C'est l'histoire d'une longévité qui force le respect. Celle d'un homme corps et âme dévoués à la détection et à la formation du jeune handballeur. Des générations de talents sont passées entre les mains de Phillipe Schlatter et comme il l'avoue dans l'interview que nous avons réalisée, celle qui ce dimanche, a remporté l'édition 2025 des Interpôles à Nantes (aux dépens de Auvergne Rhône-Alpes 28-29) consacre une véritable famille. Un ensemble solidaire qui a prouvé tout au long de l'épreuve qu'il faudrait compter sur lui. Le sorcier alsacien a su déjouer tous les pièges qu'a tenté de lui tendre Guillaume Joli, le technicien du pôle Aura. Pourtant le veille, en demi, Grand Est n'avait pas été épargné. Poussé dans ses derniers retranchements par une valeureuse équipe de Normandie et surtout en ayant terminé la confrontation sans une de ses pièces maîtresses, l'arrière gauche Alex Pompon touché à une jambe. 24 heures plus tard, l'intéressé était sur le terrain, l'influx et surtout le pouvoir de conviction de son mentor ayant fait le reste. Ce match contre Aura, Phlippe Schlatter l'a sans doute prémédité. Imaginer les différents scénarios qui pourraient se dérouler et sortir la bonne combinaison au moment opportun. Ses joueurs ont toujours maîtrisé les débats. Même quand l'adversaire est revenu à hauteur en début de seconde période. Sans ne jamais prendre l'avantage. Aussi à l'aise l'un que l'autre, le Sarrebourgeois Loic Chautant et le Sélestadien Loan Meyer ont neutralisé à distance, l'excellent portier de Cournon, Gabin Saltel (11 arrêts de chaque côté). Mais lorsque Enzo Herter (10 buts/12) et les siens ont repris les choses en main, remis du volume et de la puissance, Grand Est est devenu quasi intouchable. Guillaume Joli a usé de tous les stratagèmes, jeu à 7, changement de défense, cela a failli fonctionner mais les deux longueurs d'écart à l'entame du money-time, n'ont jamais été comblées. L'ultime réalisation de Antoine Hérard alors qu'il ne restait plus grand chose comme temps, n'a pas été suffisante pour inverser la tendance.
Au coup de buzzer, Philippe Schlatter s'est transformé en spectateur. Emerveillé de voir "ses" gamins dans l'émotion. D'un 1er titre dont ils se souviendront longtemps. Dans quelques mois, le technicien mettra le clignotant et quittera son bureau au Creps de Strasbourg. Depuis 1999, il arpente les couloirs de ce qui est devenu une institution dans le domaine du handball. L'homme répète à l'envie que l'Alsace est une terre de handball que la mission de découvreur de talents est passionnante et que le vivier important de licenciés (presque 39 000, garçons et filles compris) recelle de talents qu'il faudra façonner et préparer au dur quotidien du monde professionnel. C'est ce quotidien où il n'est jamais tombé dans la routine que Phillipe Schlatter va quitter. Pour profiter un peu plus de son environnement familial. Il laissera un vide certes mais ne sera pas très loin pour prodiguer le moindre conseil. Il ne va pas quitter du jour au lendemain cette discipline qui lui a apporté tant de satisfactions puisqu'il continuera à accompagner Michaël Guigou, dans sa tâche auprès de l'équipe de France des moins de 17. Durant toute sa carrière de formateur, Phlippe Schlatter a été un accélérateur de rêve. Et au moment de véritablement tirer sa révérence, les témoignages de reconnaissance de ceux qui ont croisé son regard, bu ses paroles ou respecté à la lettre ses conseils, pourraient être très nombreux.
Le classement Interpôles 2025:
1- Grand Est 2- Auvergne Rh-Alpes 3- Normandie 4- N. Aquitaine 5- Ile de France 6- Région Sud/Corse 7- Bourgogne F.Comté 8- Pays de la Loire 9- Centre Val de Loire 10- Belgique 11- Hauts de France 12- Réunion/Mayotte 13- Occitanie 14- Guyane/Antilles 15- Regroupement 08/09 16- Bretagne
les pôles qui régressent par rapport à la précédente édition: Hauts de France (-10) Occitanie (-6) Centre Val de Loire (-5)
ceux qui progressent: Grand Est (+8) Ile de France (+7) N. Aquitaine (+6)
Après Nantes... Toulouse ?
Après quatre années ininterrompues d'organisation d'une compétition qui a réuni 260 joueurs, 8 binômes d'arbitre, autant de délégués et assistants de table et surtout 120 bénévoles utilisés à des tâches multiples, la Ligue des Pays de la Loire souhaiterait passer le relais. Si aucune candidature officielle ne s'est pour l'instant, dévoilée, l'Occitanie serait tentée. Les infrastructures existent (Palais des Sports, petit PDS et zone des Argoulets), les hôtels dans et en périphérie de la ville sont nombreux, les distances entre les salles sont très courtes et le métro peut servir d'appoint. Une zone de restauration peut être mise en place dans l'enceinte même du Palais des Sports. Reste à trouver les bénévoles. Ce qui ne sera pas une mince affaire.
L'INTERVIEW DE PHILIPPE SCHLATTER