bandeau handzone

Bolzinger en sauveur, Minne en catalyseur !

Mondial

dimanche 2 février 2025 - © Yves Michel

 5 min 37 de lecture

Au terme d'un suspense insoutenable et un arrêt de Charles Bolzinger qui sauve à lui seul le manque de réussite globale des gardiens français, la France bat le Portugal (35-34) et décroche la médaille de bronze du Mondial. Les Tricolores qui n'ont pas été ménagés par un adversaire accrocheur et combattif, ont été véritablement portés par le génie d'un homme, Aymeric Minne pour une fois titulaire qui a amplement répondu à la confiance accordée par Guillaume Gille.

On a laissé le soin à Gustavo Capdeville, le gardien du Benfica d'aller chercher le carton qui récompense le meilleur joueur de la rencontre. Le Portugais (11 arrêts) aurait sans doute troqué cet objet encombrant pour une médaille de bronze autour du cou. Mais le corps de Charles Bolzinger en a décidé autrement. Il restait à peine une dizaine de secondes, lorsque l'infortuné Antonio Areia, l'ailier droit de Tremblay a tiré et le longiligne portier des Bleus et de Montpellier, s'est interposé, sauvant ainsi les siens d'une prolongation qui aurait pu s'avérer incertaine (35-34). Valeureux Portugais qui n'avaient jamais atteint ce stade du carré final dans une compétition mondiale. Pendant les 25 premières minutes de la demie, ils avaient posé des problèmes aux Danois. Ce dimanche, c'est sur toute la durée, qu'ils ont enquiquiné les Français. Charles Bolzinger a fait son apparition après la pause après que Rémi Desbonnet n'ait pas eu la prestation escomptée. Dès son entrée, "Charly" s'est mis en évidence mais comme son vis-à-vis s'est montré aussi dissuasif, le Portugal n'a jamais rien lâché. Dans le 1er acte pourtant, après un mano a mano qui avait duré vingt minutes, la France semblait avoir pris l'ascendant (+3) mais un surcroît de précipitation, mélé à des choix hasardeux ont permis à l'adversaire de refaire surface, maintenant une constante pression par la suite. 

Pour ce match qui est toujours le hors-d'oeuvre avant l'apothéose de la finale en fin d'après-midi, Guillaume Gille avait opté pour la nouveauté. Laisser Nedim Remili sur le banc et faire confiance à Aymeric Minne. Choix payant puisqu'en six minutes, l'enfant materné et formé à Tournefeuille dans la banlieue toulousaine avait trouvé à 4 reprises le cadre du but lusitanien. "Mimi" comme le surnomme ses proches, ne pouvait pas en rester là. Il a non seulement alimenté le tableau d'affichage mais également fait briller ses partenaires durant les trois quarts d'heure qu'il a passés sur le parquet. Un pur plaisir à le voir évoluer dans un environnement où il se sentait nullement complexé. Il avait montré l'étendue de sa palette et son impact en fin de 1ère contre les Croates avant de recevoir une très sévère carte rouge. Ce dimanche, le meneur nantais a inondé l'arène d'Oslo de tout son talent, il a par moments géné les Portugais adeptes du jeu rapide et de la démonstration sur grand espace. "Il a porté l'équipe sur ses épaules, valide au micro de BeIn, Nikola Karabatic. Il a montré le chemin, c'est lui qui a haussé le niveau de jeu de l'équipe." La 1ère rencontre entre les deux hommes ne date pas d'hier. Elle remonte à deux décennies. A Montpellier, lorsqu'à l'âge de 8 ans, capitaine de l'équipe de Tournefeuille, il était allé gagner un tournoi et recevoir la coupe des mains de la légende tricolore (comme en témoigne la photo "collector" ci-dessous). Pierre angulaire du "H", doté d'un flegme, d'une maestria et d'une intelligence hors pair, Aymeric Minne a enfin atteint un palier au niveau international. "J'avais déjà gagné en "jeunes" (médaille d'or en u18 et u19) mais là une médaille avec les grands, c'est vraiment autre chose , c'est trop bien et je suis fier. J'ai essayé de développer mon jeu, de ne pas me prendre la tête, je me sentais bien comme depuis le début de la compét, j'ai respecté ce que j'avais dit avant le match, et cela a très bien marché. Sur la demie, j'ai été frustré de ne pas avoir beaucoup joué mais hier, on s'est réuni et on a décidé de ne pas trop parler de ce match. Aujourd'hui, il y avait une médaille de bronze en jeu et même si certains ont tout gagné, j'ai senti vraiment le groupe déterminé. Cela récompense aussi le travail accompli après les J.O. Avec ce groupe, on a beaucoup d'ambitions, on a une médaille ici, mais l'objectif à la base était tout autre." La France en 2025, est à sa place. Elle n'avait pas les armes pour refaire le "coup" de l'Euro. Les anciens sont partis, il va falloir reconstruire. Et Aymeric Minne va dorénavant compter dans les joutes à venir.



