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Obrigado e parabéns Portugal !*

Mondial

mercredi 29 janvier 2025 - © Yves Michel

 5 min 8 de lecture

Alors que le 1er quart de finale disputé à Oslo avait été sans surprise, une pure formalité pour le Danemark, victorieux du Brésil (33-21), le Portugal a créé la sensation en venant à bout de l'Allemagne qui malgré les 21 arrêts d'Andy Wolff s'est inclinée au terme de la prolongation (31-30). Pour la 1ère fois dans leur histoire, les handballeurs lusitaniens entrent dans le dernier carré du Mondial. * Merci et félicitations, le Portugal !

Sur un championnat du Monde, l'histoire du Portugal était plutôt agrémentée d'échecs. Il y avait bien eu cette médaille d'or en 1976 mais ce n'était que le Mondial C. Les Lusitaniens fréquenteront le purgatoire pendant presque deux décennies, avant d'enfin rejoindre le gotha du handball international. Et plus rien ! Aucune qualification après l'épreuve organisée à la maison (en 2003) où ils atteindront le tour principal et une 12ème place, reflet de leur véritable valeur. Cela ne fait que cinq ans pour un Euro et quatre pour un Mondial qu'ils ont retrouvé ce qui se fait de mieux dans l'univers de la petite balle. La période correspond à l'arrivée à la tête de la sélection de Paulo Pereira. Le déclic. Le technicien s'est tout de suite appuyé sur l'ossature que pouvait lui fournir les trois clubs majeurs du pays, quelques éléments qui avaient franchi les deux frontières (Espagne, France) et surtout, sur les jeunes. Des générations talentueuses qui en moins de 19 et 21, trustent les titres ou les accessits. Symbole de cette éclosion, Francisco "Kiko" Costa (photo de tête), 19 ans, venu au hand par atavisme (père entraîneur, frère aîné Martim, partenaire au Sporting Lisbonne et en équipe nationale) qui au fur et à mesure de ses sorties, ne fait qu'enthousiasmer les foules. Et ce mercredi, il a été au grand rendez-vous. Celui qu'il ne fallait pas louper face à un adversaire, l'Allemagne, dernier vice-champion olympique. Le minot auteur de 8 réalisations, a eu ses moments-clé dans une rencontre qui semblait sur la seconde période tourner à l'avantage des Allemands. Il faut reconnaître qu'à lui tout seul, le portier Andreas Wolff avait fait une grande partie du boulot. Quand il s'est agi après un 1er quart d'heure catastrophique de remettre ses coéquipiers à flots. Le "Kieler" a mis les barbelés du début à (presque) la fin. Mais il n'a pas été aidé par une défense sur courant alternatif et peu attentive lorsqu'en infériorité numérique, elle s'est faite piéger par deux fois par le pivot Luis Frade facile buteur dans une cage vide. Et pourtant!

La Mannschaft qui avait rallié le vestiaire avec un déficit de 4 longueurs, va trouver des solutions en fin de montée de balle, mettant son vis-à-vis à la faute , une aubaine pour Lukas Zerbe (irréprochable avec un 7/7 à 7m). C'est d'ailleurs grâce à l'ailier droit de Kiel que l'Allemagne va égaliser et surtout prendre deux unités d'avance. Les Portugais étaient sur le reculoir, "Kiko" Costa moins à son aise à l'inverse d'une défense allemande qui avait retrouvé des couleurs. Le temps défilait mais l'écart restait faible. Loin de fléchir, le Portugal va s'accrocher et  "Kiko" remettre de l'énergie dans le moteur. Sur une dernière possession après un temps mort posé par Alfred Gislason, la Mannschaft sera à court de solution... 26-26... Prolongation. Le jeu de la roulette russe. Au 1er qui va craquer pour enlever la décision. Premières cinq minutes supplémentaires donneront un léger avantage au Portugal que les Allemands auront tôt fait d'annuler. Et comme si ce match était une affaire de famille, c'est Martim Costa, le grand frère du haut de ses 22 ans qui va, de sang froid à 5 secondes du terme, inscrire le but de la délivrance. De l'exultation pour les siens, de l'abattement pour les autres. Coup de tonnerre à Lisbonne, Porto et même Oslo. Qui aurait parié sur cette équipe portugaise ? Elle se retrouve en demi-finale face au... Danemark, facile vainqueur du Brésil (33-21). Vendredi, les champions olympiques et du Monde en titre seront archi-favoris. Qu'à cela ne tienne, les Portugais n'auront rien à perdre et finalement, c'est peut-être dans ce rôle-là qu'ils sont les plus à craindre. Cette équipe (moyenne d'âge 26 ans) apporte un vent de fraîcheur sur un handball qui jusque-là, avait du mal à sortir de ses habitudes à l'approche des matches à élimination directe. 

