussel) n’est toujours pas fixé sur son sort et n’a pas l’assurance de continuer l’aventure. Sébastien Ostertag (l’ancien joueur international de Tremblay) son adjoint lui, n’est pas conservé dans ce rôle. « Concernant Jérôme, la situation demande à être éclaircie et plusieurs solutions peuvent être envisagée, assure Steeve Baron. Au mois de décembre, on avait choisi de le garder mais en l’entourant d’un entraîneur plus expérimenté et d’un préparateur sportif de haut de gamme, Jérôme n’aurait eu à s’occuper que du management et des matches.» Désormais rien n’est moins sûr et tout a été mis en suspens dans l'attente de l'accession. On a du mal à penser que Jérôme Delarue conserve ses prérogatives, il peut d’ores et déjà scruter les petites annonces ou solliciter les entreprises de déménagement. Si sa légitimité est remise en question et pied de nez à la rumeur, le prochain entraîneur de C’Chartres Métropole ne sera pas… Thierry Anti. « Contrairement à ce qui a été propagé par un agent de joueurs (oh le vilain petit canard !), nous ne sommes, Raphaël (Geslan) et moi, jamais entrés en relations avec Thierry Anti. Il a fallu qu’il y ait une explication et nous lui avons même présenté des excuses. On n’est pas encore suffisamment costaud dans nos structures pour accueillir un entraîneur de cette envergure. On se donne deux ans pour le faire. Qu’il s’appelle Anti ou un autre. La nouvelle salle (derrière la gare) qui ressemble (en un peu plus petit) à celle d’Aix, sera sortie de terre et notre ambition sera les années suivantes, d’amener l’équipe vers le haut de tableau. » Deux ans donc à patienter avec Delarue ou un autre… Et déjà tous les noms des recalés du système, tous les fantômes du placard sont sur la liste plus ou moins officielle de Steeve Baron. « On s’est interdit de réfléchir sur le nom du coach surtout avant que la montée ne soit validée !» Curieuse réponse qui pourrait tomber sous le sens si une évidence se manifestait. Ce qui est loin d'être le cas. Une décision sera prise « dans les 15 jours - trois semaines. » Loin de Paris, tout parait subitement si long.



Toute la structure se met peu à peu en place, le recrutement étant quasiment bouclé, seul un pivot brésilien de 27 ans, Leonardo Domenech de Almeida issu de Puente Genil en Liga Asobal n’a pas encore paraphé son contrat. Soit un groupe de seize ou dix-sept pros à grande majorité étrangers (68% de l’effectif). « Pour jouer en D1 avec des Français, il faut pouvoir verser des salaires entre 8 et 15 000 euros. Quand on a un budget de 3,5 millions, c’est quasiment impossible à assumer. Forcément, on se retourne vers des joueurs un peu moins chers mais qui ont une certaine expérience du haut niveau. C’est ce qu’on a essayé de faire. Ensuite, on a été confronté à une erreur de stratégie par rapport à ce qui s’est fait avant. On s’est retrouvé la même année, avec 11 contrats (dont deux joueurs du centre de formation) qui arrivaient en fin de vie.» Parmi les départs annoncés et actés depuis la trêve, celui de Robin Molinié (notre photo ci-dessus) n’est pas passé inaperçu. A Chartres depuis 2012, l’ancien international junior s’est forgé une solide réputation sur la base arrière. Chartres a décidé de ne pas prolonger son contrat. Qu’à cela ne tienne, Créteil, très intelligemment, a saisi l’occasion et l’a recruté. « C’est un très bon joueur mais son temps de jeu en D1 est réduit. Il lui manque cette expérience du haut niveau. Voilà 7 ans qu’il était ici et on est persuadé que cela lui fera beaucoup de bien d’aller voir ailleurs. » Intervenant fin janvier dernier, la non prolongation du demi-centre français s'est télescopée avec l’arrivée de Wael Jallouz. Un épisode qui a vite tourné au mélodrame puisque l’international tunisien qui était blessé, n’a toujours pas mis un orteil sur le parquet sous ses nouvelles couleurs. Et il est encore loin de pouvoir le faire (voir plus bas).