Le chantier sur plusieurs étages est ouvert. La blessure des Jeux n'est toujours pas refermée. Il y a des équilibres à retrouver depuis le départ des trois cadres qu'étaient Valentin Porte, Nikola Karabatic et Vincent Gérard. Le retrait du gardien a conforté encore un peu plus Rémi Desbonnet et propulsé Charles Bolzinger et Samir Bellahcène, trop tôt écarté sur blessure de la compétition. Peut-être regrettera-t-on que Bolzinger ait passé si peu de temps dans la cage tricolore ? Pour ceux qui effectuaient leur 1ère grande compétition avec du temps de jeu conséquent, la montée en responsabilité ne s'acquiert pas du jour au lendemain. Il y a des talents qui doivent progresser pour se mettre encore un peu plus au service du collectif. "On a quand même le sentiment d'avoir clôturé de manière positive cette aventure, analyse Guillaume Gille, bien-sûr il y a l'accroc de la demi-finale mais avec le recul, mais je me dis que ce qui a été produit depuis quelques mois, est de qualité. Bien évidemment qu'on peut toujours trouver à redire mais je suis satisfait de ce qu'on a vécu." A chacun son opinion. Les internationaux vont rejoindre leur club respectif. Ils se retrouveront à la mi-mars pour l'Euro Cup contre... le Danemark, vainqueur impressionnant et sans surprise de ce championnat du Monde (4ème titre mondial consécutif) face à une Croatie qui était trop limitée (26-32). 

Unity Arena - Oslo (Nor), match 3/4 - dimanche 2 février 2025
France - Portugal     35-34  (MT: 19-17) 
Arbitres: Gjorgji Nachevski & Slave Nikoloc (Macédoine du N.)

Evolution du score: 4-3 (5) 7-7 (10) 9-8 (15) 13-12 (20) 16-13 (25) 19-17 (MT) 20-20 (35) 23-22 (40) 24-25 (45) 27-26 (50) 31-30 (55) 35-34 (FIN)

La Fiche de la Finale....

Unity Arena - Oslo (Nor), FINALE - dimanche 2 février 2025
Croatie - Danemark      26-32   (MT: 12-16) 
Arbitres: Ignacio Garcia & Andreu Marin Lorente (Espagne)
Evolution du score: 1-2 (5) 1-4 (10) 3-6 (15) 6-8 (20) 8-11 (25) 12-16 (MT) 13-19 (35) 14-23 (40) 16-25 (45) 19-27 (50) 23-28 (55) 26-32 (FIN)
StatistiquesICI

Bolzinger en sauveur, Minne en catalyseur !  

Mondial

dimanche 2 février 2025 - © Yves Michel

 5 min 37 de lecture

Au terme d'un suspense insoutenable et un arrêt de Charles Bolzinger qui sauve à lui seul le manque de réussite globale des gardiens français, la France bat le Portugal (35-34) et décroche la médaille de bronze du Mondial. Les Tricolores qui n'ont pas été ménagés par un adversaire accrocheur et combattif, ont été véritablement portés par le génie d'un homme, Aymeric Minne pour une fois titulaire qui a amplement répondu à la confiance accordée par Guillaume Gille.

On a laissé le soin à Gustavo Capdeville, le gardien du Benfica d'aller chercher le carton qui récompense le meilleur joueur de la rencontre. Le Portugais (11 arrêts) aurait sans doute troqué cet objet encombrant pour une médaille de bronze autour du cou. Mais le corps de Charles Bolzinger en a décidé autrement. Il restait à peine une dizaine de secondes, lorsque l'infortuné Antonio Areia, l'ailier droit de Tremblay a tiré et le longiligne portier des Bleus et de Montpellier, s'est interposé, sauvant ainsi les siens d'une prolongation qui aurait pu s'avérer incertaine (35-34). Valeureux Portugais qui n'avaient jamais atteint ce stade du carré final dans une compétition mondiale. Pendant les 25 premières minutes de la demie, ils avaient posé des problèmes aux Danois. Ce dimanche, c'est sur toute la durée, qu'ils ont enquiquiné les Français. Charles Bolzinger a fait son apparition après la pause après que Rémi Desbonnet n'ait pas eu la prestation escomptée. Dès son entrée, "Charly" s'est mis en évidence mais comme son vis-à-vis s'est montré aussi dissuasif, le Portugal n'a jamais rien lâché. Dans le 1er acte pourtant, après un mano a mano qui avait duré vingt minutes, la France semblait avoir pris l'ascendant (+3) mais un surcroît de précipitation, mélé à des choix hasardeux ont permis à l'adversaire de refaire surface, maintenant une constante pression par la suite. 

