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Etienne Mocquais, le Français infiltré au Sporting

EHF League

lundi 10 avril 2023 - © Yves Michel

 5 min 36 de lecture

L'impatience est mesurée mais il y aura une réelle jubilation lorsque ce mardi soir, Etienne Mocquais entrera sur le parquet de son nouveau club, le Sporting Lisbonne. L'ailier gauche passé par Pontault, Créteil et Tremblay retrouve Montpellier et son pote Yanis Lenne en quart de finale de la Ligue Européenne.

Montpellier poursuit sa séquence marathon. Après la demie de Coupe magistralement gagnée face à Paris, samedi, le match à suspense perdu à Nantes, ce mardi place au quart de finale aller de la Ligue Européenne face au Sporting Lisbonne. Si les joueurs de l’actuel leader du championnat lusitanien attendent sereinement les Héraultais, un des leurs, Etienne Mocquais attire les regards. Le Français porte le maillot vert et blanc depuis près de 9 mois et il renait après une période marquée à deux reprises, par une rupture des ligaments du genou. En face, il retrouvera notamment Yanis Lenne son partenaire en équipe de France lorsqu’ils avaient remporté avec la fabuleuse génération 96/97, l’Euro U18 en 2014 et le Mondial U19 un an plus tard. 

Ce mardi, tu seras l’adversaire français de Montpellier, est-ce une motivation supplémentaire ?
Non, pas plus que ça même si c’est vrai qu’en face, je connais plein de monde. Ici, les gars m’ont un peu chambré en me disant de ne pas me tromper de côté (sourires). Mais je suis content que ce soit Montpellier, ça veut dire qu’on a progressé dans la compétition car c’est une très grande équipe.

Votre parcours a été sans gros pièges… 
On ne s’est pas posé la question de savoir si notre groupe de qualif' était moins difficile qu’un autre. D’accord, on n’est pas tombé sur Berlin ou un autre Allemand mais on n’a pas gagné tous nos matches donc ça veut dire que c’était compliqué par moments. Maintenant, avec Montpellier, on sait à quoi s’attendre. C’est du niveau ‘’Ligue des Champions’’. 

Ton arrivée au Sporting l’été dernier, était-elle inespérée ? 
Je dirai que c’était une belle opportunité mais aussi un défi. Juste avant, j'avais l'impression d’un peu tourner en rond. Entre des blessures en série un peu plus jeune, des clubs qui faisaient des allers-retours entre la D1 et la D2, je ne pouvais pas passer à côté de la proposition du Sporting qui est un grand club.

Le contexte est assez particulier…
C’est sûr que la tête du championnat se résume à trois équipes (actuellement le Sporting est leader avec 1pt d'avance sur Porto et Benfica), c’est très serré, les matches très passionnés, on l’a vu samedi en coupe contre Benfica (le Sporting s'est imposé en quart chez le voisin, 30-34)

Tu es en tout cas sorti d’une sale séquence avec tous ces pépins physiques…
A aucun moment je n’ai baissé les bras avec l’idée d’arrêter, ce n’est pas dans mon tempérament. J’ai quand même enchaîné 22 mois de rééducation avec la volonté de revenir. Il y a eu un questionnement mais dès l’instant où j’étais bien entouré et surtout que Créteil ne me laissait pas tomber, c’était positif. 

La bonne nouvelle, c’est que le Sporting est satisfait au point de te prolonger…
Je suis arrivé en toute discrétion. En tant qu’étranger, sans connaître la langue, avec un CV qui ne plaidait pas en ma faveur mais le club avait la volonté de me faire confiance, comme s’il faisait un test. C’est d’ailleurs dans leur nature d’anticiper les renouvellements, je n’étais pas le seul dans ce cas. 

Difficile toutefois de se faire une place avec une concurrence sur l’aile gauche…
En début de saison, il y a eu un temps d’adaptation. Josep Folques (médaille d’or avec l’Espagne aux Jeux Med 2022) marque des buts, on a le même âge, il est là depuis un an et c’est normal qu’il soit privilégié. C’est quelqu’un de bienveillant, plus un ami qu’un concurrent. Il m’a beaucoup aidé à m’intégrer. Les temps de jeu varient vraiment entre nous, on peut très bien faire 30-30, c’est assez équilibré. 

Le Sporting est marqué par la famille Costa*…
'’Kiko’’ Costa est très jeune et on le compare à un prodige du hand. C’est un super joueur mais qui a les défauts de ses qualités. Le coach le lui dit sans cesse. Il a beaucoup de talent comme son frère Martim. Mais ce serait vraiment une erreur de réduire l’équipe uniquement à eux. Il y a un mélange de générations qui valorise l’ensemble. 