        Le très prometteur pivot Edgar Dentz, transfuge de Nancy est une des recrues chartraines

La très interventionniste municipalité de droite dirigée depuis 18 ans par Jean Pierre Gorges suit très attentivement la situation. Les activités sportives ne manquent pas dans la localité de 147 000 habitants et avec le tennis de table ou le basket, le handball tient une place de choix. Être parmi l'élite, c'est bien mais l'essentiel est d'y rester, ce que le club n'a pas réussi à faire entre 2015 et 2016 puisqu'il était aussitôt redescendu. « Bien-sûr que l'objectif n°1 est d'assurer le maintien, poursuit Steeve Baron, mais ce que je veux aussi, c'est promouvoir la marque C'Chartres handball sur le territoire national. Ce serait un juste renvoi d'ascenseur aux collectivités qui se sont investies. Il faut qu'on vise sur deux ans, un classement entre la 8ème et la 10ème place. »  L'ambition fait avancer. D'autant que dans les prochains jours, et c'est à relever, la Direction Technique Nationale doit labelliser le centre de formation du club chartrain.  

Revue d'effectif chartrain

Départs

Arrivées

Louis Roche (Istres)

Morten Vium (Ivry)

Robin Molinié (Créteil)

Vasja Furlan (Ivry)

Sylvain Kieffer

Edgar Dentz (Nancy)

Ricardo Candeias

Kim Sonne Hansen (Minden, All)

Martin Petiot

Vanja Ilic (La Rioja, Esp)

Rémi Feutrier (Japon)

Nikola Jukic (Pontault C.)

Swan Lemarie (CF, Cherbourg)

Leonardo D. de Almeida (Puente Genil, Esp)

Matthias Duriaud (CF)

 




Waël Jallouz ou l’histoire d’un vice caché

A l’époque, le journal local s’en était fait largement l’écho et dans les bureaux jouxtant la halle Jean Cochet, on avait sorti quelques vieilles bouteilles pour fêter l’évènement. Pensez-donc, Waël Jallouz, fleuron de la génération 90-91 du hand tunisien recruté par le prestigieux FC Barcelone pour évoluer en Ligue des Champions, passé juste avant par Kiel puis par Berlin, rien que ça, débarquait dans l’Eure-et-Loir. Pour une durée de 18 mois, jusqu’en juin 2020. Sauf que depuis son arrivée et onze matches de Proligue plus tard, le nom du natif d'Hammamet n'est jamais sorti de la sono de la salle chartraine. Et pour cause, il souffre d'une grave blessure (infection) à un œil. On peut d'ailleurs s'étonner qu'il soit passé au travers de la traditionnelle visite médicale. «Avant qu’il ne débarque chez nous, je ne le connaissais pas, avoue sans retenue Steeve Baron. J’avais émis quelques doutes sur son utilité car le groupe en place était suffisamment armé pour assurer la montée. On s’est vite aperçu que son état physique ne correspondait pas à ce qu’on nous avait vanté et à ce qu'on pouvait attendre d’un joueur de ce niveau. » La tromperie est dès lors manifeste et l'omission d'un vice caché de la part de ceux qui avaient intérêt à caser le joueur, douteuse. L'emballement a été tel que le Tunisien est incorporé au groupe et que le FC Barcelone qui a accepté le prêt et qui a encore l'intéressé sous contrat jusqu'en 2021, se frotte les mains de s'en être débarrassé. « Concrètement, il a perdu la vue d'un œil depuis son départ de Barcelone et cela ne s'est pas arrangé lors de son séjour à Berlin (de septembre à décembre 2018) précise le président eurélien. Sur le coup, j’ai été déçu qu’on puisse abandonner médicalement un tel talent. On a décidé de le soutenir car il a la volonté de se battre et de rebondir. Il a sacrifié sa jeunesse pour arriver à ce niveau. A Barcelone ou à Berlin, il y a eu un manque de respect à son égard. Je l’ai accompagné à Paris dans les meilleures unités qui soignent les yeux, il est suivi par Sébastien Le Garrec, notre médecin qui est aussi référent à l’Insep. J’envisage qu’il soit dans l’effectif de la saison prochaine et opérationnel dès la préparation estivale.» Ce qui est loin d'être gagné puisque le joueur fréquente plus les établissements hospitaliers que les couloirs de la halle Jean Cochet. Dans le meilleur des cas, s'il redevient opérationnel, il devra très certainement porter des lunettes adaptées comme celles du Polonais Bielecki après la perte de l’usage d’un œil.

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