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A Toulouse, sous les pieds, du sable !

International

lundi 6 janvier 2025 - © Yves Michel

 5 min 52 de lecture

C'est à Toulouse que les joueurs de l'équipe de France masculine de Beach ont passé la semaine. Sans perdre leurs repères puisque le CREPS de Lespinet a mis à leur disposition une structure adaptée avec terrain ensablé dans une salle immense entièrement chauffée. Au programme, revue d'effectif, évocation du prochain Euro pour les 16 sélectionnés parmi lesquels deux pros de Starligue, Arthur Anquetil et Jean Loup Faustin.

Pieds nus en short et débardeur sur du sable fin, un 5 janvier. Pour de simples vacanciers, il suffit de prendre l’avion et d’opter pour le dépaysement en République dominicaine, Thaïlande ou Mexique, les destinations sont multiples. Pour des handballeurs qui pratiquent le beach, le choix est beaucoup plus restreint. C’est avant tout une question de budget mais surtout une température et une structure adaptées à la saison qu’il faut trouver. Les équipes de France A ont relevé le défi lorsque le CREPS (Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive) de Toulouse a accepté d’accueillir autant les féminines (fin décembre) que les garçons (en ce début janvier). « C’est vraiment une aubaine d’utiliser de telles installations dans un environnement où tout est à proximité, se satisfait Patrick Teyssier, le sélectionneur national. On a quelques mètres à faire pour aller de la restauration à l’hébergement en passant par l’espace récupération et surtout disposer de cette immense salle chauffée avec deux terrains ensablés. » Si un 1er rassemblement avait été organisé sur Ajaccio en novembre avec un groupe de 20 joueurs, le 2ème avec un effectif un peu plus resserré (16 éléments) a été tout aussi dense et ambitieux. « On voulait réaliser avant tout une revue d’effectif et voir de nouveaux joueurs. » Avec une particularité qui n’est pas passée inaperçue, la présence de deux pros de Starligue. Le Dunkerquois Jean Loup Faustin et le Chambérien Arthur Anquetil ont testé pour la 1ère fois leur aptitude à évoluer sur une surface qui ne leur est pas familière (voir plus bas). En France, le beach fait partie de l’histoire récente du handball. A peine six ans se sont écoulés depuis les balbutiements. « J’ai vécu cette progression, témoigne le capitaine Alexis Gilmé (à 24 ans, il est un des plus assidus). Dès 2019, j’étais dans l’équipe qui a participé à l’Euro. On a eu la chance d’avoir vu passer des joueurs de qualité (comme Rémi Desbonnet, Patrice Annonay, Guillaume Crépain ou Johan Boisedu) mais on est encore très loin des grandes nations de beach comme le Danemark ou l’Espagne. Mais on va dans le bon sens. Il faut changer certaines mentalités et montrer que ce qu’on fait, c’est du sérieux. Si on peut compter sur un plus large panel de joueurs, l’équipe de France n’en sera que plus compétitive. » A Toulouse, les journées ont été bien remplies. Entraînement matin et soir et deux doubles confrontations face à l’équipe de Lacanau et une sélection d’Occitanie. Deux bons tests nécessaires pour évaluer le groupe. « Le projet de jeu est respecté, il y a une progression même si à cette période de la saison, on reste soumis aux disponibilités des uns et des autres, précise Paul Mourioux, l’entraîneur de France A. Notre challenge, désormais, est d’être plus régulier dans les résultats et avoir de la stabilité sur certains postes. On a une olympiade pour améliorer tout cela. » 



L’Euro en ligne de mire

En juillet dernier, en se classant 3ème à l’issue d’un tournoi de qualification, l’équipe de France masculine a validé son billet pour l’Euro qui aura lieu l’été prochain en Turquie. « Il faudra assumer un rôle d’outsiders, c’est ce qui nous convient le mieux, martèle Paul Mourioux. On sera attentif au tirage au sort. On sait à quelle place on se situe en étant conscient qu’on est 11ème au ranking européen. Il va falloir améliorer ce classement en visant un quart de finale. Ce palier d’atteindre le top 8 est aujourd’hui, plus mental que physique ou technique. Nous avons de bons joueurs de hand, à eux de se persuader qu’ils peuvent se surpasser. » La tâche qui attend les Tricolores est colossale d’autant que les six meilleures nations européennes de beach qui ont pris les sept premières places du dernier Mondial en Chine (seul le Brésil a réussi à se glisser dans le top 7 à la 6ème place) étaient donc absentes des qualifications. « Rien n’est impossible, rassure Patrick Teyssier. A l’Euro 2021, on est arrivé en quarts contre la Russie et on a été battu au ‘’shoot out’’ (tir décisif). Au sein des nations phare, les joueurs n’évoluent pas forcément au plus haut niveau (plutôt en D2) mais ils possèdent des qualités athlétiques phénoménales (certains culminent à 2m et plus) et surtout, il y a une stabilité au niveau des effectifs. En Espagne, par exemple, il y a un vrai championnat de beach étalé sur 4 mois (entre mai et septembre). » C’est justement en Andalousie à Malaga qu’est programmé le prochain stage des Bleus du beach en mars.


