bandeau handzone

Avant de s'en aller, Manuella Dos Reis dépose Saint-Amand en LBE

Division 2F

mercredi 25 mai 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 48 de lecture

La future gardienne de Dijon déménagera avec le sentiment du devoir accompli. Après trois saisons de hauts et de bas dans le Nord, et un exercice 2021-22 globalement maîtrisé, elle a tenu un rôle prépondérant dans la nouvelle remontée du SAH, promu et sacré champion de D2 à une journée de la fin.

La troisième était la bonne. Samedi dernier, Saint-Amand-les-Eaux a enfin validé une accession dans l'élite à domicile. En avril 2018, l'ensemble alors coaché par Florence Sauval était allé prendre l'ascenseur chez le voisin nordiste, Aulnoye/Aymeries. Deux ans plus tard, avec la même tacticienne, la remontée directe avait été vécue en distanciel, chacune chez soi, parce que le Covid avait abrégé des play-offs à peine entamés. Mai 2022 : le SAH version Felix Garcia a partagé ses émotions fortes avec le public de Maurice-Hugot à l'avant-dernière journée, à l'issue d'une victoire autoritaire contre Achenheim (39-29).

 

« J'étais tellement concentrée sur le match, sur l'équipe adverse, que ce n'est que dans le dernier quart d'heure, peu avant de sortir, que j'ai ressenti de la tristesse, et énormément de joie de terminer comme ça. Une montée, un titre, une belle fête à domicile, c'est le mieux que l'on peut souhaiter à une joueuse qui quitte un club », raconte Manuella Dos Reis. La gardienne de 22 ans devient coutumière du fait : en juin 2019, elle était sortie du centre de formation de Metz avec le titre de Nationale 1. 

 

Pour l'avant-dernier match de sa troisième et ultime saison chez les nouvelles championnes de D2, sa petite dizaine d'arrêts a laissé dans le rétro les visiteuses alsaciennes... mais aussi Saint-Maur, rival direct pour la LBE. En conservant trois points d'avance sur les Franciliennes à une heure de l'arrivée, Saint-Amand a vécu sans attendre « une explosion de joie, un soulagement ». Celui d'être arrivé à bon port, malgré une pancarte de favorites si voyante pour la concurrence. Celui d'avoir plié sans rompre dans la dernière ligne droite, pour le coup sinueuse et accidentée.

 

« On n'a pas tout mis à la poubelle »

 

« On savait que les choses n'étaient pas acquises. Il fallait s'accrocher, aller chercher (la montée) avec les tripes et le cœur, confie à ce sujet la Meusienne championne d'Europe juniors 2017. Notre défaite à Saint-Maur (30-20, le 30 avril) a été assez difficile à vivre. On a enchaîné avec un nul à domicile (30-30 contre Bouillargues, le 8 mai) qui compliquait la fin de saison, surtout dans la tête. On a su ne pas tout mettre à la poubelle, se remettre suffisamment en question pour aller gagner d'un but au Havre (25-26, le 14 mai). Encore un match difficile physiquement et mentalement. »

 

Durant la phase aller, de part et d'autre de la trêve, le triptyque avait été tout aussi pénible. « On avait gagné contre Saint-Maur sur un penalty à la dernière seconde, d'un but aussi à Bouillargues », avant un revers de six buts à domicile contre le HAC long à cautériser. Le dimanche suivant, les Amandinoises étaient en effet menées de cinq buts à Achenheim à un quart d'heure du terme. Avant de s'imposer in extremis (33-34), en grande partie grâce aux réflexes de la gardienne formée par Yacine Messaoudi en Moselle. Une série de dix victoires venait de démarrer. « Le fait d'être restées confiantes dans ce qu'on était capables de produire nous a permis de ne pas baisser les armes, de rebondir. Chacune a apporté son expérience, son petit truc, ses mots en plus. L'unité prime dans notre équipe, ça colle à l'identité de Saint-Amand depuis plusieurs saisons. »

