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Paris 92, pour changer ?

LBE

mercredi 31 août 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 59 de lecture

Besançon et Toulon inaugurent vendredi la saison féminine 2022-2023. Metz, champion pour la 24ème fois au printemps, et son dauphin Brest partent encore une fois favoris, mais pas sûr qu'ils fassent 1 et 2 à l'issue de la saison régulière. Renforcé par quatre internationales françaises, le club de la capitale se pose en alternative crédible au duel convenu est-ouest. Pour les places européennes et le maintien, rien d'écrit d'avance non plus...

Qu'on se le dise, certaines habitudes vont changer à partir de vendredi soir. Les play-offs de LBE, à bout de souffle et réduits à une chambre d'enregistrement pour têtes de série numéro 1, malgré quelques péripéties (cf. la finale 2021, décidée au nombre de buts à l'extérieur), ne sont plus. Cette saison, le champion aura maximum... 26 finales à jouer, comme autant de rencontres d'une phase régulière unique comme l'élite féminine n'en a plus connue depuis 2010-2011.

 

Habitué à faire relâche en décembre, mois usuel de grand championnat, notre Top 14 de la balle collante se mettra en veille du 22 octobre au 30 novembre. Une trêve avancée comme l'est l'Euro (4-20 novembre, dans les Balkans), de façon à limiter le téléscopage avec la Coupe du monde de foot. Pour le dimanche 18 décembre, c'est déjà raté : pendant qu'une grande partie du globe assistera à la finale au Qatar, Paris 92 et Chambray-les-Tours s'affronteront pour le compte de la neuvième journée. Peu de chances que le « Défi 4000 » (spectateurs) francilien de la saison se tienne ce jour-là...

 

A propos de Parisiennes, les voilà peut-être, les femmes plus agréées pour briser la routine. Entré dans les mœurs depuis six ans, seulement contesté par Nice (vice-champion 2019) et le Covid (2020, titre non attribué) dans l'histoire contemporaine, le classique duo-duel MetzBrest pourrait bien être remis en cause par la capitale... A l'aune de son recrutement premier choix, P92 s'est donné les moyens d'imposer un match à trois pour le titre. Dès cet hiver, la formation de la capitale avait débauché la capitaine de Metz et demi-centre des Bleues, Méline Nocandy. Le fait majeur du mercato hexagonal. Avec la pivot Astride N'Gouan, de retour sur les lieux de son éclosion, Roxanne Frank dans le but et Jannéla Blonbou (notre photo de tête, pendant le challenge Caraty du week-end passé) sur la base arrière, c'est un quarteron d'internationales qui intègre l'ensemble de Yacine Messaoudi. Le déplacement à Nice, dès la deuxième journée, suivi de la réception de Besançon, donneront vite une idée de sa capacité à briguer un premier titre.


Brest joue le surnombre...

 

Même si leurs effectifs ont pas mal bougé depuis la finale de mai, revenue aux insatiables Messines pour un but, le champion et le vice-champion sortants restent outillés afin de continuer à régler la suprématie entre eux. Dans leurs face-à-face de janvier (dans le Finistère, 13ème journée) et mars 2023 (19ème journée, magie du calendrier dissymétrique), s'ils évitent soigneusement les chausse-trapes en amont et en aval. Autoproclamé « troisième meilleure équipe du monde » sur la foi de son podium de juin en C1, le tenant du championnat et de la coupe repart sans Kapitanovic, Zaadi, Orlane Kanor, et donc les deux néo-Parisiennes. Quasiment un changement de cycle, dont les nouveaux visages sont ceux de la demi-centre danoise Kristina Jörgensen, de l'arrière droit russe Valeriia Maslova, et de routinières de LBE (Barthélémy, Depuiset). Sans oublier le retour d'Hatadou Sako d'une rupture des croisés, qui appellera plus tard celui d'Emma Jacques.

 

Des cadres se sont aussi détachés de l'effectif brestois : Pop-Lazic (retraite), Toft (Györ), Niakaté (CSM Bucarest). A leur place, le BBH mise sur la Monténégrine Tatjana Brnovic et la Néerlandaise Merel Freriks à 6 mètres, une autre Monténégrine (Itana Grbic) pour orchestrer le jeu, et fait revenir en France Julie Foggéa afin de seconder Cléopâtre Darleux. Qualitativement et quantitativement (19 contrats pros), la fin de l'abondance n'est pas d'actualité à la pointe du Finistère, où gagner la Ligue des Champions est une injonction présidentielle. Reste que Pablo Morel, selon la compétition, devra toujours inscrire 14 ou 16 noms sur une feuille de match. Seulement...