Jean Loup Faustin, les pieds dans le sable 

Après la St Sylvestre, Arthur Anquetil et Jean Loup Faustin auraient très bien pu passer une semaine de plus en famille et enchaîner directement sur la préparation de la 2ème partie de la saison en Starligue avec leur club respectif. Si le Chambérien a écourté le stage de deux jours pour être au Phare dès ce lundi, le Dunkerquois lui, est resté jusqu’au terme, s’imprégnant encore un peu plus de cette nouvelle expérience. « Je remercie avant tout, mon club de m’avoir permis de vivre ça. Je n’ai pas l’intention de me reconvertir et je reste un joueur de handball à 7. Je ne regrette pas d’être venu, j’ai pris beaucoup de plaisir durant ces quelques jours » L'intéressé a beaucoup échangé avec ses nouveaux partenaires. Il a surtout écouté. Pour assimiler les subtilités d’une pratique aux codes bien établis. « C’est vrai j’ai découvert quelque chose de différent. Au niveau du tir et de la passe, il y a quelques similitudes mais ça s’arrête là. Déjà, se déplacer sur le sable est très énergivore. Ensuite, il n’y a pas de contact en défense et il faut aller le chercher en attaque, ce n’est pas tout à fait ce qu’on nous apprend lorsqu’on commence à pratiquer à 7. » Même s’il avoue par moments, avoir un peu tiré la langue « il n’y a pratiquement pas de temps mort, il faut être à fond. », il se verrait bien renouveler l’expérience. « Pourquoi pas mais cela ne dépend pas de moi. Là, il y avait une vraie opportunité avec une fenêtre favorable dans le calendrier. Et puis, je le répète, mon coach et mes dirigeants étaient d’accord. » Affûté par ses va-et-vient dans le sable, le demi-centre nordiste n’en est que plus motivé pour amorcer une 2ème partie de saison des plus prometteuses. A l’issue de la phase aller, Dunkerque occupe la 6ème place de Starligue et peut envisager la suite avec sérénité.

A Toulouse, sous les pieds, du sable ! 

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lundi 6 janvier 2025 - © Yves Michel

 5 min 52 de lecture

C'est à Toulouse que les joueurs de l'équipe de France masculine de Beach ont passé la semaine. Sans perdre leurs repères puisque le CREPS de Lespinet a mis à leur disposition une structure adaptée avec terrain ensablé dans une salle immense entièrement chauffée. Au programme, revue d'effectif, évocation du prochain Euro pour les 16 sélectionnés parmi lesquels deux pros de Starligue, Arthur Anquetil et Jean Loup Faustin.

Pieds nus en short et débardeur sur du sable fin, un 5 janvier. Pour de simples vacanciers, il suffit de prendre l’avion et d’opter pour le dépaysement en République dominicaine, Thaïlande ou Mexique, les destinations sont multiples. Pour des handballeurs qui pratiquent le beach, le choix est beaucoup plus restreint. C’est avant tout une question de budget mais surtout une température et une structure adaptées à la saison qu’il faut trouver. Les équipes de France A ont relevé le défi lorsque le CREPS (Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive) de Toulouse a accepté d’accueillir autant les féminines (fin décembre) que les garçons (en ce début janvier). « C’est vraiment une aubaine d’utiliser de telles installations dans un environnement où tout est à proximité, se satisfait Patrick Teyssier, le sélectionneur national. On a quelques mètres à faire pour aller de la restauration à l’hébergement en passant par l’espace récupération et surtout disposer de cette immense salle chauffée avec deux terrains ensablés. » Si un 1er rassemblement avait été organisé sur Ajaccio en novembre avec un groupe de 20 joueurs, le 2ème avec un effectif un peu plus resserré (16 éléments) a été tout aussi dense et ambitieux. « On voulait réaliser avant tout une revue d’effectif et voir de nouveaux joueurs. » Avec une particularité qui n’est pas passée inaperçue, la présence de deux pros de Starligue. Le Dunkerquois Jean Loup Faustin et le Chambérien Arthur Anquetil ont testé pour la 1ère fois leur aptitude à évoluer sur une surface qui ne leur est pas familière (voir plus bas). En France, le beach fait partie de l’histoire récente du handball. A peine six ans se sont écoulés depuis les balbutiements. « J’ai vécu cette progression, témoigne le capitaine Alexis Gilmé (à 24 ans, il est un des plus assidus). Dès 2019, j’étais dans l’équipe qui a participé à l’Euro. On a eu la chance d’avoir vu passer des joueurs de qualité (comme Rémi Desbonnet, Patrice Annonay, Guillaume Crépain ou Johan Boisedu) mais on est encore très loin des grandes nations de beach comme le Danemark ou l’Espagne. Mais on va dans le bon sens. Il faut changer certaines mentalités et montrer que ce qu’on fait, c’est du sérieux. Si on peut compter sur un plus large panel de joueurs, l’équipe de France n’en sera que plus compétitive. » A Toulouse, les journées ont été bien remplies. Entraînement matin et soir et deux doubles confrontations face à l’équipe de Lacanau et une sélection d’Occitanie. Deux bons tests nécessaires pour évaluer le groupe. « Le projet de jeu est respecté, il y a une progression même si à cette période de la saison, on reste soumis aux disponibilités des uns et des autres, précise Paul Mourioux, l’entraîneur de France A. Notre challenge, désormais, est d’être plus régulier dans les résultats et avoir de la stabilité sur certains postes. On a une olympiade pour améliorer tout cela. » 



