Sarah Bouktit, Laura Flippes, Léna Grandveau, Lucie Granier et Chloé Valentini ont cosigné un mot d'excuse pour sécher l'hommage national aux athlètes olympiques et paralympiques. Un motif impérieux, même : ramener le Metz HB sur la voie de la gagne en Ligue des Champions. Et y décrocher une première victoire en carrière, dans le cas de l'ancienne demi-centre nantaise. Avec leurs compatriotes qui n'ont pas fait les Jeux, et les étrangères qui y ont participé (comme la Danoise Anne Mette Hansen, en bronze), les médaillés d'argent du mois dernier ont interrompu une série d'insuccès anormalement longue au confluent de la Seille et de la Moselle : deux défaites, celles du Final Four de juin, et un nul à Storhamar, en ouverture de la présente campagne.
Les mines étaient moins extatiques que sur les Champs-Elysées, ce samedi peu avant 19h30, et ça se comprend. Comme le week-end passé en Norvège, d'où elles ont ramené in extremis un point (30-30), les championnes de France ont souffert face à un club inexpérimenté en C1. Et quand c'est flou, à l'image des trois balles perdues dans les dix minutes initiales, c'est qu'il y a un loup. L'animal stylisé sur le poitrail des joueuses de Gloria Bistrita, le troisième représentant roumain dans le Top 16 continental. Un ensemble peuplé d'individualités aux dents longues. Les tirs déliés de l'Espagnole Pinto (8 buts), le bras gauche d'une autre ibérique, Mbengue, le tir croisé en passant de Gnonsiane Niombla (2-2, 5ème) ont bien fait phosphorer Metz. Révélé la fébrilité de la défense, les positionnements douteux.
S'il n'y a jamais eu plus de deux buts à rattraper (5-7, 13ème), les Mosellanes n'ont pas crié eurêka d'un coup. Elles y sont allées par étapes. Petra Vamos, la nouvelle arrière gauche hongroise (5/6), a ouvert les premières brèches, par ses compétences en un contre un. En choisissant le bon intervalle dans un jeu de transition jusque-là en veilleuse, Laura Flippes a émergé en même temps que le collectif qu'elle réintègre cette saison reprenait la main (9-8, 17ème). Au régime sec sur l'arc des 6 mètres, car surveillée de très près par la doublette Pinto / Niombla, Sarah Bouktit a compensé en inscrivant la moitié de ses six buts sur penalty.
Temps fort (14-12, 27ème), temps faible (20-21, 44ème), le mouvement de balancier s'est étiré jusqu'à ce que Chloé Valentini fasse clairement savoir qu'elle en avait marre. Irréprochable en termes d'investissement, d'influence dans le jeu messin (8/12), la capitaine a joué à fond la carte de l'équipière polyvalente. Tirer coin court ou coin long ne lui suffisant jamais, l'ailière gauche a été signalée en position de seconde pivot, en situation favorable de repli défensif. Elle a capté sans ciller une passe de Kirdiasheva pour son ailière droit. Surtout, sa vitesse d'exécution a généré trois exclusions côté roumain en seconde mi-temps, et autant de jets de 7 mètres. Au tableau de chasse de la Doubienne, Vukcevic (36ème), Kirdiasheva (45ème), Seraficeanu (46ème).
Les supériorités numériques ont stimulé la défense, ressuscité le jeu sur grand espace. Granier à l'affût, Depuiset à la relance vers Valentini, yeux clos ou presque, ont rapproché Metz du but (27-22, 50ème). Le piège à louves ne s'est pas refermé sur les championnes de France, malgré une fin de partie au ralenti, quelques parades de Kapitanovic et un baisser de rideau six minutes en avance (Vamos, pour le 28-24). Créditées de trois points en deux journées, elles s'installent à la troisième place du groupe A, derrière Ferencvaros et Ljubljana. Hongroises et Slovènes ont battu à tour de rôle Nykobing, la formation danoise de Kalidiatou Niakaté, à qui Metz rendra visite dimanche prochain (16 h). Avec l'intention d'en faire autant.
METZ – BISTRITA (ROU) : 28-26 (15-14)
Samedi 14 septembre 2024. 2644
spectateurs. Arbitres : Mmes Merz et Kuttler (ALL).
Evolution du score : 2-2 (5') ; 4-5 (10') ; 8-8 (16') ; 9-9 (19') ; 12-12 (25') ; 17-17 (35') ; 19-18 (41') ; 21-21 (45') ; 27-22 (50') ; 28-24 (54').