bandeau handzone

Une expérience toujours bonne à prendre

International

jeudi 6 mars 2025 - © Laurent Hoppe

 4 min 22 de lecture

En Allemagne, chez l'une des deux nations qui accueilleront le prochain Mondial, les Bleues étaient dans le vrai défensivement toute la première mi-temps. Dans le dur, en seconde. Elles ont réagi à temps, au métier, afin d'assurer le succès (25-28) d'un collectif new look, par définition perfectible et appelé à s'améliorer à Besançon samedi, jour de revanche.

Augmenter, renforcer, les capacités de défense ? L'équipe de France féminine n'a pas attendu les derniers développements de l'actualité pour s'en soucier. Le quoi qu'il en coûte, c'est une devise officieuse intangible depuis l'ère Olivier Krumbholz. « C'est notre ADN », rappelle aux étourdis Sébastien Gardillou. En pratique, la consigne du sélectionneur, ce jeudi à Trèves, était « de protéger les gardiennes. Le collectif l'a très bien fait en première mi-temps. »

 

Même délesté de piliers chevronnés (Foppa, Nze Minko, Horacek, Valentini, Zaadi), remplacés par des éléments avec peu ou aucun vécu en A (Chambertin, Wajoka), le socle commun bleu sait encore se tenir à carreaux. Cabossé par les Scandinaves pendant le carré final du dernier Euro, le bouclier bleu a retrouvé de son lustre. Sa remise en état a commencé par le commencement : faire durer la première possession germanique 74 secondes... et la stériliser. « Les nouvelles ont aussi compris l'importance de la défense en équipe de France. C'est ce qu'on veut toutes incarner », souffle Oriane Ondono, cheffe des opérations et âme de forgeronne revancharde. « On est déçues de notre quatrième place à l'Euro. On est en reconquête. »

 

Quand la pivot brestoise (44 sélections) n'était pas là, suite à une exclusion (40ème) ou pour lancer la carrière internationale de Pintat, la charnière a grincé. Et les défauts qui pouvaient jusqu'alors passer pour des erreurs de jeunesse sont devenus plus embarrassants. Capables de mener de huit buts à la pause (10-18) en ayant rendu illico plusieurs ballons arrachés de haute lutte, les Françaises ont compromis le prologue de leur projet dans le dernier quart d'heure. Celui des Allemandes, engagées dans une opération séduction à huit mois et demi d'accueillir à nouveau le monde, mais plus toutes seules comme en 2017 (les Pays-Bas co-organiseront), a repris vigueur. « Je les ai trouvées plus incisives dans la prise de vitesse », reconnaît Gardillou, à l'instar de l'ex-Messine Alina Grijseels (7/8) ou de l'ailière droit Jenny Behrend.

 

Quand l'écart s'est contracté à deux buts (21-23, 51ème puis 24-26, 58ème), quand les « Deutschland » d'une salle à guichets fermés se faisaient plus insistants, la première victoire de 2025 aurait pu se dérober. Deux des Bleues les plus expérimentées sur le terrain, respectivement huit et six ans de présence, ont eu « du cœur, un état d'esprit à la hauteur de la circonstance », relève le tacticien euralien. Sur un jet franc où le refus de jeu guettait, Orlane Kanor (109 capes) a astucieusement contourné le mur allemand, par la gauche (22-25, 55ème). La connexion de l'arrière gauche de Ferencvaros avec Méline Nocandy a autant fonctionné que sa feinte (24-27, 59ème).

 

« On attendait de l'intensité, beaucoup d'énergie, et une victoire au bout. Le travail a été fait », synthétise Nina Dury. L'ailière gauche dijonnaise, qui ressentait « beaucoup d'appréhension, mais énormément d'énergie positive » pour son baptême international A, ne s'est pas loupée sur sa première montée de balle (6-11, 17ème, photo), avant de perdre les trois duels suivants. Le cadre n'a pas été plus évident à trouver pour Suzanne Wajoka (2/5, 3 pertes de balle). A l'aile opposée, le comportement de Manon Errard a plu à Sébastien Gardillou. « Lilou Pintat était un peu en dedans, mais c'est difficile de rentrer contre l'Allemagne », termine-t-il. Quant à Lylou Borg, non utilisée en Rhénanie-Palatinat comme Glauser et Granier, « elle rentrera au prochain match ». Soit le France – Allemagne de samedi, à Besançon.


