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De Bordes à Achenheim, la diagonale de Léa Fargues

LBE

vendredi 20 septembre 2024 - © Laurent Hoppe

 4 min 39 de lecture

Fille d'internationale, la gardienne native du Béarn a traversé la France avec escale pour intégrer l'élite. Elle y a entamé la semaine dernière sa deuxième saison, la troisième entre les poteaux de Strasbourg/Achenheim. Comme les précédents, Bordes et Vaulx-en-Velin, le club alsacien correspond à sa personnalité, son histoire et sa mentalité : esprit de famille et progression mutuelle.

L'atavisme est presque parfait. Dans les années 90, l'ère pré-Krumbholz, Christelle Marchand a totalisé 90 sélections en équipe de France A. L'arrière droit a aussi gagné deux championnats et deux Coupes de France avec Gagny (doublé en 1992), avant de terminer sa carrière à Bordes (1995-97). Un gros quart de siècle plus tard, sa fille empêche autant que possible les adversaires de marquer. C'est ainsi depuis la sélection départementale des Pyrénées-Atlantiques, à 13 ans. « J'ai reçu une convocation en tant que gardienne, se souvient Léa Fargues. Ils (les entraîneurs) ont probablement trouvé mon profil plus intéressant dans les buts. Ils m'ont dit que j'avais des aptitudes intéressantes pour ce poste, avec une jolie relance créée par le fait que j'ai joué longtemps sur le terrain. »

Le public du Palais des Sports d'Issy-les-Moulineaux en a été témoin le 11 septembre, soir de rentrée en LBE. Voyant la cage parisienne sans surveillance pour cause d'infériorité numérique, la gardienne de Strasbourg/Achenheim ne s'est pas privée de marquer depuis son demi-cercle afin de donner l'avantage aux siennes (8-9, 23ème). « J'aime bien cette partie du jeu, de mon poste, qui fait qu'on est première attaquante. J'essaie d'en faire une force. Quand l'occasion se présente, quand j'ai la bonne balle pour pouvoir tirer, je le fais. » Avec l'entité alsacienne, rejointe en 2022, ça lui réussit trois fois par saison. L'adresse est donc héréditaire...

Malgré les flirts avec d'autres sports de balle (football, tennis), Léa Fargues pouvait difficilement se soustraire à l'influence familiale. « Ma mère entraînait la N1 à Bordes. On faisait les déplacements, les séances d'entraînement avec mon frère. Petit à petit, j'ai voulu essayer, et je n'ai pas décroché. » Le fief béarnais de la balle collante chez les femmes s'est imposé comme résidence secondaire, seconde famille. « J'ai été élevée par mes parents, mais aussi par les valeurs dégagées par ce club. Des fois, je suis un peu nostalgique en y repensant. J'ai vécu de très bons moments, dans la compétition et dans la vie de tous les jours. » Dans la première catégorie, l'accession en N1 d'un ensemble dont elle était capitaine (2016) se place tête de liste.

L'ancienne sociétaire du Pôle espoirs de Talence – elle y a passé quatre ans – avait beau chérir sa zone de confort, avoir des amies de vingt ans comme équipières, l'envie de s'en aller par monts et par Vaulx était devenue irrépressible à l'été 2019. « De par mes études, je ne pouvais pas rester sur Pau. Le master que je voulais faire, management des organisations sportives, était présent à Lyon. Vaulx-en-Velin, qui m'avait appelée, répondait à mes attentes. J'avais envie de nouveauté, d'un peu de challenges. Ca coïncidait bien... Pendant mes trois ans là-bas, je me suis bien entendue avec tout le monde. Sportivement, ç'a été un réel tremplin. Je ne remercierai jamais assez le club de m'avoir fait connaître la D2 et d'y progresser. Avec Bordes, d'un point de vue financier, ça n'aurait pas été possible. »

Percuté par la crise sanitaire, le triennat a vu l'ASUL rencontrer plusieurs fois Achenheim. Et les compétences, les prouesses de la vigie ont séduit Aurélien Durrafourg, entraîneur puis manager alsacien... « Il m'a contacté en janvier 2022, trois semaines avant le match aller à Vaulx-en-Velin. Le courant est très bien passé, l'ambiance du club me plaisait bien. Elle se rapprochait de celle de Bordes, en plus grand évidemment. Les objectifs correspondaient à mes attentes. En me lançant dans cette aventure, je crois avoir fait le bon choix. »

Les faits ultérieurs interdisent toute contradiction. Titre de vice-champion et promotion en LBE dès la première saison, prix de meilleure gardienne de la division en bonus (253 arrêts). Onzième place et maintien la saison passée. La diagonale non rectiligne du sud-ouest au nord-est de la France a fini d'être tracée sans bavure. « Une part de mon caractère fait que je m'adapte assez facilement à la vie de groupe, aux environnements. »

