C'est donc ce samedi matin que Guillaume Gille rendra publique la liste des heureux élus, appelés à participer au Mondial qui débute mardi à Porec (Croatie) face au Qatar. L'entraîneur de France "A" a entré dans son logiciel, les enseignements qu'il a pu tirer de la prestation des uns et des autres face au Portugal. Egalement des associations qu'il a pu mettre en place. Il doit aussi tenir compte de l'état de forme de chacun et notamment de ceux qui relèvent d'une lourde blessure ou qui sont toujours dans le couloir de l'infirmerie. Il est déjà acquis que Yanis Lenne et Hugo Descat devraient rester à quai. Avec un dos récalcitrant (plus pour le 1er cité que pour le second), ils doivent se montrer patients. Sur leur poste respectif, Guillaume Gille a de multiples solutions. Il a du apprécier à sa juste valeur la prestation de Dylan Nahi (photo de tête) à gauche. Face au Portugal, il a évolué à un degré maximal d'excellence. Intraitable défenseur, totalement inspiré et à l'affût du moindre ballon laissé en route par l'adversaire, dans un parfait timing sur les relances de son gardien, le joueur de Kielce est devenu un titulaire indiscutable. Dans la rotation, sur un registre totalement différent, Mathieu Grébille est une assurance tous risques. Sur le côté opposé, la présence de Benoit Kounkoud ne souffre aucune contestation. Mais qui lui associer ? Benjamin Richert ou plutôt Julien Bos qui ce vendredi soir, justement, a été testé à l'aile alors que son coéquipier est resté sur le banc ? Le Nantais ex Montpelliérain et ses 8 sélections auront la faveur du pronostic au détriment du Chambérien... futur Montpelliérain (2 sélections)
Le technicien français a dû également apprécier le rendement de Dika Mem. Son retour est fulgurant, deux mois après avoir subi une opération à l'épaule droite. En 34 minutes passées sur le parquet du Rhénus, il signe un 9/9. Avec certes quelques hésitations en défense, il est avec Dylan Nahi (8/10), la pièce maîtresse de la soirée. Elohim Prandi, l'autre convalescent, a fait une entrée moins prolifique mais tellement revivifiante. Sa participation au Mondial a été remise en question lorsqu'il y a deux mois, il s'est blessé au coude. Pas de passage sur le billard mais un travail de mineur de fond, sans temps mort, sans économie. Au mental, "Elo" a renoué avec le groupe et la clameur du public. A dose homéopathique (une dizaine de minutes) mais suffisante pour retrouver le sourire.
Mercredi, les trois gardiens tricolores n'avaient pas convaincu. Charles Bolzinger a suivi le match face au Portugal depuis les tribunes, Rémi Desbonnet a assuré le boulot dans le 1er acte avec 20 bonnes minutes (des arrêts et quelques relances millimétrées), Samir Bellahcène a pris le relais, au retour des vestiaires. Il a mis du temps à trouver ses marques et à s'illustrer. Sa fin de match est plutôt rassurante dans un money-time où il contribue à valider le succès tricolore.
Car c'est aussi l'enseignement qu'il faut retenir. La France a battu le Portugal (44-38). 82 réalisations en une heure ! Personne ne s'est ennuyé. Les partenaires du Tremblaysien Antonio Areia ont fait une entrée catastrophique. Pertes de balle, manque de rythme et de continuité de jeu, autant de lacunes dont les Tricolores ont profité (18-10 à la 20è). Il était temps que les Portugais sortent leur arme fatale, le jeu en supériorité numérique avec à la distribution et même à la finition, Rui Silva. Tactique payante puisqu'ils vont combler une partie de leur retard. Et systématiser cette option à la reprise. Le pivot Iturriza et l'ancien Nantais Cavalcanti vont trouver des solutions et faire douter les Bleus (35-34 à la 50è). Il faudra des jaillissements de Melvyn Richardson et (enfin) quelques parades de Samir Bellahcène pour remettre de la distance au tableau d'affichage.
2ème succès en trois jours pour la France après celui face à la République Tchèque. Le chemin est d'ores et déjà balisé. Ce samedi, la composition du groupe pour le Mondial, dimanche matin, décollage pour la Croatie, mardi (18h), 1er match du tour préliminaire face au Qatar.
Au Rhénus à Strasbourg, vendredi 10 janvier 2025
France – Portugal : 44-38 (23-19)
5700 spectateurs
Arbitres : MM Bozhinovski et Nachevski (Macédoine)
Evolution du score: 7-2 (5) 11-4 (10) 15-8 (15) 18-10 (20) 20-16 (25) 23-19 (MT) 28-24 (35) 30-28 (40) 34-30 (45) 35-33 (50) 39-35 (55) 44-38 (FIN)
France: Bellahcene (7 arrêts / 26 tirs dont 0/1 pén), Desbonnet (5 arrêts / 24 tirs dont 1/2 pén)
Richert, Minne (3/5), Rémili (2/7 dont 0/1 pén), Bos (2/2), Lagarde (1/1), Prandi (1/2), M. Richardson (5/6), Mem (9/9), Tournat (4/7), Grébille (2/2), L. Karabatic, Fabregas (3/3), Kounkoud (3/3), Nahi (8/10), Konan, Briet (1/2)
La réaction du capitaine des Bleus, Ludovic Fabregas : "Il faut prendre ce résultat en fonction du nombre de buts qu’on concède, mais pas seulement. On marque beaucoup de buts faciles, on monte les ballons, donc les Portugais ont aussi plus de situations de buts. Mettre 44 buts, c’est énorme, surtout face à ce genre de nations. On peut être content, évidemment il y a des choses à améliorer, mais je suis très satisfait de l’attitude et de l’engagement, de ce qu’on dégage aussi. Même de l’extérieur, quand je suis sur le banc, je vois les mecs prendre du plaisir à jouer ensemble, des connexions qui s’affinent. On bosse dur, on a des objectifs élevés, c’est ce qui nous anime au quotidien. Je pense que l’équipe est prête pour commencer le championnat du monde."