ALLEMAGNE – FRANCE : 25-28 (10-18)

Jeudi 6 mars 2025, à Trèves. 3213 spectateurs. Arbitres : Mmes Cournil et Lamour (FRA).

ALLEMAGNE : Antl 3/5 ; Behrend 3/6 ; Döll 1/4 (0/1 penalty) ; Leuchter 2/5 ; X. Smits 2/5 ; Thomaier 1/1 ; puis Engel 3/3 ; Grijseels 7/8 (3/3 penaltys) ; Hauf 1/1 ; Kühne 2/2 ; Steffen 1/1 ; Tröster ; Von Pereira. Gardiennes : Weiss (3/18 arrêts en 30 mn, dont 0/3 penaltys) puis Roth (9/20 arrêts en 30 mn, dont 0/1 penalty). 2 minutes : Döll (11'), Behrend (27'), Steffen (29'), Kühne (30'). 19 pertes de balle. Sélectionneur : M. Gaugisch.

FRANCE : Flippes 3/4 ; Grandveau 2/3 ; O. Kanor 2/5 ; Ondono 4/4 ; Toublanc 5/6 (3/3 penaltys) ; Wajoka ; puis Chambertin ; Dury 1/4 ; Errard 1/2 ; C. Mairot 2/2 ; Nocandy 3/4 ; Pintat 0/2 ; Sajka 2/4 (1/1 penalty). Gardiennes : Sako (5/21 arrêts en 40 mn, dont 1/2 penaltys) puis André (5/14 arrêts en 20 mn, dont 0/2 penaltys). 2 minutes : Pintat (22'), Toublanc (31'), Nocandy (36'), Ondono (40'), C. Mairot (46'), Chambertin (59'). 19 pertes de balle. Sélectionneur : S. Gardillou.

Evolution du score : 3-1 (5') ; 4-4 (10') ; 5-8 (15') ; 7-12 (20') ; 9-14 (25') ; 12-19 (35') ; 16-22 (40') ; 17-23 (45') ; 20-23 (50') ; 22-25 (55').

Une expérience toujours bonne à prendre 

International

jeudi 6 mars 2025 - © Laurent Hoppe

 4 min 22 de lecture

En Allemagne, chez l'une des deux nations qui accueilleront le prochain Mondial, les Bleues étaient dans le vrai défensivement toute la première mi-temps. Dans le dur, en seconde. Elles ont réagi à temps, au métier, afin d'assurer le succès (25-28) d'un collectif new look, par définition perfectible et appelé à s'améliorer à Besançon samedi, jour de revanche.

Augmenter, renforcer, les capacités de défense ? L'équipe de France féminine n'a pas attendu les derniers développements de l'actualité pour s'en soucier. Le quoi qu'il en coûte, c'est une devise officieuse intangible depuis l'ère Olivier Krumbholz. « C'est notre ADN », rappelle aux étourdis Sébastien Gardillou. En pratique, la consigne du sélectionneur, ce jeudi à Trèves, était « de protéger les gardiennes. Le collectif l'a très bien fait en première mi-temps. »

 

Même délesté de piliers chevronnés (Foppa, Nze Minko, Horacek, Valentini, Zaadi), remplacés par des éléments avec peu ou aucun vécu en A (Chambertin, Wajoka), le socle commun bleu sait encore se tenir à carreaux. Cabossé par les Scandinaves pendant le carré final du dernier Euro, le bouclier bleu a retrouvé de son lustre. Sa remise en état a commencé par le commencement : faire durer la première possession germanique 74 secondes... et la stériliser. « Les nouvelles ont aussi compris l'importance de la défense en équipe de France. C'est ce qu'on veut toutes incarner », souffle Oriane Ondono, cheffe des opérations et âme de forgeronne revancharde. « On est déçues de notre quatrième place à l'Euro. On est en reconquête. »

 

Quand la pivot brestoise (44 sélections) n'était pas là, suite à une exclusion (40ème) ou pour lancer la carrière internationale de Pintat, la charnière a grincé. Et les défauts qui pouvaient jusqu'alors passer pour des erreurs de jeunesse sont devenus plus embarrassants. Capables de mener de huit buts à la pause (10-18) en ayant rendu illico plusieurs ballons arrachés de haute lutte, les Françaises ont compromis le prologue de leur projet dans le dernier quart d'heure. Celui des Allemandes, engagées dans une opération séduction à huit mois et demi d'accueillir à nouveau le monde, mais plus toutes seules comme en 2017 (les Pays-Bas co-organiseront), a repris vigueur. « Je les ai trouvées plus incisives dans la prise de vitesse », reconnaît Gardillou, à l'instar de l'ex-Messine Alina Grijseels (7/8) ou de l'ailière droit Jenny Behrend.