Quart de finale - mercredi 29 janvier 2025
Unity Arena, Oslo (Norvège)
Portugal - Allemagne   31-30 ap  (13-9 puis 26-26 et 29-28)
Arbitres: Lars Jorum & Havard Kleven (Norvège)
Evolution du score: 1-0 (5) 5-1 (10) 7-3 (15) 7-6 (20) 11-7 (25) 13-9 (MT) 15-13 (35) 17-15 (40) 18-18 (45) 20-22 (50) 23-23 (55) 26-26 (FIN) Prol. 29-28 (65) 31-30 (70)



Excepté une petite alerte peu avant la pause lorsque les Brésiliens ont ramené l'écart à trois unités en profitant des erreurs adverses, le Danemark a passé une fin d'après-midi plutôt tranquille. Les Nordiques ont même parfois sombré dans une relative facilité, ce qui n'a pas été du goût de leur entraîneur qui ne met jamais de gants pour les secouer. Au retour du vestiaire, la connexion Gidsel-Pytlick a parfaitement fonctionné et les parades de l'ex Nantais Emil Nielsen (15 sur les 50' passées dans la cage) ont produit leurs effets. C'est le duel le plus déséquilibré qui a été proposé à l'affiche des quarts de finale du Mondial. Le Brésil a quelques belles individualités mais un collectif pas assez expérimenté pour pouvoir rivaliser avec l'armada danoise, même si Mikkel Hansen et Niklas Landin ne sont plus là. La demi sera inédite. Les paris sont ouverts ! 

Quart de finale - mercredi 29 janvier 2025
Unity Arena, Oslo (Norvège)
Danemark - Brésil   33-21   (15-12)
Arbitres: Adam Biro & Oliver Kiss (Hongrie)
Evolution du score: 2-1 (5) 6-2 (10) 9-3 (15) 11-6 (20) 14-8 (25) 15-12 (MT) 18-14 (35) 23-18 (40) 26-18 (45) 30-18 (50) 31-19 (55) 33-21 (FIN)

Obrigado e parabéns Portugal !* 

Mondial

mercredi 29 janvier 2025 - © Yves Michel

 5 min 8 de lecture

Alors que le 1er quart de finale disputé à Oslo avait été sans surprise, une pure formalité pour le Danemark, victorieux du Brésil (33-21), le Portugal a créé la sensation en venant à bout de l'Allemagne qui malgré les 21 arrêts d'Andy Wolff s'est inclinée au terme de la prolongation (31-30). Pour la 1ère fois dans leur histoire, les handballeurs lusitaniens entrent dans le dernier carré du Mondial. * Merci et félicitations, le Portugal !

Sur un championnat du Monde, l'histoire du Portugal était plutôt agrémentée d'échecs. Il y avait bien eu cette médaille d'or en 1976 mais ce n'était que le Mondial C. Les Lusitaniens fréquenteront le purgatoire pendant presque deux décennies, avant d'enfin rejoindre le gotha du handball international. Et plus rien ! Aucune qualification après l'épreuve organisée à la maison (en 2003) où ils atteindront le tour principal et une 12ème place, reflet de leur véritable valeur. Cela ne fait que cinq ans pour un Euro et quatre pour un Mondial qu'ils ont retrouvé ce qui se fait de mieux dans l'univers de la petite balle. La période correspond à l'arrivée à la tête de la sélection de Paulo Pereira. Le déclic. Le technicien s'est tout de suite appuyé sur l'ossature que pouvait lui fournir les trois clubs majeurs du pays, quelques éléments qui avaient franchi les deux frontières (Espagne, France) et surtout, sur les jeunes. Des générations talentueuses qui en moins de 19 et 21, trustent les titres ou les accessits. Symbole de cette éclosion, Francisco "Kiko" Costa (photo de tête), 19 ans, venu au hand par atavisme (père entraîneur, frère aîné Martim, partenaire au Sporting Lisbonne et en équipe nationale) qui au fur et à mesure de ses sorties, ne fait qu'enthousiasmer les foules. Et ce mercredi, il a été au grand rendez-vous. Celui qu'il ne fallait pas louper face à un adversaire, l'Allemagne, dernier vice-champion olympique. Le minot auteur de 8 réalisations, a eu ses moments-clé dans une rencontre qui semblait sur la seconde période tourner à l'avantage des Allemands. Il faut reconnaître qu'à lui tout seul, le portier Andreas Wolff avait fait une grande partie du boulot. Quand il s'est agi après un 1er quart d'heure catastrophique de remettre ses coéquipiers à flots. Le "Kieler" a mis les barbelés du début à (presque) la fin. Mais il n'a pas été aidé par une défense sur courant alternatif et peu attentive lorsqu'en infériorité numérique, elle s'est faite piéger par deux fois par le pivot Luis Frade facile buteur dans une cage vide. Et pourtant!

