Trahi par son accent chantant, Gabriel Loesch n’a jamais quitté sa Provence natale. Après ses premiers contacts avec le handball à Châteauneuf-les-Martigues et le sport-études d’Istres, c'est tout naturellement vers Aix qu’il s'est orienté. Et cela dure depuis plus de 15 ans et en septembre, le gaucher du PAUC a entamé sa 12ème saison chez les pros. Pour l’amour du maillot, la proximité de la famille mais pas uniquement. « C’est vrai qu’évoluer dans un environnement qu’on connait bien, c’est vivre dans sa zone de confort mais ce qui a aussi compté, c’est qu’Aix s’est donné les moyens pour aller de l’avant et construire un projet ambitieux et cohérent. » Le joueur a accompagné l’évolution du club. De la D2 et la montée en 2012, aux accessits du championnat et à la coupe d’Europe. Mais lors des deux dernières saisons, les résultats n’ont pas été ceux escomptés. « Par manque de stabilité au sein de l’effectif. Et puis, beaucoup plus d’équipes ont fait des efforts pour élever leur niveau et le championnat est devenu plus homogène, plus compétitif. » Sans compter un problème relationnel entre certains éléments de l’équipe et Thierry Anti. Le coach sera d’ailleurs écarté à 12 journées de la fin, en mars 2023. « C’est sûr que cela n’a pas facilité les choses. Et même si on a continué la saison avec Benjamin Pavoni qui était l’adjoint de Thierry, on avait accumulé du retard par rapport aux équipes de haut de tableau et on a enchaîné sur deux défaites. » Changement de cap, il y a un peu plus d’un an. Le Suédois Magnus Andersson est pressenti par anticipation (par rapport à son arrivée officielle en juillet 2024) mais le FC Porto qui l’a pourtant mis sur la touche, refuse de le libérer. Presque par hasard, Philippe Gardent débarque pour un interim d'un an. «Cela était très particulier pour lui. Il arrive à la dernière minute avec un groupe déjà constitué et des recrues qu’il n’a pas choisies. C’est courageux de sa part d’accepter de relever le défi mais les résultats ont été en dents de scie et encore une fois, on a payé notre manque de régularité. » Et en juin, le PAUC se classe 8ème de Starligue et Gabriel Loesch termine 3ème meilleur buteur du championnat. « A titre personnel, c’est une réelle satisfaction même si j’aurais souhaité que l’équipe termine à une meilleure place. Philippe m’a fait confiance pour tirer les penalties et m’a accordé énormément de temps de jeu. Cela m’a permis d’être encore plus épanoui. » Le quotidien aixois n’étant pas un long fleuve tranquille, le club est confronté à un nouveau coup dur. 



Magnus Andersson change d’avis, se rabiboche avec les dirigeants du FC Porto et renonce à une carrière en France. « Il y avait eu des rumeurs sur cette éventualité. On part en vacances et l’info a été officialisée. Je suis resté assez serein même si cela peut être perturbant. Tu te demandes si le nouveau coach qui va inévitablement arriver, va compter sur toi, quelles vont être ses orientations… Après, il faut se dire que ça fait partie de la vie d’une équipe et que les changements peuvent être fréquents. » A Aix, c’est presque un record. En 11 saisons chez les pros, Gabriel Loesch aura vu passer 8 techniciens ! Le 9ème ne lui est pas inconnu. A 48 ans, Eric Forest, l’adjoint de ‘’Boule’’ s’installe à la barre. « J’ai appris sa nomination avec soulagement. C’est bien de continuer avec quelqu’un qui nous connait. Pareil pour Benjamin Pavoni qui retrouve sa fonction d’adjoint. Il n’y a pas la même approche qu’on aurait eue avec un coach étranger. »  La proximité ne fait pas tout. Neuf joueurs dont deux nouveaux gardiens sont arrivés en Provence. « On était à la fin d'un cycle et il fallait un renouvellement. Parmi ceux qui ont signé, certains l’ont fait pour trois ans, cela montre leur attachement au projet et leur volonté de remettre Aix en haut du classement. C’est une équipe assez jeune, très motivée. » Si la qualification en 8èmes de finale de Coupe aux dépens de Sarrebourg ne s’est construite qu’en seconde période, le succès face à Créteil (26-25) lors de la 1ère journée de championnat, a été plus laborieux. « Pas évident d’intégrer autant de joueurs. Notre production contre Créteil est à l’image de notre prépa. On ne parvient pas encore à tuer les matches alors qu’on en a les moyens. Il faut qu’on trouve un peu plus de justesse et de fluidité dans ce qu’on fait. La défense en relation avec nos gardiens doit encore travailler pour une meilleure cohésion. Même en attaque, il y a quelques imperfections à gommer. La rencontre à Cesson sera un vrai test. Un bon résultat peut lancer concrètement notre saison. Comptablement mais aussi psychologiquement. En début de championnat, tout le monde veut bien faire et essaye de se placer. L’an passé, on est allé gagner là où on ne nous attendait pas et on a perdu face à des adversaires réputés plus faibles. Il faut qu’on montre la même énergie, quelle que soit l’équipe en face.» En bon capitaine, Gabriel Loesch continuera de motiver ses partenaires aixois (au moins) jusqu’en 2027. Il aura tout juste 32 ans. Et après ? « (Sourires) Cela dépendra des opportunités. Je n’ai pas envie qu’ils me prolongent pour services rendus mais parce que je suis encore performant et que leurs objectifs correspondent toujours aux miens. » L’intéressé a, en tout cas, le temps d’y réfléchir.

C'eut été impardonnable d'omettre d'associer Matthieu Ong à l'aventure aixoise. Excepté une parenthèse au centre de formation de Nantes entre 2010 et 2012, barré à l'époque en équipe 1 par un certain Valero Rivera, l'ailier gauche est revenu au PAUC son club d'origine, l'été de l'accession parmi l'élite. A 32 ans (depuis juillet dernier), il a entamé sa 13ème saison pro sous les couleurs provençales.