* Ricardo le papa est le coach de l'équipe depuis juillet 2021, Martim (20 ans) l'arrière gauche est le 3ème meilleur buteur de la Ligue Européenne, l'arrière droit Francisco ''Kiko'' (à peine 18 ans depuis le 18 février dernier, meilleur buteur de l'Euro U20 l'an passé) est présenté comme LA pépite du hand portugais. Pas encore majeur, il était déjà au Mondial A dans la sélection en janvier. A noter que le Sporting aligne un excellent gardien, l'Argentin Leonel Maciel.  


L’objectif est-il d’établir un écart conséquent avant le retour à Montpellier ?
Il faut qu’au cumul des deux matches, on soit devant eux ! (rires). Peu importe l’issue du 1er match, on ira chez eux avec la même motivation. On veut gagner et passer ce quart. 

Pour vos supporters, est-ce plus valorisant de terminer devant Benfica et Porto en championnat ou gagner la Ligue Européenne? 
Ah… question délicate… Forcément, gagner le titre ou la coupe nationale devant les deux concurrents historiques, pour ceux qui nous suivent, c’est très savoureux mais aller au Final Four d’une compét' européenne, ce n’est pas anodin. Le supporter lui, va miser sur la suprématie nationale. 

Tu vas retrouver Yanis Lenne avec qui tu as partagé tes exploits en France Jeunes… 
Ça va être sympa même si je l’avais re croisé en championnat de France. Mais là sur deux matches à élimination directe avec une certaine pression des deux côtés, il y aura un peu de tension. Pour moi, cela ne sera qu’un pur plaisir de l’affronter. Je sais qu’il aime bien courir… moi aussi (sourires), qu’il est en forme, mon but ça sera de freiner son ardeur. Mais tant mieux, qu’il reste dans sa dynamique, on a prévu des choses pour contrer les Montpelliérains. On ne les sous-estime en aucun cas.   

 

Le MHB est sur les rives du Tage depuis dimanche 
Pas le temps de gamberger sur leur revers de samedi en championnat, les Héraultais ont rallié la capitale portugaise dès dimanche au départ de Nantes. Concernant le groupe, si Lucas Pellas (fracture au visage) n’est toujours pas opérationnel, ce sont les 18 joueurs que Patrice Canayer avait retenu en cette fin de semaine en Loire-Atlantique. Dix-huit éléments parmi lesquels Kyllian Villeminot dont la présence sur le parquet est incertaine à cause d’un genou récalcitrant. 

Etienne Mocquais, le Français infiltré au Sporting 

EHF League

lundi 10 avril 2023 - © Yves Michel

 5 min 36 de lecture

L'impatience est mesurée mais il y aura une réelle jubilation lorsque ce mardi soir, Etienne Mocquais entrera sur le parquet de son nouveau club, le Sporting Lisbonne. L'ailier gauche passé par Pontault, Créteil et Tremblay retrouve Montpellier et son pote Yanis Lenne en quart de finale de la Ligue Européenne.

Montpellier poursuit sa séquence marathon. Après la demie de Coupe magistralement gagnée face à Paris, samedi, le match à suspense perdu à Nantes, ce mardi place au quart de finale aller de la Ligue Européenne face au Sporting Lisbonne. Si les joueurs de l’actuel leader du championnat lusitanien attendent sereinement les Héraultais, un des leurs, Etienne Mocquais attire les regards. Le Français porte le maillot vert et blanc depuis près de 9 mois et il renait après une période marquée à deux reprises, par une rupture des ligaments du genou. En face, il retrouvera notamment Yanis Lenne son partenaire en équipe de France lorsqu’ils avaient remporté avec la fabuleuse génération 96/97, l’Euro U18 en 2014 et le Mondial U19 un an plus tard. 

Ce mardi, tu seras l’adversaire français de Montpellier, est-ce une motivation supplémentaire ?
Non, pas plus que ça même si c’est vrai qu’en face, je connais plein de monde. Ici, les gars m’ont un peu chambré en me disant de ne pas me tromper de côté (sourires). Mais je suis content que ce soit Montpellier, ça veut dire qu’on a progressé dans la compétition car c’est une très grande équipe.

Votre parcours a été sans gros pièges… 
On ne s’est pas posé la question de savoir si notre groupe de qualif' était moins difficile qu’un autre. D’accord, on n’est pas tombé sur Berlin ou un autre Allemand mais on n’a pas gagné tous nos matches donc ça veut dire que c’était compliqué par moments. Maintenant, avec Montpellier, on sait à quoi s’attendre. C’est du niveau ‘’Ligue des Champions’’. 

Ton arrivée au Sporting l’été dernier, était-elle inespérée ? 
Je dirai que c’était une belle opportunité mais aussi un défi. Juste avant, j'avais l'impression d’un peu tourner en rond. Entre des blessures en série un peu plus jeune, des clubs qui faisaient des allers-retours entre la D1 et la D2, je ne pouvais pas passer à côté de la proposition du Sporting qui est un grand club.

