L’invincibilité française estivale en compétition, FOJE et début d’Euro confondus, s’est heurtée à un mur. Haut de 1,84 m, la mensuration d’Andrea Jørgensen. En plus d’avoir fait basculer la rencontre, et le classement final du groupe 2 en faveur de son pays, la gardienne danoise de seize ans se pose en concurrente de Léane Gonzalez pour la distinction de meilleur rempart du championnat d’Europe. Quand celle qui défendait la saison passée les cages de Flavigny (Meurthe-et-Moselle, N2) a signé un premier quart d’heure dans ses standards élevés (4/8) ce mercredi, avant de laisser sa place à une Maëlle Landriau qui a davantage subi (29 %), son homologue de Gudme a statistiquement fait aussi fort : 20 arrêts sur 39 tirs, juste au-dessus de la moyenne.
La parade qui compte double, c’est assurément sur ce penalty de Julilove Andon (53ème), repoussé alors que le Danemark venait de perdre Clara Sørensen (troisième exclusion, donc carton rouge) et ne menait que d’un but (20-19). Derrière, l’ailière gauche Andrea Jensen (deux buts) et la demi-centre Freya Hattesen (7/13 au total), un duo sorti du banc tel un Zébulon, ont passé un 5-1 aux Françaises (25-20, score final).
Avant de s’affaisser comme un morceau de falaise, avec un brin de malchance (transversale rentrante d’Hattesen, 57ème), le socle défensif des Bleuettes avait plutôt bien résisté à l’adversité la plus forte rencontrée depuis une semaine. Huit buts concédés en première période, des placements et des attitudes appropriés (Injaï, Koestner), il n’y avait alors pas matière à trop s’inquiéter. Jusqu’à ce qu’une première vague scandinave, un premier 5-1 (11-14 à la 37ème, 16-15 à la 43ème), et une double infériorité numérique (Lambet, puis Chantelly) ne fassent chanceler l’édifice.
Une sixième demi-finale dans la catégorie
L’instabilité était perceptible bien avant dans le jeu d’attaque. Loin de la régalade de la veille face aux Pays-Bas (32-18), les Françaises ont mis plus de neuf minutes, s’y sont reprises à huit fois, avant d’inscrire leur premier but (Andon, à 7 mètres). Alors que la base arrière (Chantelly, Injaï) ne faisait guère d’étincelles, Prunelle Kingue (4/5) et Dawiya Abdou (5/7) avaient conjointement rétabli le courant, l’ailière droit allant jusqu’à ajuster Jørgensen en fin de contre-attaque pour redonner trois longueurs d’avance.
La suite est connue : le Danemark, troisième et éliminé au coup d’envoi, finit premier du groupe 2 et jouera la Croatie en demi-finale, vendredi soir. La France, qui avait gagné ses neuf matches à enjeu entre Maribor (Festival olympique de la jeunesse) à Podogorica, glisse à la deuxième place. Pour sa sixième demi-finale continentale U17 en dix éditions, elle fera face aux Allemandes, premières de l’autre groupe et seulement accrochées par le Monténégro en fin de premier tour (23-23). Pour info, leur gardienne Lena Lindemann tourne à 39 % d’arrêts dans cet Euro. Le troisième meilleur ratio, derrière Gonzalez et Jørgensen…
DANEMARK – FRANCE : 25-20 (8-10)
Mercredi 9 août 2023, à Podgorica (MTN). 300 spectateurs. Arbitres : MM. Cipov et Klus (SVQ).
FRANCE : Abdou 5/7 ; Andon 2/6 (2/3 penaltys) ; Chantelly 2/6 (2/3 penaltys) ; Ferdilus 2/5 ; Injaï 0/3 ; Senant 1/2 ; puis Arotcarena-Rosas ; Bingelmann-Nielsen ; B. Gros 0/2 ; Kingue 4/5 ; Koestner 2/5 ; Lambet ; Naal 2/5 ; Ollivier 0/1. Gardiennes : Gonzalez (4/8 arrêts en 18’) puis Landriau (8/27 arrêts en 42’, dont 0/2 penaltys). 2 minutes : Arotcarena-Rosas (16’), Koestner (20’), Chantelly (25’ et 40’), Lambet (39’).
Evolution du score : 1-0 (5’) ; 2-1 (10’) ; 3-5 (15’) ; 6-6 (20’) ; 7-9 (25’) ; 11-12 (35’) ; 12-14 (40’) ; 17-16 (45’) ; 18-18 (50’) ; 22-19 (55’).
Classement final du tour principal (groupe 2) : 1. DANEMARK 5 pts ; 2. FRANCE 4 ; 3. Hongrie 3 ; 4. Pays-Bas 0.
Demi-finales (vendredi 11 août) : Allemagne – FRANCE (18 h, heure française) ; Danemark – Croatie (20h15).