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Cinq Gaulois chez les Cocks !

EHF League

mardi 23 août 2022 - © Yves Michel

 5 min 33 de lecture

Cinq Français (l’entraîneur Christophe Viennet et les joueurs Luka Brkljacic, Nicolas Gauthier, Edson Imare et Oreste Vescovo) ont choisi de partir pour le grand Nord. Pour au moins une saison. Au sein du club finlandais des Cocks de Riihimaki. Et ce week-end, comme Chambéry, ils disputent face aux Portugais d’Aguas Santas, le 1er tour de la Ligue Européenne.

C’est un transfert collectif qui n’est pas passé inaperçu. Habitué à recruter hors de ses frontières notamment dans les pays de l’ancienne république soviétique, le club finlandais des "Cocks" de Riihimaki a cette saison lorgné vers la France. Pas moins de cinq tricolores ont depuis plus d’un mois rejoint le grand Nord. Christophe Viennet a ouvert la voie. En fin de bail avec Sélestat, le technicien n’a pas eu à réfléchir trop longtemps pour prendre sa décision. « J’avais envie de sortir de mon confort, de m’interroger sur ma pratique. La proposition des "Cocks" était très opportune. Le club était en Ligue des Champions il y a deux ans et l’occasion m’était donnée de jouer la Ligue Européenne, ce que je n’aurais pas pu faire dans l’immédiat si j’étais resté en France. » Depuis qu’il a posé ses valises à 70 km au nord d’Helsinki, le Français a découvert un environnement inédit dans une structure qui appartient à une riche personnalité locale, spécialisée dans le terrassement et les transports routiers. L’industriel a permis le développement du handball en mettant la main à la poche pour la construction, il y a trois ans, d'une salle ultramoderne de 2500 places. « Sincèrement, les conditions de travail sont exceptionnelles, il n’y a pas trois clubs en France qui, à ce niveau, peuvent rivaliser. Il y a une académie qui regroupe les jeunes de la région mais là-bas, l’apprentissage est assez particulier. Quand je suis arrivé, j’ai remarqué que ces jeunes s’entraînaient tous les jours mais je ne les voyais jamais sur le parquet. C'est comme si on formait des rugbymen pour jouer au hand ! (sourires) Avant la pratique, on privilégie le physique. Je dois tenir compte de tous ces paramètres. Tout comme la multitude de nationalités présentes dans le groupe (10 au total). » D’où une composition d’équipe assez… atypique où ne figurent que quatre éléments du cru qui en plus, travaillent dans l'entreprise du président. 



Nouveauté cette saison, quatre joueurs français sont venus renforcer le groupe. Le meneur de jeu Luka Brkljacic (voir plus bas), l’arrière gauche Edson Imare (ex Dunkerque), le gardien Nicolas Gauthier (ex Saran) et l’ailier droit Oreste Vescovo (ex Sélestat) dont le départ du club alsacien à seulement 19 ans, a quelque peu surpris. « Le mois qu’Oreste vient de passer en Finlande l’a fait plus rapidement grandir qu’au cours des trois dernières années à Sélestat. J’encourage tous les joueurs même les plus jeunes à tenter l’expérience à l’étranger et ne pas attendre qu’ils soient obligés de le faire. C’est très enrichissant, à tout point de vue. Financièrement, on gagne mieux notre vie ici qu’en France. » Avec cependant un climat et un contexte qu’il faut savoir apprivoiser. «Tous les étrangers signent à peu près le même contrat, précise Christophe Viennet. Une durée d’un an avec des extensions possibles. En fait, le président attend que tout ce petit monde entre dans l’hiver (où la clarté du jour n’excède pas plus de 4 à 5h et où le mercure peut descendre jusqu’à -25°). Il estime que cela ne sert à rien de faire signer des contrats de 3 ans si le gars déprime au bout de six mois. » Pour autant, l’ensemble s’accroche et compte bien s’exprimer sur la scène européenne. Samedi, après une tournée de préparation dans l’est de la France, les "Cocks" retrouvent leur salle et surtout leur public pour une confrontation face aux Portugais d’Aguas Santas (5ème du championnat lusitanien). Un adversaire qui est largement à leur portée. « Il y a encore des réglages à faire et des équilibres à trouver mais cela va dans le bon sens. C’est intéressant d’avoir des joueurs que je connaissais (l'arrière gauche bosnien Igor Mandic, une des recrues estivales évoluait lui aussi à Sélestat). Je peux me reposer sur une véritable colonne vertébrale tout en faisant cohabiter plusieurs cultures. » 