Du moment qu'il existe une source de chaleur humaine, Léa Fargues se sent à l'aise partout. Y compris au plus haut niveau, ambition assouvie en avance sur ses prévisions. « Je me suis retrouvée dans le grand bain, mais c'était un objectif lointain. Quand je suis arrivée à l'ATH, l'objectif était le top 6 (de D2), rembobine-t-elle avec la pointe d'accent rappelant son origine. L'ambition de monter était formulée sur trois ans. L'idée, c'est de continuer d'exister, avec de nouvelles joueuses, un groupe plus ambitieux. Quand chacune arrive à progresser, ça fait grandir le collectif. »

Sa formation est passée près de signer la perf de la journée d'ouverture, l'autre mercredi. « On a vraiment cru qu'on pouvait gagner. Avec l'expérience de Paris, on s'est fait coiffer au poteau à la fin (défaite 27-26, 11 parades pour notre interlocutrice). » Un deuxième essai arrive contre Nice, ce samedi à domicile. « Si on respecte le projet fixé par les coaches, on a bon espoir de remporter ce match. » De faire mieux qu'en octobre 2023 (l'OGCN s'était imposée 28-31 au Kochersberg de Truchtersheim), et ainsi raccourcir le délai d'obtention du premier succès en championnat. La saison dernière, il avait fallu s'y reprendre à quatre fois.

Strasbourg/Achenheim – Nice (2ème journée de LBE, samedi 20h30)

De Bordes à Achenheim, la diagonale de Léa Fargues 

LBE

vendredi 20 septembre 2024 - © Laurent Hoppe

 4 min 39 de lecture

Fille d'internationale, la gardienne native du Béarn a traversé la France avec escale pour intégrer l'élite. Elle y a entamé la semaine dernière sa deuxième saison, la troisième entre les poteaux de Strasbourg/Achenheim. Comme les précédents, Bordes et Vaulx-en-Velin, le club alsacien correspond à sa personnalité, son histoire et sa mentalité : esprit de famille et progression mutuelle.

L'atavisme est presque parfait. Dans les années 90, l'ère pré-Krumbholz, Christelle Marchand a totalisé 90 sélections en équipe de France A. L'arrière droit a aussi gagné deux championnats et deux Coupes de France avec Gagny (doublé en 1992), avant de terminer sa carrière à Bordes (1995-97). Un gros quart de siècle plus tard, sa fille empêche autant que possible les adversaires de marquer. C'est ainsi depuis la sélection départementale des Pyrénées-Atlantiques, à 13 ans. « J'ai reçu une convocation en tant que gardienne, se souvient Léa Fargues. Ils (les entraîneurs) ont probablement trouvé mon profil plus intéressant dans les buts. Ils m'ont dit que j'avais des aptitudes intéressantes pour ce poste, avec une jolie relance créée par le fait que j'ai joué longtemps sur le terrain. »

Le public du Palais des Sports d'Issy-les-Moulineaux en a été témoin le 11 septembre, soir de rentrée en LBE. Voyant la cage parisienne sans surveillance pour cause d'infériorité numérique, la gardienne de Strasbourg/Achenheim ne s'est pas privée de marquer depuis son demi-cercle afin de donner l'avantage aux siennes (8-9, 23ème). « J'aime bien cette partie du jeu, de mon poste, qui fait qu'on est première attaquante. J'essaie d'en faire une force. Quand l'occasion se présente, quand j'ai la bonne balle pour pouvoir tirer, je le fais. » Avec l'entité alsacienne, rejointe en 2022, ça lui réussit trois fois par saison. L'adresse est donc héréditaire...

Malgré les flirts avec d'autres sports de balle (football, tennis), Léa Fargues pouvait difficilement se soustraire à l'influence familiale. « Ma mère entraînait la N1 à Bordes. On faisait les déplacements, les séances d'entraînement avec mon frère. Petit à petit, j'ai voulu essayer, et je n'ai pas décroché. » Le fief béarnais de la balle collante chez les femmes s'est imposé comme résidence secondaire, seconde famille. « J'ai été élevée par mes parents, mais aussi par les valeurs dégagées par ce club. Des fois, je suis un peu nostalgique en y repensant. J'ai vécu de très bons moments, dans la compétition et dans la vie de tous les jours. » Dans la première catégorie, l'accession en N1 d'un ensemble dont elle était capitaine (2016) se place tête de liste.

