Paris avait devant lui 60 minutes pour s'offrir le premier titre de son existence, avec cette finale de la Coupe de France, le groupe de Thierry Anti avait pour mission de ne pas tomber face aux invités surprise de cette finale, les pensionnaires de la D2M , le club du Pays d'Aix Université Club Handball. Un nom bien long pour une bien grosse surprise. En étant les premiers joueurs de D2M à obtenir le droit de disputer une finale de Coupe, succédant au palmarès à une équipe de Villeurbanne qui s'était arrêté au stade des demi-finales en 1997.
Si le PHB était bien prévenu du sale tour que pouvaient leur jouer les Aixois, c'était aussi sans compter sur le nuage bien moelleux et « nirvanesque » sur lequel planait les joueurs de la Provence dans cette Coupe de France cette saison. Et ce petit nuage allait encore prendre un peu plus d'espace au Palais des Sports de Pau avec un début en fanfare du petit poucet de plus en plus ogre dans ce week-end Béarnais. 1-0, 2-1, 3-1, l'AUC continuait à faire déjouer les D1 avec la même envie avec un Julien Segond efficace d'entrée avec 3 des 4 premiers buts pour ses couleurs. Le Palais des Sports pouvait s'enflammer de nouveau pour ses nouveaux protégés, Aix était toujours flamboyant !

Seulement le goût du premier titre était bien trop dans la bouche des Parisiens pour que leur réaction ne soit pas rapide voire immédiate. Frédéric Louis qui de nouveau sortait du banc pour faire dans l'excellence, Ibrahim Diaw qui envoie du lourd à 10 mètres, Olivier Girault conclue les montées de balles lancées sur les trop nombreuses pertes de balles, Patrice Annonay encore sur le mode de son samedi magique et Paris lance enfin sa finale au bout de 10 minutes et assoie sa position de grandissime favori de cette 24° coupe de France.
Avec en plus la sortie de son pilier défensif, Arnaud le Forestier, touché d'entrée de match, Aix va avoir plus que du mal à contenir la puissance de feu et la variété parisienne, résultat un score qui enfle doucement mais sûrement pour faire tomber un peu l'ambiance et rassurer une équipe de Paris vraiment lancée sur les bon rails.

Le temps mort pris par Philippe Julia va avoir des effets immédiats et plus que bénéfiques pour Aix, la défense qui arrive enfin à contenir les arrières parisiens, Stéphane Clémençon qui remet la machine à arrêts en route et Pierrick Reverdy qui envoie du lourd de chez lourd ! Tout cela va remettre complètement à flot Aix et refaire un peu plonger le PHB dans le doute avec un retour à 13-10 à quelques secondes de la fin de la première mi-temps. Le sacro-saint temps-mort de la dernière minute n'allait pas être payant pour Paris, un missile au dessus de Frédéric Louis et un tir en appui sur le gong de Julien Segond ne donnait qu'un maigre avantage de 2 buts à Paris à la pause, le genre de handicap tout a fait remontable pour une équipe d'Aix un peu folle ou même totalement plus.
Cette folie complètement nécessaire, Aix va la mettre en oeuvre dès la reprise du jeu ! Tentant, osant, ratant mais aussi réussissant quelques jolis mouvements, les protégés d'Eric Quintin restaient dans la course à la gagne un bon moment. Même si Paris redonnait de l'artillerie lourde, si Sébastien Mongin réglait la mire et Cédric Sorhaindo pesait de tout son talent sur le match, les joueurs de la capitale n'arrivaient toujours pas à se débarrasser de son adversaire du jour.

Le talent et le sérieux de Paris va finalement payer, la logique va finir par être la vérité du terrain et Aix va lâcher enfin prise au grand damne du public mais au plaisir évident d'un PHB enfin serein dans la rencontre. En butte à une défense parisienne de plus en plus protectrice de son gardien, ne trouvant plus les moyens de mettre en échec les tireurs et les pivots de Paris, Aix va finir cette finale avec tous les honneurs dus à son parcours quasi mystique, mais avec la déception de n'avoir pu faire un miracle ultime.
Paris décroche enfin un titre, celui après lequel il courrait depuis sa création, un titre que même sous l'appellation Paris Asnières avec des joueurs comme Jackson Richardson, Stéphane Stoecklin, Dejan Lukic pour ne citer que les plus grands, il n'avait su décrocher. La D2 n'aura pas une équipe en Coupe d'Europe, elle a quand même le héros absolu de cette 24° édition, une petite consolation pour Aix, mais qui quoi qu'il arrive devra rester fier d'avoir su si bien défendre son amour du jeu et du handball. Reste à Paris à se préparer à défendre les couleurs tricolores en Coupe des Coupes, un ticket que le PHB était venu chercher dans ces finalités de Pau et que son sérieux et son professionalisme lui aura offert.

A Pau, Palais des Sports
Le 6 mai à 15h00
Aix - Paris : 21 - 28 (Mi-temps : 11-13)
3000 Spectateurs
Arbitres :
MM Nordine Lazaar et Laurent Reveret
Statistiques du match :
Aix UC
Gardiens :
Clémençon 58' 12 arrêts sur 37 tirs dont 0/4 pen.
Bienvenu 2' 0 arrêts sur 2 tirs dont 0/1 pen.
Vandevoorde 0/1 pen.
Joueurs :
Raux 1/2
Noalhyt 1/2 pen.
Segond 5/9 dont 2/2 pen.
Ehle 1/3
Amate 3/5
Reverdy 4/12
Cherrier 3/8
Lhermet 1/1
Leforestier
Visioli 1/3
Ong 1/1 pen.
Entraîneur : P. Julia

Paris HB
Gardiens :
Annonay 55' 19 arrêts sur 38 tirs dont 1/3 pen.
Blazicko 5' 1 arrêts sur 3 tirs dont 1/3 pen.
Joueurs :
K. Nyokas
Sorhaindo 4/5
Claire 6/8 dont 6/6
Diaw 3/8
Mongin 2/4
Di Salvo 1/3
Arive 3/4
Lis 1/1
Louis 3/10
Girault 5/7
Lacritick
G. Nyokas
Entraîneur : T. Anti

Photos:
S. Lebègue