Luka Brkljacic a pour but de se relancer

Après son nouvel entraîneur, Luka Brkljacic a été le 1er joueur tricolore à avoir répondu favorablement à la proposition du club finlandais. Pour le meneur de jeu de 28 ans passé par St Raphaël, Besançon et Tremblay, l’exil n’est pas une nouveauté puisque la saison dernière, il a tenté le grand écart à Al-Saad au Qatar. « Je suis vraiment parti à l’aventure, en solitaire en ne connaissant personne là-bas. Même si le coach était tunisien et parlait français, même s’il y avait un Slovène dans l’équipe et qu’une partie du staff venait des Balkans (il parle aussi le slave), cela a été assez particulier et j’ai eu du mal à m’acclimater. » D’où l’envie de rentrer en Europe. Mais la Finlande n’était certainement pas une évidence. « S’il n’y avait pas eu la coupe d’Europe, l’attrait n’aurait pas été le même et je n’aurais pas signé. J’ai rapidement su que d’autres Français allaient venir donc ça m’a conforté dans mon idée. On va essayer d’apporter notre touche et apprendre à tous se connaître. La ville (Riihimaki) est à taille humaine (29 000 habitants), les gens sont bienveillants, il y a vraiment une bonne ambiance autour du club. Tout est fait pour qu’on ait tout à portée de main. Les installations sont toute neuves, chacun a son propre badge électronique pour faciliter tous les accès.» Le hand qui dans le pays, est loin d’être le sport-roi a fédéré un groupe de supporters assidus. « On va voir ce que ça donne pour ce 1er match de Ligue Européenne. Je pense qu’on a les moyens de passer ce 1er tour.» Tout comme ses compatriotes, Luka veut vivre pleinement cette expérience plutôt singulière. Pour mieux rebondir ? « Déjà, je n’ai jamais gagné un titre avec les clubs où j’ai évolué, remporter le championnat finlandais serait un bon début. Bien-sûr que j’envisage de revenir un jour en France, si possible dans un club de Starligue. Déjà avec Tremblay quand on y était, j’avais commencé à montrer ce dont j’étais capable mais le Covid a tout perturbé. » Celui qui lors de son dernier passage à Besançon (en 2021) avait terminé 3ème buteur de Proligue (derrière d’ailleurs Edson Imare, alors à Massy) a une année pour convaincre ceux dont il s’est éloigné.

Cinq Gaulois chez les Cocks ! 

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mardi 23 août 2022 - © Yves Michel

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Cinq Français (l’entraîneur Christophe Viennet et les joueurs Luka Brkljacic, Nicolas Gauthier, Edson Imare et Oreste Vescovo) ont choisi de partir pour le grand Nord. Pour au moins une saison. Au sein du club finlandais des Cocks de Riihimaki. Et ce week-end, comme Chambéry, ils disputent face aux Portugais d’Aguas Santas, le 1er tour de la Ligue Européenne.

C’est un transfert collectif qui n’est pas passé inaperçu. Habitué à recruter hors de ses frontières notamment dans les pays de l’ancienne république soviétique, le club finlandais des "Cocks" de Riihimaki a cette saison lorgné vers la France. Pas moins de cinq tricolores ont depuis plus d’un mois rejoint le grand Nord. Christophe Viennet a ouvert la voie. En fin de bail avec Sélestat, le technicien n’a pas eu à réfléchir trop longtemps pour prendre sa décision. « J’avais envie de sortir de mon confort, de m’interroger sur ma pratique. La proposition des "Cocks" était très opportune. Le club était en Ligue des Champions il y a deux ans et l’occasion m’était donnée de jouer la Ligue Européenne, ce que je n’aurais pas pu faire dans l’immédiat si j’étais resté en France. » Depuis qu’il a posé ses valises à 70 km au nord d’Helsinki, le Français a découvert un environnement inédit dans une structure qui appartient à une riche personnalité locale, spécialisée dans le terrassement et les transports routiers. L’industriel a permis le développement du handball en mettant la main à la poche pour la construction, il y a trois ans, d'une salle ultramoderne de 2500 places. « Sincèrement, les conditions de travail sont exceptionnelles, il n’y a pas trois clubs en France qui, à ce niveau, peuvent rivaliser. Il y a une académie qui regroupe les jeunes de la région mais là-bas, l’apprentissage est assez particulier. Quand je suis arrivé, j’ai remarqué que ces jeunes s’entraînaient tous les jours mais je ne les voyais jamais sur le parquet. C'est comme si on formait des rugbymen pour jouer au hand ! (sourires) Avant la pratique, on privilégie le physique. Je dois tenir compte de tous ces paramètres. Tout comme la multitude de nationalités présentes dans le groupe (10 au total). » D’où une composition d’équipe assez… atypique où ne figurent que quatre éléments du cru qui en plus, travaillent dans l'entreprise du président. 



