Finalement, ils ont pour la plupart oubliés qu'ils étaient scrutés et décortiqués sous les moindres coutures. Le laboratoire à recrutement qu'est aussi le tournoi des Interpôles à Nantes fréquenté ces jours-ci par des responsables de centres de formation mais aussi d'entraîneurs d'équipes professionnelles voire même d'agents, a retrouvé une dimension plus sportive. Le cadre s'y prête parfaitement. Les finalités se déroulent à la "H" Arena et tout est réuni pour que la fête soit belle. Même Dominique Bouzianne, l'ambianceur des folles soirées du club majuscule, s'est accaparé des lieux et avec sa verve inimitable harangue le public. L'assistance est clairsemée dans cette salle immense mais les absents ont plus que jamais tort. Car depuis le début de la semaine, la plupart des matches proposés est de qualité. Comme les demi-finales qui se déroulaient ce samedi après-midi. Deux affiches sans grande surprise tant elles réunissaient les quatres formations les plus régulières et efficaces du tournoi.
Une certaine logique respectée puisque depuis que l'épreuve s'est calée sur le maillage des Ligues, Auvergne-Rhône-Alpes d'un côté et Grand-Est de l'autre, ont remporté chacune, le trophée à deux reprises. 2018 et 2022 pour les Rhodaniens-Alpins, 2019 et 2023 pour les Alsaciens-Lorrains. Et c'est tout naturellement que ces deux sélections se retrouveront ce dimanche en finale. Pour y parvenir, elles n'ont pas connu le même scénario. Grand Est a été secoué par la Normandie qui n'a capitulé que dans les dernières secondes avec un mano a mano insoutenable qui aurait pu basculer sur la séance si cruelle des jets de 7m. Un dernier tir raté de l'arrière gauche Juliann Bertrand (Vernon St Marcel) et surtout un ultime arrêt du Sélestadien Loan Meyer ont tué tout suspens. Les joueurs de Philippe Schlatter pouvaient exulter. Mais que la Normandie s'est montrée valeureuse et surtout disposée à ne pas se laisser dominer. Elle était bel et bien au rendez-vous avec son maître à jouer Felipe Garcia et ses canonniers, Jacques Tsobgny-Siwe et Isaac Saillard. De manière quasiment irrésistible, ils inscriront à eux trois, 24 buts, soit 76% du score de leur équipe (32-33). Le scénario aurait pu basculer bien plus tôt en faveur des "polistes" strasbourgeois lorsque leur gardien, Loic Chautant a miné les abords de sa zone et que surtout les deux latéraux adverses, Tsobgny-Siwe et... Marius Laguerie ont été temporairement exclus à 9 secondes d'intervalle. Malgré trois longueurs à remonter, les Normands ont fait le dos rond et laissé passer l'orage. Sauf que,les fautes et les sanctions vont s'accumuler et les coups de sifflet s'enchaîner pour offrir un véritable récital aux tireurs de 7m. Dix en totalité sur les 60 minutes, le jeune Lucas Vaillant (2009) de Sélestat n'ayant aucune appréhension avant de se lancer. La tendance allait-elle s'inverser lorsque Maxime Kania, le portier de Vernon va prendre l'ascendant et surtout le duo Saillard-Siwe, le contrôle des airs et de l'espace (24-21 à la 44è). Jeu en supériorité numérique, les coaches vont user de tous les stratagèmes pour enrayer la machine adverse. Grand-Est va remonter son handicap et re basculer en tête grâce à Noé Calbry (photo de tête). Le fils de l'actuel entraîneur de Sarrebourg (Proligue) sera parfaitement à l'aise dans son rôle d'impact player. La différence, les joueurs de Philippe Schlatter vont la faire également sur une plus grande discipline (moitié moins sanctionnés que ceux de Franck Prouff).
Normandie - Grand Est 32 - 33 (MT: 16-17)

Ceux du Grand-Est vont donc retrouver ceux d'Auvergne-Rhône-Alpes. Qui ont eux aussi, parfaitement géré ce qui leur a été proposé. Une neutralisation pendant les vingt 1ères minutes et à la faveur des parades de Gabin Saltel, des sanctions qui vont pleuvoir sur les Aquitains et l'opportunisme du Villeurbannais Antoine Herard vont suffire pour creuser l'écart (16-10 à la 27è). AURA va longtemps surfer sur cet avantage substanciel, son avance culminera jusqu'à sept buts (21-14 à la 37è). Et puis... Panne de secteur, les intentions se font moins franches et surtout Jean Baradat dans sa cage, stoppe tout ce qui se présente ou presque. Rien de tel pour remettre ses partenaires à flots et les relancer (21-20 à la 43è). Entre temps, Guillaume Joli avait réactivé son facteur X. Son zébulon sur ressort, Martin Fernandes. En trois rencontres de poule, il avait inscrit 31 buts, ses statistiques ne connaitront aucune faiblesse, le Chambérien en a rajouté dix de mieux. Le gaucher qui sur un décalage s'était affalé dans la zone, grimaçant de douleur en se tenant l'arriètre du pied. Son coach va le préserver mais pour lui, il n'était pas question d'être un spectateur d'une pièce où il avait forcément un rôle à jouer. Une fois sur le parquet, et même si son coach totalement dans son rôle, tempère ses efforts, le Savoyard de Montmélian est non seulement inarrêtable mais en plus, il booste ses partenaires. En face, Renaud Simeo (9 réalisations) a tenté de rivaliser mais cela n'a pas suffi. Mais que personne ne s'y trompe, Auvergne-Rhône-Alpes, c'est un ensemble parfaitement huilé et où chacun a un rôle bien précis. Nouvelle Aquitaine a atteint ses limites. L'absence des deux arrières droits Alexis Riva (blessé avant le début de la compétition) et de Nathan Louis-Sidney (3 minutes après le coup d'envoi du 1er match face à Région Sud-Corse.) a été préjudiciable.
AURA - Nouvelle Aquitaine 31-27 (MT: 16-12)
Ce qui se joue ce dimanche....
FINALE | Auvergne Rhône Alpes | Grand Est |
3/4 | Normandie | Nouvelle Aquitaine |
5/6 | Ile de France | Région Sud-Corse |
7/8 | Pays de la Loire | Bourgogne F. Comté |
9/10 | Centre Val de Loire | Belgique |
11/12 | Réunion Mayotte | Hauts de France |
13/14 | Occitanie | Guyane |
15/16 | Regroupement 08-09 | Bretagne |