Le contexte est assez particulier…
C’est sûr que la tête du championnat se résume à trois équipes (actuellement le Sporting est leader avec 1pt d'avance sur Porto et Benfica), c’est très serré, les matches très passionnés, on l’a vu samedi en coupe contre Benfica (le Sporting s'est imposé en quart chez le voisin, 30-34)

Tu es en tout cas sorti d’une sale séquence avec tous ces pépins physiques…
A aucun moment je n’ai baissé les bras avec l’idée d’arrêter, ce n’est pas dans mon tempérament. J’ai quand même enchaîné 22 mois de rééducation avec la volonté de revenir. Il y a eu un questionnement mais dès l’instant où j’étais bien entouré et surtout que Créteil ne me laissait pas tomber, c’était positif. 

La bonne nouvelle, c’est que le Sporting est satisfait au point de te prolonger…
Je suis arrivé en toute discrétion. En tant qu’étranger, sans connaître la langue, avec un CV qui ne plaidait pas en ma faveur mais le club avait la volonté de me faire confiance, comme s’il faisait un test. C’est d’ailleurs dans leur nature d’anticiper les renouvellements, je n’étais pas le seul dans ce cas. 

Difficile toutefois de se faire une place avec une concurrence sur l’aile gauche…
En début de saison, il y a eu un temps d’adaptation. Josep Folques (médaille d’or avec l’Espagne aux Jeux Med 2022) marque des buts, on a le même âge, il est là depuis un an et c’est normal qu’il soit privilégié. C’est quelqu’un de bienveillant, plus un ami qu’un concurrent. Il m’a beaucoup aidé à m’intégrer. Les temps de jeu varient vraiment entre nous, on peut très bien faire 30-30, c’est assez équilibré. 

Le Sporting est marqué par la famille Costa*…
'’Kiko’’ Costa est très jeune et on le compare à un prodige du hand. C’est un super joueur mais qui a les défauts de ses qualités. Le coach le lui dit sans cesse. Il a beaucoup de talent comme son frère Martim. Mais ce serait vraiment une erreur de réduire l’équipe uniquement à eux. Il y a un mélange de générations qui valorise l’ensemble. 

* Ricardo le papa est le coach de l'équipe depuis juillet 2021, Martim (20 ans) l'arrière gauche est le 3ème meilleur buteur de la Ligue Européenne, l'arrière droit Francisco ''Kiko'' (à peine 18 ans depuis le 18 février dernier, meilleur buteur de l'Euro U20 l'an passé) est présenté comme LA pépite du hand portugais. Pas encore majeur, il était déjà au Mondial A dans la sélection en janvier. A noter que le Sporting aligne un excellent gardien, l'Argentin Leonel Maciel.  


L’objectif est-il d’établir un écart conséquent avant le retour à Montpellier ?
Il faut qu’au cumul des deux matches, on soit devant eux ! (rires). Peu importe l’issue du 1er match, on ira chez eux avec la même motivation. On veut gagner et passer ce quart. 

Pour vos supporters, est-ce plus valorisant de terminer devant Benfica et Porto en championnat ou gagner la Ligue Européenne? 
Ah… question délicate… Forcément, gagner le titre ou la coupe nationale devant les deux concurrents historiques, pour ceux qui nous suivent, c’est très savoureux mais aller au Final Four d’une compét' européenne, ce n’est pas anodin. Le supporter lui, va miser sur la suprématie nationale. 

Tu vas retrouver Yanis Lenne avec qui tu as partagé tes exploits en France Jeunes… 
Ça va être sympa même si je l’avais re croisé en championnat de France. Mais là sur deux matches à élimination directe avec une certaine pression des deux côtés, il y aura un peu de tension. Pour moi, cela ne sera qu’un pur plaisir de l’affronter. Je sais qu’il aime bien courir… moi aussi (sourires), qu’il est en forme, mon but ça sera de freiner son ardeur. Mais tant mieux, qu’il reste dans sa dynamique, on a prévu des choses pour contrer les Montpelliérains. On ne les sous-estime en aucun cas.   

 

Le MHB est sur les rives du Tage depuis dimanche 
Pas le temps de gamberger sur leur revers de samedi en championnat, les Héraultais ont rallié la capitale portugaise dès dimanche au départ de Nantes. Concernant le groupe, si Lucas Pellas (fracture au visage) n’est toujours pas opérationnel, ce sont les 18 joueurs que Patrice Canayer avait retenu en cette fin de semaine en Loire-Atlantique. Dix-huit éléments parmi lesquels Kyllian Villeminot dont la présence sur le parquet est incertaine à cause d’un genou récalcitrant. 

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