 

Quand l'écart s'est contracté à deux buts (21-23, 51ème puis 24-26, 58ème), quand les « Deutschland » d'une salle à guichets fermés se faisaient plus insistants, la première victoire de 2025 aurait pu se dérober. Deux des Bleues les plus expérimentées sur le terrain, respectivement huit et six ans de présence, ont eu « du cœur, un état d'esprit à la hauteur de la circonstance », relève le tacticien euralien. Sur un jet franc où le refus de jeu guettait, Orlane Kanor (109 capes) a astucieusement contourné le mur allemand, par la gauche (22-25, 55ème). La connexion de l'arrière gauche de Ferencvaros avec Méline Nocandy a autant fonctionné que sa feinte (24-27, 59ème).

 

« On attendait de l'intensité, beaucoup d'énergie, et une victoire au bout. Le travail a été fait », synthétise Nina Dury. L'ailière gauche dijonnaise, qui ressentait « beaucoup d'appréhension, mais énormément d'énergie positive » pour son baptême international A, ne s'est pas loupée sur sa première montée de balle (6-11, 17ème, photo), avant de perdre les trois duels suivants. Le cadre n'a pas été plus évident à trouver pour Suzanne Wajoka (2/5, 3 pertes de balle). A l'aile opposée, le comportement de Manon Errard a plu à Sébastien Gardillou. « Lilou Pintat était un peu en dedans, mais c'est difficile de rentrer contre l'Allemagne », termine-t-il. Quant à Lylou Borg, non utilisée en Rhénanie-Palatinat comme Glauser et Granier, « elle rentrera au prochain match ». Soit le France – Allemagne de samedi, à Besançon.


ALLEMAGNE – FRANCE : 25-28 (10-18)

Jeudi 6 mars 2025, à Trèves. 3213 spectateurs. Arbitres : Mmes Cournil et Lamour (FRA).

ALLEMAGNE : Antl 3/5 ; Behrend 3/6 ; Döll 1/4 (0/1 penalty) ; Leuchter 2/5 ; X. Smits 2/5 ; Thomaier 1/1 ; puis Engel 3/3 ; Grijseels 7/8 (3/3 penaltys) ; Hauf 1/1 ; Kühne 2/2 ; Steffen 1/1 ; Tröster ; Von Pereira. Gardiennes : Weiss (3/18 arrêts en 30 mn, dont 0/3 penaltys) puis Roth (9/20 arrêts en 30 mn, dont 0/1 penalty). 2 minutes : Döll (11'), Behrend (27'), Steffen (29'), Kühne (30'). 19 pertes de balle. Sélectionneur : M. Gaugisch.

FRANCE : Flippes 3/4 ; Grandveau 2/3 ; O. Kanor 2/5 ; Ondono 4/4 ; Toublanc 5/6 (3/3 penaltys) ; Wajoka ; puis Chambertin ; Dury 1/4 ; Errard 1/2 ; C. Mairot 2/2 ; Nocandy 3/4 ; Pintat 0/2 ; Sajka 2/4 (1/1 penalty). Gardiennes : Sako (5/21 arrêts en 40 mn, dont 1/2 penaltys) puis André (5/14 arrêts en 20 mn, dont 0/2 penaltys). 2 minutes : Pintat (22'), Toublanc (31'), Nocandy (36'), Ondono (40'), C. Mairot (46'), Chambertin (59'). 19 pertes de balle. Sélectionneur : S. Gardillou.

Evolution du score : 3-1 (5') ; 4-4 (10') ; 5-8 (15') ; 7-12 (20') ; 9-14 (25') ; 12-19 (35') ; 16-22 (40') ; 17-23 (45') ; 20-23 (50') ; 22-25 (55').

Dans la même rubrique

International
jeudi 13 mars 2025
  
International
mercredi 12 mars 2025
  
International
mercredi 5 mars 2025
  
  1 2 3 4