C’est une liste de 16 + 2 joueurs sans grosse surprise que Didier Dinart a dévoilé ce lundi matin, avant le départ pour l’Euro en Croatie programmé ce mercredi. Romain Lagarde tiendra le rôle du 17ème homme, Luka Karabatic qui a besoin de temps pour soigner sa cheville sera également du voyage.  L’entraîneur des Bleus conforte Timothey N’Guessan sur le poste d’arrière gauche. Le Barcelonais reste conscient du chemin à parcourir sans pour autant, se mettre une pression trop importante sur les épaules.  

par Yves MICHEL

Le billet est validé mais n’offre pas toutes les garanties. En tout cas, pour Timothey N’Guessan, la déception il y a deux ans, d’un Euro contrarié par une entorse à la cheville, est dans le rétroviseur. S’il n’arrive pas encore à totalement s’affirmer, le gaillard d’1.96 m pour 105 kg est résolument tourné vers l’avenir.

Lors de la dernière semaine de préparation internationale ponctuée par trois matches de Golden League, le Barcelonais est passé par tous les états. Timide souvent en échec face à la Norvège (1/5), emprunté et sans grande prise d’initiatives contre l’Egypte, le salut est venu dimanche de l’opposition face au Danemark. Non pas qu’il est atteint la perfection mais on a pu voir sur le terrain un arrière incisif, capable de se créer des situations dangereuses et répondre en partie à l’attente que le staff technique et ses partenaires ont placée en lui. Entré après 20 minutes de jeu, pour faire souffler Nikola Karabatic, il s’est vite mis dans le rythme, a inscrit un but, a provoqué ensuite un 7 mètres avant de retomber dans quelques travers puis de retrouver de belles sensations en 2ème période. Cinq buts à 55% au total, pas de quoi se pâmer mais il y a du mieux. « C’est vrai que ce qui est important, c’est la régularité. Je marque plus de buts que sur les deux derniers matches, après, je suis conscient qu’il y a plein de choses à revoir mais je suis content de m’être mis un peu plus en confiance. » La réputation de Timothey N’Guessan n’est plus à faire. Depuis qu’il traine sur les parquets européens, on languit désormais de le voir en sélection au même niveau qu’il a pu atteindre en ce début de saison au Barça où Xavi Pascual lui accorde de plus en plus de crédit. Il suffirait d’un déclic, un match-référence sous le maillot tricolore pour inscrire enfin une des plus belles pages de son histoire sportive. « C’est vraiment difficile à expliquer, je ne sais pas trouver les mots. Vraiment, si j’avais les solutions, je les mettrais en application. Je dois me contenter d’avoir inscrit quelques buts, il n’y a pas que du bon comme en défense par exemple mais je dois persévérer surtout en vue du 12 et du match contre la Norvège. Après tout est permis. Sincèrement, on peut viser une médaille. On sait que ce sera très dur mais je pense qu’on a les qualités pour y arriver. » Le Dieppois d’adoption est pétri de bonnes intentions mais a du mal à les exprimer. Par la parole mais aussi par le geste. « C’est sûr que l’équipe de France, c’est différent de ce qu’on peut connaître en club. Je me sens bien dans mon élément. La pression existe mais je commence à y être habitué. Je joue la Ligue des Champions, j’ai fait un Final Four la saison dernière, j’ai participé aux JO et au Mondial, on m’accorde plus de responsabilités mais franchement je ne sens pas un truc sur ma tête. » Même quand la discussion arrive à tourner en rond au risque de passer pour un verbiage inutile, le bonhomme esquisse un sourire et l'interlocuteur est conquis, prêt à relancer sur un autre sujet moins clivant. Tim a pour le moment son rond de serviette à la table de France "A" et soutien de poids,  Didier Dinart se montre moins critique à l’égard de son jeune droitier. « (Dimanche), il a été à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de lui. On espère tout simplement qu’il va continuer là-dessus.» Le Barcelonais est tout simplement comme un volcan en activité qui regorge de lave incandescente mais qui a du mal à l’expulser. Et quand il va cracher le feu, il ne faudra rien laisser traîner sur la trajectoire.



Dylan Nahi prend date

Timothey N'Guessan ne sera pas dépaysé au sein de cette équipe de France. Deux de ses coéquipiers en club, Cédric Sorhaindo et Dika Mem feront eux aussi, le déplacement. Seul Yanis Lenne va rentrer sur Barcelone. L'ailier de 21 ans est victime de l'embouteillage qui subsiste dans le couloir droit. Comme annoncé ce dimanche sur Handzone, Julien Meyer, le 3ème gardien et Dylan Nahi malgré une belle finition face aux Egyptiens, récompensée par trois buts en 9 minutes, n'ont pas été retenus. L'ailier gauche parisien ne va pas avoir le temps de souffler. Dès demain, il rejoint ses potes de France juniors qui disputeront à Konstanz en Allemagne, le tournoi des 4 nations. « Je n’ai pas à être déçu car j’ai beaucoup à apprendre. Je suis le plus jeune du groupe (18 ans et 1 mois), j’ai juste à travailler et je me dis qu’un jour j’aurai ma place. C’est quand même les meilleurs joueurs du monde que je côtoie donc il faut que je garde la tête sur les épaules. Je reste totalement concentré sur le sujet mais il ne faut pas que je sois pressé. » Le reste de l'équipe tricolore s'inscrit comme le mentionne Didier Dinart, « dans la logique de ce qui a été fait. Le réservoir a été mis largement à contribution avec Raphaël Caucheteux et Benjamin Afgour.» Dimanche, le pivot montpelliérain s'est métamorphosé en coureur de 100 m pour sauter dans un train et arriver à la mi-journée à Paris. Il a même pu jouer quelques heures plus tard face aux Danois. Il est là pour suppléer Luka Karabatic dont l'entorse à la cheville ne lui permettra pas d'attaquer l'Euro. Le Parisien prendra l'avion avec toute la délégation française, tout comme le Nantais Romain Lagarde investi dans le rôle du 17ème homme. Ce lundi, un joueur avait eu la permission exceptionnelle de déserter et rentrer sur Nantes. Nicolas Tournat et sa compagne sont dans l'attente d'un heureux évènement avec l'arrivée imminente d'un petit garçon. 

           La liste des 16 appelés à débuter l'Euro dès vendredi 12 en Croatie

le 17ème homme

le 18ème homme

A noter que la Fédération Européenne a élargi le mode de remplacement des joueurs. Jusqu'à présent, chaque coach avait la possibilité de changer jusqu'à trois éléments de son équipe sur l'ensemble de la compétition. Désormais, ils peuvent en remplacer deux par phase (tour préliminaire, tour principal et le cas échéant, finalités) soit en fait, six changements sur l'ensemble de l'Euro. Aucune motivation médicale ne devra être fournie pour procéder au turn-over qui devra être déclaré au plus tard, le matin même du match.