Pour ce match qui est toujours le hors-d'oeuvre avant l'apothéose de la finale en fin d'après-midi, Guillaume Gille avait opté pour la nouveauté. Laisser Nedim Remili sur le banc et faire confiance à Aymeric Minne. Choix payant puisqu'en six minutes, l'enfant materné et formé à Tournefeuille dans la banlieue toulousaine avait trouvé à 4 reprises le cadre du but lusitanien. "Mimi" comme le surnomme ses proches, ne pouvait pas en rester là. Il a non seulement alimenté le tableau d'affichage mais également fait briller ses partenaires durant les trois quarts d'heure qu'il a passés sur le parquet. Un pur plaisir à le voir évoluer dans un environnement où il se sentait nullement complexé. Il avait montré l'étendue de sa palette et son impact en fin de 1ère contre les Croates avant de recevoir une très sévère carte rouge. Ce dimanche, le meneur nantais a inondé l'arène d'Oslo de tout son talent, il a par moments géné les Portugais adeptes du jeu rapide et de la démonstration sur grand espace. "Il a porté l'équipe sur ses épaules, valide au micro de BeIn, Nikola Karabatic. Il a montré le chemin, c'est lui qui a haussé le niveau de jeu de l'équipe." La 1ère rencontre entre les deux hommes ne date pas d'hier. Elle remonte à deux décennies. A Montpellier, lorsqu'à l'âge de 8 ans, capitaine de l'équipe de Tournefeuille, il était allé gagner un tournoi et recevoir la coupe des mains de la légende tricolore (comme en témoigne la photo "collector" ci-dessous). Pierre angulaire du "H", doté d'un flegme, d'une maestria et d'une intelligence hors pair, Aymeric Minne a enfin atteint un palier au niveau international. "J'avais déjà gagné en "jeunes" (médaille d'or en u18 et u19) mais là une médaille avec les grands, c'est vraiment autre chose , c'est trop bien et je suis fier. J'ai essayé de développer mon jeu, de ne pas me prendre la tête, je me sentais bien comme depuis le début de la compét, j'ai respecté ce que j'avais dit avant le match, et cela a très bien marché. Sur la demie, j'ai été frustré de ne pas avoir beaucoup joué mais hier, on s'est réuni et on a décidé de ne pas trop parler de ce match. Aujourd'hui, il y avait une médaille de bronze en jeu et même si certains ont tout gagné, j'ai senti vraiment le groupe déterminé. Cela récompense aussi le travail accompli après les J.O. Avec ce groupe, on a beaucoup d'ambitions, on a une médaille ici, mais l'objectif à la base était tout autre." La France en 2025, est à sa place. Elle n'avait pas les armes pour refaire le "coup" de l'Euro. Les anciens sont partis, il va falloir reconstruire. Et Aymeric Minne va dorénavant compter dans les joutes à venir.



Le chantier sur plusieurs étages est ouvert. La blessure des Jeux n'est toujours pas refermée. Il y a des équilibres à retrouver depuis le départ des trois cadres qu'étaient Valentin Porte, Nikola Karabatic et Vincent Gérard. Le retrait du gardien a conforté encore un peu plus Rémi Desbonnet et propulsé Charles Bolzinger et Samir Bellahcène, trop tôt écarté sur blessure de la compétition. Peut-être regrettera-t-on que Bolzinger ait passé si peu de temps dans la cage tricolore ? Pour ceux qui effectuaient leur 1ère grande compétition avec du temps de jeu conséquent, la montée en responsabilité ne s'acquiert pas du jour au lendemain. Il y a des talents qui doivent progresser pour se mettre encore un peu plus au service du collectif. "On a quand même le sentiment d'avoir clôturé de manière positive cette aventure, analyse Guillaume Gille, bien-sûr il y a l'accroc de la demi-finale mais avec le recul, mais je me dis que ce qui a été produit depuis quelques mois, est de qualité. Bien évidemment qu'on peut toujours trouver à redire mais je suis satisfait de ce qu'on a vécu." A chacun son opinion. Les internationaux vont rejoindre leur club respectif. Ils se retrouveront à la mi-mars pour l'Euro Cup contre... le Danemark, vainqueur impressionnant et sans surprise de ce championnat du Monde (4ème titre mondial consécutif) face à une Croatie qui était trop limitée (26-32). 

Unity Arena - Oslo (Nor), match 3/4 - dimanche 2 février 2025
France - Portugal     35-34  (MT: 19-17) 
Arbitres: Gjorgji Nachevski & Slave Nikoloc (Macédoine du N.)

Evolution du score: 4-3 (5) 7-7 (10) 9-8 (15) 13-12 (20) 16-13 (25) 19-17 (MT) 20-20 (35) 23-22 (40) 24-25 (45) 27-26 (50) 31-30 (55) 35-34 (FIN)

La Fiche de la Finale....

Unity Arena - Oslo (Nor), FINALE - dimanche 2 février 2025
Croatie - Danemark      26-32   (MT: 12-16) 
Arbitres: Ignacio Garcia & Andreu Marin Lorente (Espagne)
Evolution du score: 1-2 (5) 1-4 (10) 3-6 (15) 6-8 (20) 8-11 (25) 12-16 (MT) 13-19 (35) 14-23 (40) 16-25 (45) 19-27 (50) 23-28 (55) 26-32 (FIN)
StatistiquesICI

Dans la même rubrique

  1 2 3 4   

Le match

 dimanche 2 février 2025

Joueurs du match

 Top Joueur
Eval : 27 | Buts : 10 | Pd : 3 | Int : 0
 Top Gardien
Eval : 1 | Arr Tot : 11 / 35 (31,4 %)