 

…Chambray la surprise ?

 

Même si la réapparition du contrôle continu réduit la part d'inattendu, qui d'autre pour tenter de bousculer la hiérarchie sportive et/ou budgétaire ? Une piste mène à Chambray-les-Tours, qui a perdu une championne du monde (Lacrabère) mais en récupère deux (Manon Houette, la Néerlandaise Laura Van der Heijden), plus Nadia Offendal, de façon à exister tant en LBE qu'en Ligue européenne. C'est la teneur de la feuille de route remise au nouveau coach, Mathieu Lanfranchi.

 

Nantes, son ancienne maison qui accueille Léna Grandveau à la mène et Anna Lagerquist au pivot, un Besançon assez stable, un OGC Nice dont l'entraîneur est aussi un novice à ce niveau (Clément Alcacer) conservent tous leurs attributs d'outsiders, d'urticants pour présumés favoris. Séduisant en préparation, seulement battu par l'ESBF à Auxerre, Dijon les revendique aussi, comme le suggérait Elise Delorme dans l'entretien qu'elle nous a accordé. Accrocher la huitième place ferait le bonheur de Toulon, onzième de l'exercice écoulé. « Progresser ensemble », en se souciant le moins possible du classement, celui de Julie Dazet à Mérignac.

 

Bourg-de-Péage avait toutes les propriétés du trouble-fête en début de saison dernière, avant d'être rattrapé par une gestion financière douteuse et de se voir infliger 19 points de pénalité. Recueilli par un pool d'investisseurs, délesté de ses meilleurs éléments, le club drômois s'attachera à repartir sur des bases plus sereines et à assurer son maintien dans un délai raisonnable. Une quête partagée avec Celles-sur-Belle, Plan-de-Cuques, et surtout Saint-Amand-les-Eaux. Promues pour la troisième fois en quatre ans, les championnes de D2 aimeraient enfin se stabiliser, contrairement aux expériences avortées de 2019 et 2021. A leur échelle, celles qui entreront directement dans le vif du sujet en recevant les concurrentes directes de Provence, ont l'intention de s'échapper du train-train...

Paris 92, pour changer ? 

LBE

mercredi 31 août 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 59 de lecture

Besançon et Toulon inaugurent vendredi la saison féminine 2022-2023. Metz, champion pour la 24ème fois au printemps, et son dauphin Brest partent encore une fois favoris, mais pas sûr qu'ils fassent 1 et 2 à l'issue de la saison régulière. Renforcé par quatre internationales françaises, le club de la capitale se pose en alternative crédible au duel convenu est-ouest. Pour les places européennes et le maintien, rien d'écrit d'avance non plus...

Qu'on se le dise, certaines habitudes vont changer à partir de vendredi soir. Les play-offs de LBE, à bout de souffle et réduits à une chambre d'enregistrement pour têtes de série numéro 1, malgré quelques péripéties (cf. la finale 2021, décidée au nombre de buts à l'extérieur), ne sont plus. Cette saison, le champion aura maximum... 26 finales à jouer, comme autant de rencontres d'une phase régulière unique comme l'élite féminine n'en a plus connue depuis 2010-2011.

 

Habitué à faire relâche en décembre, mois usuel de grand championnat, notre Top 14 de la balle collante se mettra en veille du 22 octobre au 30 novembre. Une trêve avancée comme l'est l'Euro (4-20 novembre, dans les Balkans), de façon à limiter le téléscopage avec la Coupe du monde de foot. Pour le dimanche 18 décembre, c'est déjà raté : pendant qu'une grande partie du globe assistera à la finale au Qatar, Paris 92 et Chambray-les-Tours s'affronteront pour le compte de la neuvième journée. Peu de chances que le « Défi 4000 » (spectateurs) francilien de la saison se tienne ce jour-là...

 

A propos de Parisiennes, les voilà peut-être, les femmes plus agréées pour briser la routine. Entré dans les mœurs depuis six ans, seulement contesté par Nice (vice-champion 2019) et le Covid (2020, titre non attribué) dans l'histoire contemporaine, le classique duo-duel MetzBrest pourrait bien être remis en cause par la capitale... A l'aune de son recrutement premier choix, P92 s'est donné les moyens d'imposer un match à trois pour le titre. Dès cet hiver, la formation de la capitale avait débauché la capitaine de Metz et demi-centre des Bleues, Méline Nocandy. Le fait majeur du mercato hexagonal. Avec la pivot Astride N'Gouan, de retour sur les lieux de son éclosion, Roxanne Frank dans le but et Jannéla Blonbou (notre photo de tête, pendant le challenge Caraty du week-end passé) sur la base arrière, c'est un quarteron d'internationales qui intègre l'ensemble de Yacine Messaoudi. Le déplacement à Nice, dès la deuxième journée, suivi de la réception de Besançon, donneront vite une idée de sa capacité à briguer un premier titre.


