Fin 2021, le président de la Fédération Française Philippe Bana avait annoncé sa décision de retirer l’équipe tricolore de la Golden League. Raisons avancées, l’accumulation des matches qui pèse sur les organismes, les déplacements qui aggravent l’empreinte carbone, la monotonie et une certaine routine d’une épreuve avec les mêmes adversaires. Trois ans plus tard, les Bleus participent à l’EHF Cup, les préjugés ont disparu, les peintures rafraîchies, la formule débaptisée mais l’opposition est similaire (Suède, Norvège et Danemark) avec six matches de plus à disputer jusqu’en mai avec au milieu, un championnat du monde. Rien n’a finalement changé, les internationaux sont toujours autant sollicités. 

Le 1er rendez-vous était donc programmé face à la Suède ce mercredi soir, à Orléans, trois mois après la déroute des Français en quart de finale face à l’Allemagne aux Jeux Olympiques. 

Si le succès ne souffre d’aucune contestation (37-31) avec une domination sans partage en 1ère période (21-11), deux gros points noirs sont à déplorer à l’issue de cette rencontre avec la blessure de deux joueurs tricolores. Sur un scénario quasi identique. Elohim Prandi était dans le sept de départ et suite à un contact avec un Suédois, il est lourdement retombé, obligé de quitter ses partenaires et rejoindre le vestiaire. On craint pour lui une luxation de l’épaule gauche. Alors que la France avait donc fait l’essentiel en survolant le 1er acte face à une équipe nordique peu inspirée et bien trop statique, Guillaume Gille n’a pas attendu longtemps pour tester de nouvelles associations. Et Kyllian Villeminot qui étrennait sa 1ère sélection chez les ‘’A’’ a connu la même mésaventure que l’arrière parisien. Sur une accélération et un changement d’appui, il a ressenti une douleur au niveau du pied droit. Après seulement 30 secondes, ce qui devait être pour lui une fête, s’est transformé en mauvaise farce. Mauvaise nouvelle pour le PSG mais également pour Montpellier, tant ces deux éléments sont importants au sein de leur club. 

Dans le sillage de Ludovic Fabregas, son nouveau capitaine, l’équipe de France est parfaitement entrée dans cette confrontation face à la Suède, avec beaucoup de détermination, d’application et de solidarité notamment en défense. Le tout confirmé au tableau d’affichage avec très vite une avance plus que conséquente (+9 après 12’). « Tout le monde avait à cœur de faire un grand match, confirme le pivot de Veszprém, de montrer une très belle attitude, on a posé notre empreinte dès le début sur l’adversaire et vu le nombre de buts qu’on a pu inscrire, c’est très satisfaisant, surtout après ce qu’on a vécu cet été. » L'attaque dynamisée par le tandem Descat-Briet a été très efficace. 40 minutes de domination totale pourtant mises à mal par la suite, par la bonne prestation du gardien suédois Thulin et un relâchement coupable des Français dans le dernier quart d’heure. « On a en effet baissé en régime et oublié de faire quelques efforts en défense mais malgré tout, on a su s’imposer, ce qui nous permet d’accumuler de la confiance. Le groupe va devoir faire preuve de caractère pour continuer à avancer dans cette reconstruction, malgré la perte de deux joueurs. » Elohim Prandi et Kyllian Villeminot restent à quai et ne feront pas le déplacement vers la Norvège que les Bleus doivent retrouver samedi pour la 2ème étape de l’EHF Cup. Ce mercredi, les Norvégiens se sont inclinés au Danemark, 32-27. 

France – Suède   37-31  (MT : 21-11)

Arbitres : Ante Mikelic & Petar Paradina (Croatie)

Evolution du score : 3-0 (5) 6-0 (10) 12-3 (15) 16-4 (20) 31-11 (MT) 25-14 (35) 27-17 (40) 28-20 (45) 31-23 (50) 33-27 (55) 37-31 (Fin)

France : Desbonnet (6 ar./17) Bolzinger (5 ar./25) – Lenne (2/3) Minne (3/5) Remili (2/3) Richardson (3/6 dt 1/2 à 7m) Mem (2/6) Tournat (2/2) Fabregas (3/6) Descat (9/9 dt 1/1 à 7m) Kounkoud (1/1) Nahi (4/5) Briet (6/7) Prandi, Konan, Villeminot