L'ancienne sociétaire du Pôle espoirs de Talence – elle y a passé quatre ans – avait beau chérir sa zone de confort, avoir des amies de vingt ans comme équipières, l'envie de s'en aller par monts et par Vaulx était devenue irrépressible à l'été 2019. « De par mes études, je ne pouvais pas rester sur Pau. Le master que je voulais faire, management des organisations sportives, était présent à Lyon. Vaulx-en-Velin, qui m'avait appelée, répondait à mes attentes. J'avais envie de nouveauté, d'un peu de challenges. Ca coïncidait bien... Pendant mes trois ans là-bas, je me suis bien entendue avec tout le monde. Sportivement, ç'a été un réel tremplin. Je ne remercierai jamais assez le club de m'avoir fait connaître la D2 et d'y progresser. Avec Bordes, d'un point de vue financier, ça n'aurait pas été possible. »

Percuté par la crise sanitaire, le triennat a vu l'ASUL rencontrer plusieurs fois Achenheim. Et les compétences, les prouesses de la vigie ont séduit Aurélien Durrafourg, entraîneur puis manager alsacien... « Il m'a contacté en janvier 2022, trois semaines avant le match aller à Vaulx-en-Velin. Le courant est très bien passé, l'ambiance du club me plaisait bien. Elle se rapprochait de celle de Bordes, en plus grand évidemment. Les objectifs correspondaient à mes attentes. En me lançant dans cette aventure, je crois avoir fait le bon choix. »

Les faits ultérieurs interdisent toute contradiction. Titre de vice-champion et promotion en LBE dès la première saison, prix de meilleure gardienne de la division en bonus (253 arrêts). Onzième place et maintien la saison passée. La diagonale non rectiligne du sud-ouest au nord-est de la France a fini d'être tracée sans bavure. « Une part de mon caractère fait que je m'adapte assez facilement à la vie de groupe, aux environnements. »

Du moment qu'il existe une source de chaleur humaine, Léa Fargues se sent à l'aise partout. Y compris au plus haut niveau, ambition assouvie en avance sur ses prévisions. « Je me suis retrouvée dans le grand bain, mais c'était un objectif lointain. Quand je suis arrivée à l'ATH, l'objectif était le top 6 (de D2), rembobine-t-elle avec la pointe d'accent rappelant son origine. L'ambition de monter était formulée sur trois ans. L'idée, c'est de continuer d'exister, avec de nouvelles joueuses, un groupe plus ambitieux. Quand chacune arrive à progresser, ça fait grandir le collectif. »

Sa formation est passée près de signer la perf de la journée d'ouverture, l'autre mercredi. « On a vraiment cru qu'on pouvait gagner. Avec l'expérience de Paris, on s'est fait coiffer au poteau à la fin (défaite 27-26, 11 parades pour notre interlocutrice). » Un deuxième essai arrive contre Nice, ce samedi à domicile. « Si on respecte le projet fixé par les coaches, on a bon espoir de remporter ce match. » De faire mieux qu'en octobre 2023 (l'OGCN s'était imposée 28-31 au Kochersberg de Truchtersheim), et ainsi raccourcir le délai d'obtention du premier succès en championnat. La saison dernière, il avait fallu s'y reprendre à quatre fois.

Strasbourg/Achenheim – Nice (2ème journée de LBE, samedi 20h30)

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Résultats de la dernière journée

Jour.  Equ Rec  Equ Vis  Score  Stats  Date 
#3 Metz Plan de Cuques 32 27 08/10/2024 20:00
#3 Besançon Dijon 32 36 09/10/2024 20:00
#3 Paris 92 Toulon 37 27 06/10/2024 17:00
#3 Brest St Amand les Eaux 35 26 09/10/2024 20:00
#3 Strasbourg Achenheim Mérignac 41 29 05/10/2024 20:30
#3 St Maur Sambre-Avesnois 27 28 04/10/2024 20:30
#3 Nice Chambray 31 26 04/10/2024 20:30

Prochaine journée

Journée  Equ Rec  Equ Vis  Date 
#4 Metz Paris 92 16/10/2024 20:00
#4 Toulon Strasbourg Achenheim 18/10/2024 20:00
#4 Dijon St Maur 19/10/2024 20:00
#4 Plan de Cuques Brest 16/10/2024 20:00
#4 Chambray Besançon 18/10/2024 20:00
#4 St Amand les Eaux Nice 18/10/2024 19:30
#4 Sambre-Avesnois Mérignac 19/10/2024 20:30

Classement

Place Journée  Equipe  MJ  Vic  Nul  Déf 
1 Metz 9 3 3 0 0
2 Dijon 9 3 3 0 0
3 Brest 9 3 3 0 0
4 Nice 7 3 2 0 1
5 Besançon 7 3 2 0 1
6 Strasbourg Achenheim 7 3 2 0 1
7 Paris 92 7 3 2 0 1
8 Sambre-Avesnois 7 3 2 0 1
9 St Maur 6 3 1 1 1
10 Toulon 4 3 0 1 2
11 Plan de Cuques 3 3 0 0 3
12 Mérignac 3 3 0 0 3
13 Chambray 3 3 0 0 3
14 St Amand les Eaux 3 3 0 0 3