18 buts cumulés lors des deux dernières rencontres qu’il a disputées, 9 passes décisives, il n'y a pas à s'étonner que Noah Gaudin figure parmi les sept joueurs dans l'équipe de la semaine de la Ligue Danoise. Arrivé cet été à Skjern, il en est devenu une pièce maîtresse au point d’impressionner son entraîneur Henrik Kronborg. « Je suis vraiment très content d’être le coach de Noah. Son potentiel et ses qualités individuelles sont immenses. En ce début de saison où nous avons dû faire face à plusieurs blessures notamment sur la base arrière, il a pleinement assumé ses responsabilités.» Voilà trois ans que le Français a posé ses valises sur le sol danois après avoir fait son apprentissage à Sélestat, signé pro à Aix, vécu une courte expérience à Cesson et être revenu en Provence. Il n’a pas hésité longtemps lorsque l’opportunité de s’exiler à l’étranger s’est présentée. « Il a été courageux de quitter son pays assez tôt, d’apprendre une nouvelle langue, de se familiariser à une nouvelle culture. Déjà, pour faire ce choix et ensuite réussir, il faut un sacré mental. Le hand scandinave est différent de ce qu’il avait connu mais au final, ce mélange ne peut être que bénéfique. » Après trois saisons à Sonderjyske qui lui avait même proposé une prolongation, le moment était bien choisi pour gravir une marche plus haute. « Ces trois années m’ont été très utiles pour m’intégrer, valide Noah. J’arrive dans un club très structuré, avec des équipements top niveau, un kiné à dispo au quotidien, tout est à portée de mains. Le transfert a été réglé assez tôt, en novembre et j’ai pu me consacrer à ma fin de saison en toute sérénité. Skjern est un grand club européen et je suis ravi d’être là. Je joue vraiment en confiance. Mais cela ne suffit pas. Quand tu évolues à l’étranger, tu te mets, peut-être involontairement, une pression supplémentaire. Tu veux prouver que tu n’es pas là que pour les avantages du contrat. Et même si ton rendement est en-deçà, on ne t’en tient pas trop rigueur. L’essentiel c’est que cela ne s'éternise pas. Mon objectif est de continuer à progresser.» Si l’envol est réussi, il y a encore quelques paliers à franchir pour prendre un peu plus d’altitude.
La trajectoire du demi-centre de 24 ans pourrait ressembler à celle de Kentin Mahé, voué au même positionnement sur le terrain et que certains trouvaient un peu trop ‘’frêle’’ pour véritablement exister. «Je suis les conseils du kiné de l’équipe qui est aussi calé en nutrition. Pour un régime alimentaire, c’est selon mes besoins. Je dois m’étoffer mais l’idée n’est pas de prendre 10 kg en six mois. Cela ne sert à rien de perturber mon équilibre sur le terrain. Il faut que je me sente bien dans mon corps. Depuis que je suis au Danemark, j’ai changé d’allure. Je veux améliorer tout cela sans me précipiter. Un gars comme Steins qui figure parmi les meilleurs demi-centres mondiaux n’est pas très lourd mais c’est vrai il est plus petit.» Réfléchi, observateur et... déterminé à également élargir ses compétences. Mettre la panique dans les défenses adverses grâce à sa pointe de vitesse, affoler les compteurs et être décisif pour faire basculer un match, tout cela… il sait faire. «Être plus costaud, c’est plus dans une logique de protection. Le coach m’utilise en position avancée quand on passe en 1-5. Je souhaite aussi défendre en 2. On a bossé en conséquence pendant la prépa mais ensuite avec la désorganisation de l’équipe due aux blessures, il a fallu s’adapter. » Henrik Kronborg (à droite sur la photo) qui a d’ores et déjà annoncé qu’il ne prolongerait pas son bail à Skjern au-delà du prochain été, entend pousser son protégé à s'investir un peu plus collectivement. « Il y a déjà de l'intelligence et une pointe de folie dans son jeu. S’il parvient à trouver le bon dosage et se mettre un peu plus au service de ses partenaires, il pourra prétendre jouer dans n’importe quelle grosse équipe. Il est en train de réussir son pari. Dans les deux années qui arrivent, de plus en plus de grands clubs vont s’intéresser à lui.» Venant de celui qui depuis 2016 accompagne en tant qu’adjoint, les exploits de l’équipe nationale danoise, la prédiction n’en est que plus appréciable. Noah Gaudin s’est engagé à Skjern pour deux saisons. Le passage au Danemark pourrait être considéré comme une simple étape dans sa prometteuse ascension. « L’avenir nous le dira, s’empresse-t-il de répondre. J’ai de l’ambition et je ne me fixe aucune limite. C’est vrai qu’à la base, j’avais signé à Sonderjyske pour ensuite rejoindre le championnat allemand. Ici, ce n’est pas une ligue au rabais mais la Bundesliga est toujours dans un coin de ma tête. Je ne précipiterai rien. Je ferai mon choix parce que je pense que c’est le meilleur pour ma carrière.» Quant à envisager un retour en France où certains de ses potes de la génération 98-99 comme Villeminot, Bos ou Prandi excellent au plus haut niveau ? «Je ne ferme aucune porte ! Mon but est de me retrouver un jour dans un top club européen, en Allemagne, en France ou ailleurs. » Sur les traces d’un papa double champion du Monde avec les Barjots et multi récompensé dans les différents clubs où il a évolué.
Depuis la saison dernière, ils sont deux Français à jouer dans le championnat danois. Noah Gaudin avait été rejoint par Junior Scott. Formé à Nantes, l'arrière gauche âgé de 27 ans a été recruté par le club de Fredericia après être passé par l'Allemagne (Balingen) et l'Espagne (Logrono).