Et forcément, l'exigence qui est mise sur cette équipe de France à qui rien ou presque n'est pardonné, met en relief, malgré les succès qu'elle enchaîne, quelques manques. Notamment en fin de rencontre, lorsque le boulot a été fait et qu'on prend conscience que l'adversaire ne reviendra pas. Les Pays Bas ont essayé de rivaliser, de titiller ces Tricolores dont ils n'arrivent pas à prendre la mesure. Ils ont fait comme la plupart de ceux qui se sont usés sur la muraille bleue pronant un jeu en supériorité numérique, si vite mis en échec. Les petits gabarits certes de talent qui composent cette équipe néerlandaise n'ont pas suffi à porter le danger. Longtemps, la base arrière a été discrète. Et comme du côté gauiche en défense, il y avait quelques faiblesses, Thibaud Briet et consorts ont pris leurs aises. Guillaume Gille n'attendra pas très longtemps pour faire ses 1ères rotations. Treize minutes pour voir arriver du sang frais avec Aymeric Minne à la mène et Elohim Prandi. Le Parisien et c'est une bonne nouvelle qui ne fait que se confirmer, est sur une montée en puissance. Son indisponibilité due à une blessure à l'épaule commence à être un vieux souvenir et c'est tant mieux. Constat identique pour Dika Mem. En 1ère période et en début de seconde, le gaucher de Barcelone a glissé sur la Voix Lactée et quand par la suite Melvyn Richardson a pris le relais, la dynamique a été entretenue.. Parfaite gestion aussi de Nedim Remili. Il a été très vite sous le coup d'une exclusion définitive après une 2ème sanction suite à... un mauvais changement, à la 16ème minute. N'empèche, l'arrière de Veszprém n'a jamais relâché son investissement. Les gardiens se sont partagés la durée (une mi-temps chacun) et le nombre d'arrêts (6 de part et d'autre). Et quand Rémi Desbonnet a laissé la cage à Charles Bolzinger, la France avec une avance de six unités à la pause (13-19) avait déjà les yeux rivés sur le quart de finale. 

Si Staffan Olsson, le coach suédois des Pays Bas qui s'étaient largement reposés sur son magicien Luc Steins, a préféré ménager le Parisien lorsque la cause était définitivement entendue. Dani Baijens, son partenaire dans la capitale a très bien supporté la comparaison. Pas dans le même style (déjà, les deux n'ont pas le même gabarit) mais dans l'activité. Les Tricolores ont poussé le curseur jusqu'à huit longueurs d'écart (22-30 à la 47ème) et puis il y a eu le dernier quart d'heure. Lors duquel des ballons ont été rendus, certains perdus (autant que l'adversaire) et une propension à tomber dans une certaine suffisance. Ce dont les Néerlandais ont profité pour, sans trop y croire, faire en sorte que l'addition ne soit pas un peu trop salée. La rigueur mentale, c'est ce qui a manqué aux joueurs de Guillaume Gille en cette fin d'épisode. « On a manqué de fluidité, constate le coach au micro de BeIn. On se retrouve dans une fin de match où on n’est pas en danger et malgré tout alors qu’on les domine, on les laisse jouer à notre niveau. » Beaucoup de formations se contenteraient du résultat (28-35) qui est loin d'être étriqué. Les Bleus sont sur la bonne trajectoire. « On est qualifié pour les quarts en étant sûrs d’être 1ers, valide Aymeric Minne. On a fait le travail avec un enchaînement de victoires, c’est ce qu’il faut aussi retenir. On a accumulé assez de confiance sur les quatre 1ers matches et même celui-ci défensivement, pour être au rendez-vous. » Le quart, ce sera mardi prochain à Zagreb contre le 2ème d'un groupe IV où rien n'est joué puisque si l'Islande a un temps d'avance (6 pts), trois autres (Egypte, Croatie, Slovénie) peuvent encore garder espoir. Avant de refaire leurs valises et s'expatrier vers la capitale croate, les Tricolores ont un ultime rendez-vous à honorer dans le Tour Principal. Ce samedi face à la Macédoine du nord de l'entraîneur et ex Nantais Kiril Lazarov qui elle aussi peut encore se qualifier pour le top 8.