Brest joue le surnombre...

 

Même si leurs effectifs ont pas mal bougé depuis la finale de mai, revenue aux insatiables Messines pour un but, le champion et le vice-champion sortants restent outillés afin de continuer à régler la suprématie entre eux. Dans leurs face-à-face de janvier (dans le Finistère, 13ème journée) et mars 2023 (19ème journée, magie du calendrier dissymétrique), s'ils évitent soigneusement les chausse-trapes en amont et en aval. Autoproclamé « troisième meilleure équipe du monde » sur la foi de son podium de juin en C1, le tenant du championnat et de la coupe repart sans Kapitanovic, Zaadi, Orlane Kanor, et donc les deux néo-Parisiennes. Quasiment un changement de cycle, dont les nouveaux visages sont ceux de la demi-centre danoise Kristina Jörgensen, de l'arrière droit russe Valeriia Maslova, et de routinières de LBE (Barthélémy, Depuiset). Sans oublier le retour d'Hatadou Sako d'une rupture des croisés, qui appellera plus tard celui d'Emma Jacques.

 

Des cadres se sont aussi détachés de l'effectif brestois : Pop-Lazic (retraite), Toft (Györ), Niakaté (CSM Bucarest). A leur place, le BBH mise sur la Monténégrine Tatjana Brnovic et la Néerlandaise Merel Freriks à 6 mètres, une autre Monténégrine (Itana Grbic) pour orchestrer le jeu, et fait revenir en France Julie Foggéa afin de seconder Cléopâtre Darleux. Qualitativement et quantitativement (19 contrats pros), la fin de l'abondance n'est pas d'actualité à la pointe du Finistère, où gagner la Ligue des Champions est une injonction présidentielle. Reste que Pablo Morel, selon la compétition, devra toujours inscrire 14 ou 16 noms sur une feuille de match. Seulement...

 

…Chambray la surprise ?

 

Même si la réapparition du contrôle continu réduit la part d'inattendu, qui d'autre pour tenter de bousculer la hiérarchie sportive et/ou budgétaire ? Une piste mène à Chambray-les-Tours, qui a perdu une championne du monde (Lacrabère) mais en récupère deux (Manon Houette, la Néerlandaise Laura Van der Heijden), plus Nadia Offendal, de façon à exister tant en LBE qu'en Ligue européenne. C'est la teneur de la feuille de route remise au nouveau coach, Mathieu Lanfranchi.

 

Nantes, son ancienne maison qui accueille Léna Grandveau à la mène et Anna Lagerquist au pivot, un Besançon assez stable, un OGC Nice dont l'entraîneur est aussi un novice à ce niveau (Clément Alcacer) conservent tous leurs attributs d'outsiders, d'urticants pour présumés favoris. Séduisant en préparation, seulement battu par l'ESBF à Auxerre, Dijon les revendique aussi, comme le suggérait Elise Delorme dans l'entretien qu'elle nous a accordé. Accrocher la huitième place ferait le bonheur de Toulon, onzième de l'exercice écoulé. « Progresser ensemble », en se souciant le moins possible du classement, celui de Julie Dazet à Mérignac.

 

Bourg-de-Péage avait toutes les propriétés du trouble-fête en début de saison dernière, avant d'être rattrapé par une gestion financière douteuse et de se voir infliger 19 points de pénalité. Recueilli par un pool d'investisseurs, délesté de ses meilleurs éléments, le club drômois s'attachera à repartir sur des bases plus sereines et à assurer son maintien dans un délai raisonnable. Une quête partagée avec Celles-sur-Belle, Plan-de-Cuques, et surtout Saint-Amand-les-Eaux. Promues pour la troisième fois en quatre ans, les championnes de D2 aimeraient enfin se stabiliser, contrairement aux expériences avortées de 2019 et 2021. A leur échelle, celles qui entreront directement dans le vif du sujet en recevant les concurrentes directes de Provence, ont l'intention de s'échapper du train-train...