La Mannschaft qui avait rallié le vestiaire avec un déficit de 4 longueurs, va trouver des solutions en fin de montée de balle, mettant son vis-à-vis à la faute , une aubaine pour Lukas Zerbe (irréprochable avec un 7/7 à 7m). C'est d'ailleurs grâce à l'ailier droit de Kiel que l'Allemagne va égaliser et surtout prendre deux unités d'avance. Les Portugais étaient sur le reculoir, "Kiko" Costa moins à son aise à l'inverse d'une défense allemande qui avait retrouvé des couleurs. Le temps défilait mais l'écart restait faible. Loin de fléchir, le Portugal va s'accrocher et  "Kiko" remettre de l'énergie dans le moteur. Sur une dernière possession après un temps mort posé par Alfred Gislason, la Mannschaft sera à court de solution... 26-26... Prolongation. Le jeu de la roulette russe. Au 1er qui va craquer pour enlever la décision. Premières cinq minutes supplémentaires donneront un léger avantage au Portugal que les Allemands auront tôt fait d'annuler. Et comme si ce match était une affaire de famille, c'est Martim Costa, le grand frère du haut de ses 22 ans qui va, de sang froid à 5 secondes du terme, inscrire le but de la délivrance. De l'exultation pour les siens, de l'abattement pour les autres. Coup de tonnerre à Lisbonne, Porto et même Oslo. Qui aurait parié sur cette équipe portugaise ? Elle se retrouve en demi-finale face au... Danemark, facile vainqueur du Brésil (33-21). Vendredi, les champions olympiques et du Monde en titre seront archi-favoris. Qu'à cela ne tienne, les Portugais n'auront rien à perdre et finalement, c'est peut-être dans ce rôle-là qu'ils sont les plus à craindre. Cette équipe (moyenne d'âge 26 ans) apporte un vent de fraîcheur sur un handball qui jusque-là, avait du mal à sortir de ses habitudes à l'approche des matches à élimination directe. 

Quart de finale - mercredi 29 janvier 2025
Unity Arena, Oslo (Norvège)
Portugal - Allemagne   31-30 ap  (13-9 puis 26-26 et 29-28)
Arbitres: Lars Jorum & Havard Kleven (Norvège)
Evolution du score: 1-0 (5) 5-1 (10) 7-3 (15) 7-6 (20) 11-7 (25) 13-9 (MT) 15-13 (35) 17-15 (40) 18-18 (45) 20-22 (50) 23-23 (55) 26-26 (FIN) Prol. 29-28 (65) 31-30 (70)



Excepté une petite alerte peu avant la pause lorsque les Brésiliens ont ramené l'écart à trois unités en profitant des erreurs adverses, le Danemark a passé une fin d'après-midi plutôt tranquille. Les Nordiques ont même parfois sombré dans une relative facilité, ce qui n'a pas été du goût de leur entraîneur qui ne met jamais de gants pour les secouer. Au retour du vestiaire, la connexion Gidsel-Pytlick a parfaitement fonctionné et les parades de l'ex Nantais Emil Nielsen (15 sur les 50' passées dans la cage) ont produit leurs effets. C'est le duel le plus déséquilibré qui a été proposé à l'affiche des quarts de finale du Mondial. Le Brésil a quelques belles individualités mais un collectif pas assez expérimenté pour pouvoir rivaliser avec l'armada danoise, même si Mikkel Hansen et Niklas Landin ne sont plus là. La demi sera inédite. Les paris sont ouverts ! 

Quart de finale - mercredi 29 janvier 2025
Unity Arena, Oslo (Norvège)
Danemark - Brésil   33-21   (15-12)
Arbitres: Adam Biro & Oliver Kiss (Hongrie)
Evolution du score: 2-1 (5) 6-2 (10) 9-3 (15) 11-6 (20) 14-8 (25) 15-12 (MT) 18-14 (35) 23-18 (40) 26-18 (45) 30-18 (50) 31-19 (55) 33-21 (FIN)

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