Nouveauté cette saison, quatre joueurs français sont venus renforcer le groupe. Le meneur de jeu Luka Brkljacic (voir plus bas), l’arrière gauche Edson Imare (ex Dunkerque), le gardien Nicolas Gauthier (ex Saran) et l’ailier droit Oreste Vescovo (ex Sélestat) dont le départ du club alsacien à seulement 19 ans, a quelque peu surpris. « Le mois qu’Oreste vient de passer en Finlande l’a fait plus rapidement grandir qu’au cours des trois dernières années à Sélestat. J’encourage tous les joueurs même les plus jeunes à tenter l’expérience à l’étranger et ne pas attendre qu’ils soient obligés de le faire. C’est très enrichissant, à tout point de vue. Financièrement, on gagne mieux notre vie ici qu’en France. » Avec cependant un climat et un contexte qu’il faut savoir apprivoiser. «Tous les étrangers signent à peu près le même contrat, précise Christophe Viennet. Une durée d’un an avec des extensions possibles. En fait, le président attend que tout ce petit monde entre dans l’hiver (où la clarté du jour n’excède pas plus de 4 à 5h et où le mercure peut descendre jusqu’à -25°). Il estime que cela ne sert à rien de faire signer des contrats de 3 ans si le gars déprime au bout de six mois. » Pour autant, l’ensemble s’accroche et compte bien s’exprimer sur la scène européenne. Samedi, après une tournée de préparation dans l’est de la France, les "Cocks" retrouvent leur salle et surtout leur public pour une confrontation face aux Portugais d’Aguas Santas (5ème du championnat lusitanien). Un adversaire qui est largement à leur portée. « Il y a encore des réglages à faire et des équilibres à trouver mais cela va dans le bon sens. C’est intéressant d’avoir des joueurs que je connaissais (l'arrière gauche bosnien Igor Mandic, une des recrues estivales évoluait lui aussi à Sélestat). Je peux me reposer sur une véritable colonne vertébrale tout en faisant cohabiter plusieurs cultures. » 



Luka Brkljacic a pour but de se relancer

Après son nouvel entraîneur, Luka Brkljacic a été le 1er joueur tricolore à avoir répondu favorablement à la proposition du club finlandais. Pour le meneur de jeu de 28 ans passé par St Raphaël, Besançon et Tremblay, l’exil n’est pas une nouveauté puisque la saison dernière, il a tenté le grand écart à Al-Saad au Qatar. « Je suis vraiment parti à l’aventure, en solitaire en ne connaissant personne là-bas. Même si le coach était tunisien et parlait français, même s’il y avait un Slovène dans l’équipe et qu’une partie du staff venait des Balkans (il parle aussi le slave), cela a été assez particulier et j’ai eu du mal à m’acclimater. » D’où l’envie de rentrer en Europe. Mais la Finlande n’était certainement pas une évidence. « S’il n’y avait pas eu la coupe d’Europe, l’attrait n’aurait pas été le même et je n’aurais pas signé. J’ai rapidement su que d’autres Français allaient venir donc ça m’a conforté dans mon idée. On va essayer d’apporter notre touche et apprendre à tous se connaître. La ville (Riihimaki) est à taille humaine (29 000 habitants), les gens sont bienveillants, il y a vraiment une bonne ambiance autour du club. Tout est fait pour qu’on ait tout à portée de main. Les installations sont toute neuves, chacun a son propre badge électronique pour faciliter tous les accès.» Le hand qui dans le pays, est loin d’être le sport-roi a fédéré un groupe de supporters assidus. « On va voir ce que ça donne pour ce 1er match de Ligue Européenne. Je pense qu’on a les moyens de passer ce 1er tour.» Tout comme ses compatriotes, Luka veut vivre pleinement cette expérience plutôt singulière. Pour mieux rebondir ? « Déjà, je n’ai jamais gagné un titre avec les clubs où j’ai évolué, remporter le championnat finlandais serait un bon début. Bien-sûr que j’envisage de revenir un jour en France, si possible dans un club de Starligue. Déjà avec Tremblay quand on y était, j’avais commencé à montrer ce dont j’étais capable mais le Covid a tout perturbé. » Celui qui lors de son dernier passage à Besançon (en 2021) avait terminé 3ème buteur de Proligue (derrière d’ailleurs Edson Imare, alors à Massy) a une année pour convaincre ceux dont il s’est éloigné.

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