L’Euro en ligne de mire

En juillet dernier, en se classant 3ème à l’issue d’un tournoi de qualification, l’équipe de France masculine a validé son billet pour l’Euro qui aura lieu l’été prochain en Turquie. « Il faudra assumer un rôle d’outsiders, c’est ce qui nous convient le mieux, martèle Paul Mourioux. On sera attentif au tirage au sort. On sait à quelle place on se situe en étant conscient qu’on est 11ème au ranking européen. Il va falloir améliorer ce classement en visant un quart de finale. Ce palier d’atteindre le top 8 est aujourd’hui, plus mental que physique ou technique. Nous avons de bons joueurs de hand, à eux de se persuader qu’ils peuvent se surpasser. » La tâche qui attend les Tricolores est colossale d’autant que les six meilleures nations européennes de beach qui ont pris les sept premières places du dernier Mondial en Chine (seul le Brésil a réussi à se glisser dans le top 7 à la 6ème place) étaient donc absentes des qualifications. « Rien n’est impossible, rassure Patrick Teyssier. A l’Euro 2021, on est arrivé en quarts contre la Russie et on a été battu au ‘’shoot out’’ (tir décisif). Au sein des nations phare, les joueurs n’évoluent pas forcément au plus haut niveau (plutôt en D2) mais ils possèdent des qualités athlétiques phénoménales (certains culminent à 2m et plus) et surtout, il y a une stabilité au niveau des effectifs. En Espagne, par exemple, il y a un vrai championnat de beach étalé sur 4 mois (entre mai et septembre). » C’est justement en Andalousie à Malaga qu’est programmé le prochain stage des Bleus du beach en mars.


Jean Loup Faustin, les pieds dans le sable 

Après la St Sylvestre, Arthur Anquetil et Jean Loup Faustin auraient très bien pu passer une semaine de plus en famille et enchaîner directement sur la préparation de la 2ème partie de la saison en Starligue avec leur club respectif. Si le Chambérien a écourté le stage de deux jours pour être au Phare dès ce lundi, le Dunkerquois lui, est resté jusqu’au terme, s’imprégnant encore un peu plus de cette nouvelle expérience. « Je remercie avant tout, mon club de m’avoir permis de vivre ça. Je n’ai pas l’intention de me reconvertir et je reste un joueur de handball à 7. Je ne regrette pas d’être venu, j’ai pris beaucoup de plaisir durant ces quelques jours » L'intéressé a beaucoup échangé avec ses nouveaux partenaires. Il a surtout écouté. Pour assimiler les subtilités d’une pratique aux codes bien établis. « C’est vrai j’ai découvert quelque chose de différent. Au niveau du tir et de la passe, il y a quelques similitudes mais ça s’arrête là. Déjà, se déplacer sur le sable est très énergivore. Ensuite, il n’y a pas de contact en défense et il faut aller le chercher en attaque, ce n’est pas tout à fait ce qu’on nous apprend lorsqu’on commence à pratiquer à 7. » Même s’il avoue par moments, avoir un peu tiré la langue « il n’y a pratiquement pas de temps mort, il faut être à fond. », il se verrait bien renouveler l’expérience. « Pourquoi pas mais cela ne dépend pas de moi. Là, il y avait une vraie opportunité avec une fenêtre favorable dans le calendrier. Et puis, je le répète, mon coach et mes dirigeants étaient d’accord. » Affûté par ses va-et-vient dans le sable, le demi-centre nordiste n’en est que plus motivé pour amorcer une 2ème partie de saison des plus prometteuses. A l’issue de la phase aller, Dunkerque occupe la 6ème place de Starligue et peut envisager la suite avec sérénité.

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