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Suzanne Wajoka, la Bleue du Pacifique

International

mercredi 5 mars 2025 - © Laurent Hoppe

 4 min 26 de lecture

Le double France – Allemagne amical, jeudi et samedi, servira de baptême international à un quintet d'avenir. Pour en arriver là, l'ailière gauche ultramarine a consenti à voyager plus de 16 000 kilomètres, de sa Nouvelle-Calédonie à la métropole où elle s'est posée il y a neuf ans. Au cœur de sa meilleure saison en club, la Fleuryssoise d'hier, Bisontine d'aujourd'hui et Messine de demain raconte les étapes d'un itinéraire très bigarré.

La possibilité d'une île, c'est dans toutes les bonnes librairies. La possibilité d'un archipel, ça vient de paraître en équipe de France. Suzanne Wajoka écrira ce jeudi le premier chapitre d'une Néo-Calédonienne en équipe de France A. Déjà présente au rassemblement d'automne, mais assise en tribune lors des deux amicaux contre la Hongrie, la fille de Nouméa (24 ans) a été reprise par Sébastien Gardillou pour la première session 2025. La seconde étape du processus d'intégration d'une ailière gauche appréciée pour sa vélocité, suggère le sélectionneur. « On avait à cœur de l'accueillir en octobre pour qu'elle s'acclimate à nos modes de fonctionnement. Aujourd'hui, c'est le moment de lui donner du temps de jeu, de lui permettre de s'exprimer pleinement, de façon à ce qu'on fasse une évaluation. En terme de concurrence au poste, c'est une prétendante crédible à l'alternance. »

 

Avec la championne du monde U20 dijonnaise Nina Dury en binôme, une nouvelle génération est envoyée au coin. En raison notamment de l'indisponibilité de Chloé Valentini... et des mérites des deux sélectionnées. Ainsi, à Besançon, dont le Palais accueillera le second France – Allemagne de la semaine, Wajoka a passé la vitesse supérieure. Sa moyenne de buts après 15 journées de championnat (4,1) dépasse celle de sa première année doubienne (3,4). « Elle s'est libérée cette saison, avec cette capacité à défendre, à jouer vite sur grand espace, à mettre de la qualité dans ses tirs. Elle a progressé dans beaucoup de domaines, s'est prise beaucoup plus en charge, considère son entraîneur, Jérôme Delarue. Ce n'est pas pour rien si Metz s'y est intéressée. »

 

Le jaune des championnes de France dans quelques mois, le bleu trois étoiles dans l'immédiat, les cinq couleurs de l'étendard du Caillou... Une telle palette mérite bien une évocation du parcours de l'une des cinq néophytes du collectif (*) sous forme de nuancier.


Rouge et noir... comme la JS Mont-Dore

Ce sont les deux couleurs de sa première équipe calédonienne, à Dumbéa. « J'ai commencé en 2014. Je suis rentrée au club grâce à l'UNSS, au collège. De là, tout s'est enchaîné. J'ai été repérée par le pôle de Nouvelle-Calédonie en l'espace de deux, trois mois, je suis venue en France faire les Interpôles, etc. Je voyais beaucoup de personnes croire en moi, et que j'avais le potentiel pour aller le plus loin possible. »


Rose... comme Fleury-les-Aubrais

En 2016, « le pôle espoirs d'Orléans était le seul intéressé par mon profil. C'est comme ça que j'y suis partie, et que je suis entrée au centre de formation de Fleury. C'était dur avec la distance, mais de bonnes personnes étaient à disposition pour que je puisse bien m'adapter en France (métropolitaine). Fleury reste mon club de cœur. C'est là où j'ai grandi, fait mes premiers pas en pro. Je garde de bons souvenirs. Peut-être que je terminerai ma carrière là-bas. »


Rouge... comme Besançon

L'ESBF « s'est intéressée à moi bien avant le dépôt de bilan (de Fleury, fin 2022). Je croyais vraiment en ce club en terme de formation de joueuse. C'est ce que je pensais lorsque j'ai signé » à l'été 2023. « Je ne suis pas déçue, je l'en remercie beaucoup. J'ai passé un cap en matière de professionnalisme, sur la manière de travailler, physiquement ou techniquement. J'ai beaucoup gagné en stabilité. »


Bleu... comme les équipes de France

De la même génération (2000-2001) que Pauletta Foppa, Clarisse Mairot et Floriane André, Suzanne Wajoka a disputé deux Euros et un Mondial de catégories d'âge. « Ca représentait déjà énormément. Ce n'est pas souvent que des filles de Nouvelle-Calédonie sont en France jeunes, juniors. C'est toujours une fierté de représenter la Nouvelle-Calédonie, et de montrer qu'elle existe. » A l'annonce de sa première convocation A, « je n'ai pas pu retenir mon émotion. C'était un objectif. Le fait de l'atteindre m'a ému, surprise. Ca montre que le travail paie. J'y vais pour apprendre de mes partenaires, montrer ce que je sais faire, comment je joue. Ca se passera bien. »


Jaune... comme Metz

Son transfert pour une saison (la seconde en option) a été finalisé le mois dernier. « C'est un contrat qui ne se refuse pas. Metz est le meilleur club européen. Je suis très contente qu'il m'ait fait confiance. J'ai hâte d'être à l'année prochaine pour découvrir les Arènes, mes nouvelles coéquipières et l'ambiance que les supporters mettent. »


(*) outre Wajoka, les Dijonnaises Dury et Lilou Pintat, la Messine Manon Errard et la Mérignacaise Lylou Borg connaîtront leurs premières sélections A jeudi et/ou samedi.


Allemagne – France (match amical), jeudi 6 mars à Trèves (18h30, en direct sur beIN Sports 1 et en différé sur L'Equipe)

Suzanne Wajoka, la Bleue du Pacifique 

International

mercredi 5 mars 2025 - © Laurent Hoppe

 4 min 26 de lecture

Le double France – Allemagne amical, jeudi et samedi, servira de baptême international à un quintet d'avenir. Pour en arriver là, l'ailière gauche ultramarine a consenti à voyager plus de 16 000 kilomètres, de sa Nouvelle-Calédonie à la métropole où elle s'est posée il y a neuf ans. Au cœur de sa meilleure saison en club, la Fleuryssoise d'hier, Bisontine d'aujourd'hui et Messine de demain raconte les étapes d'un itinéraire très bigarré.

La possibilité d'une île, c'est dans toutes les bonnes librairies. La possibilité d'un archipel, ça vient de paraître en équipe de France. Suzanne Wajoka écrira ce jeudi le premier chapitre d'une Néo-Calédonienne en équipe de France A. Déjà présente au rassemblement d'automne, mais assise en tribune lors des deux amicaux contre la Hongrie, la fille de Nouméa (24 ans) a été reprise par Sébastien Gardillou pour la première session 2025. La seconde étape du processus d'intégration d'une ailière gauche appréciée pour sa vélocité, suggère le sélectionneur. « On avait à cœur de l'accueillir en octobre pour qu'elle s'acclimate à nos modes de fonctionnement. Aujourd'hui, c'est le moment de lui donner du temps de jeu, de lui permettre de s'exprimer pleinement, de façon à ce qu'on fasse une évaluation. En terme de concurrence au poste, c'est une prétendante crédible à l'alternance. »

 

Avec la championne du monde U20 dijonnaise Nina Dury en binôme, une nouvelle génération est envoyée au coin. En raison notamment de l'indisponibilité de Chloé Valentini... et des mérites des deux sélectionnées. Ainsi, à Besançon, dont le Palais accueillera le second France – Allemagne de la semaine, Wajoka a passé la vitesse supérieure. Sa moyenne de buts après 15 journées de championnat (4,1) dépasse celle de sa première année doubienne (3,4). « Elle s'est libérée cette saison, avec cette capacité à défendre, à jouer vite sur grand espace, à mettre de la qualité dans ses tirs. Elle a progressé dans beaucoup de domaines, s'est prise beaucoup plus en charge, considère son entraîneur, Jérôme Delarue. Ce n'est pas pour rien si Metz s'y est intéressée. »

 

Le jaune des championnes de France dans quelques mois, le bleu trois étoiles dans l'immédiat, les cinq couleurs de l'étendard du Caillou... Une telle palette mérite bien une évocation du parcours de l'une des cinq néophytes du collectif (*) sous forme de nuancier.


Rouge et noir... comme la JS Mont-Dore

Ce sont les deux couleurs de sa première équipe calédonienne, à Dumbéa. « J'ai commencé en 2014. Je suis rentrée au club grâce à l'UNSS, au collège. De là, tout s'est enchaîné. J'ai été repérée par le pôle de Nouvelle-Calédonie en l'espace de deux, trois mois, je suis venue en France faire les Interpôles, etc. Je voyais beaucoup de personnes croire en moi, et que j'avais le potentiel pour aller le plus loin possible. »


Rose... comme Fleury-les-Aubrais

En 2016, « le pôle espoirs d'Orléans était le seul intéressé par mon profil. C'est comme ça que j'y suis partie, et que je suis entrée au centre de formation de Fleury. C'était dur avec la distance, mais de bonnes personnes étaient à disposition pour que je puisse bien m'adapter en France (métropolitaine). Fleury reste mon club de cœur. C'est là où j'ai grandi, fait mes premiers pas en pro. Je garde de bons souvenirs. Peut-être que je terminerai ma carrière là-bas. »


Rouge... comme Besançon

L'ESBF « s'est intéressée à moi bien avant le dépôt de bilan (de Fleury, fin 2022). Je croyais vraiment en ce club en terme de formation de joueuse. C'est ce que je pensais lorsque j'ai signé » à l'été 2023. « Je ne suis pas déçue, je l'en remercie beaucoup. J'ai passé un cap en matière de professionnalisme, sur la manière de travailler, physiquement ou techniquement. J'ai beaucoup gagné en stabilité. »


Bleu... comme les équipes de France

De la même génération (2000-2001) que Pauletta Foppa, Clarisse Mairot et Floriane André, Suzanne Wajoka a disputé deux Euros et un Mondial de catégories d'âge. « Ca représentait déjà énormément. Ce n'est pas souvent que des filles de Nouvelle-Calédonie sont en France jeunes, juniors. C'est toujours une fierté de représenter la Nouvelle-Calédonie, et de montrer qu'elle existe. » A l'annonce de sa première convocation A, « je n'ai pas pu retenir mon émotion. C'était un objectif. Le fait de l'atteindre m'a ému, surprise. Ca montre que le travail paie. J'y vais pour apprendre de mes partenaires, montrer ce que je sais faire, comment je joue. Ca se passera bien. »


Jaune... comme Metz

Son transfert pour une saison (la seconde en option) a été finalisé le mois dernier. « C'est un contrat qui ne se refuse pas. Metz est le meilleur club européen. Je suis très contente qu'il m'ait fait confiance. J'ai hâte d'être à l'année prochaine pour découvrir les Arènes, mes nouvelles coéquipières et l'ambiance que les supporters mettent. »


(*) outre Wajoka, les Dijonnaises Dury et Lilou Pintat, la Messine Manon Errard et la Mérignacaise Lylou Borg connaîtront leurs premières sélections A jeudi et/ou samedi.


Allemagne – France (match amical), jeudi 6 mars à Trèves (18h30, en direct sur beIN Sports 1 et en différé sur L'Equipe)

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