 

La touche Felix Garcia s'est vue

 

Les incarnations sont connues. Manuella Dos Reis, deuxième gardienne de la division en nombre d'arrêts (12,4 de moyenne, derrière celle qui lui succédera au SAH, la Gardoise Typhanie Plée). Romane Frécon au cœur du réacteur de la meilleure attaque de l'antichambre, le dragster Clarisse Wild à l'aile gauche, Manon Pellerin dont la progression lui vaut une signature à Toulon. A l'arrêt depuis des mois par des douleurs dorsales, la capitaine Marion Malina (qui doit mettre un terme à sa carrière, à 32 ans) n'a cessé d'apporter un soutien moral à la troupe de Garcia. Un entraîneur espagnol arrivé l'été dernier, pour qui la greffe a pris. « Il nous a apporté cette unité, cette confiance, nous a aidé à ne jamais se désolidariser, sait sa numéro 24. Sa nouvelle vision du jeu a permis à certaines joueuses de s'exprimer différemment, de prendre plus de responsabilités. Cette année, on a réussi à compter sur tout le monde, et c'est grâce à l'apport du staff. »

 

Sacre d'un collectif, sacre de la résilience, également. « L'année dernière, pour beaucoup, on a vécu une saison difficile (12es sur 14 de la demi-phase classique « covidée », dernières des play-downs et reléguées). Il a fallu apprendre de nos erreurs, être fortes et régulières toute cette saison. » En ayant gagné 21 rencontres de D2 sur 25 (en attendant celle de clôture à Rennes, le 4 juin), assorties d'une qualification contre Celles-sur-Belle en Coupe, Saint-Amand-les-Eaux aura droit à une troisième chance en LBE. Quand Manuella Dos Reis partira saisir la sienne à la JDA Dijon, où elle s'est engagée dès l'hiver pour deux ans. « J'avais envie d'un challenge différent, de sortir de ma zone de confort. Se confronter à d'autres choses, c'est important pour continuer à avancer. Dijon a aussi un projet très intéressant sur le long terme. »

Avant de s'en aller, Manuella Dos Reis dépose Saint-Amand en LBE 

Division 2F

mercredi 25 mai 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 48 de lecture

La future gardienne de Dijon déménagera avec le sentiment du devoir accompli. Après trois saisons de hauts et de bas dans le Nord, et un exercice 2021-22 globalement maîtrisé, elle a tenu un rôle prépondérant dans la nouvelle remontée du SAH, promu et sacré champion de D2 à une journée de la fin.

La troisième était la bonne. Samedi dernier, Saint-Amand-les-Eaux a enfin validé une accession dans l'élite à domicile. En avril 2018, l'ensemble alors coaché par Florence Sauval était allé prendre l'ascenseur chez le voisin nordiste, Aulnoye/Aymeries. Deux ans plus tard, avec la même tacticienne, la remontée directe avait été vécue en distanciel, chacune chez soi, parce que le Covid avait abrégé des play-offs à peine entamés. Mai 2022 : le SAH version Felix Garcia a partagé ses émotions fortes avec le public de Maurice-Hugot à l'avant-dernière journée, à l'issue d'une victoire autoritaire contre Achenheim (39-29).

 

« J'étais tellement concentrée sur le match, sur l'équipe adverse, que ce n'est que dans le dernier quart d'heure, peu avant de sortir, que j'ai ressenti de la tristesse, et énormément de joie de terminer comme ça. Une montée, un titre, une belle fête à domicile, c'est le mieux que l'on peut souhaiter à une joueuse qui quitte un club », raconte Manuella Dos Reis. La gardienne de 22 ans devient coutumière du fait : en juin 2019, elle était sortie du centre de formation de Metz avec le titre de Nationale 1. 

 

Pour l'avant-dernier match de sa troisième et ultime saison chez les nouvelles championnes de D2, sa petite dizaine d'arrêts a laissé dans le rétro les visiteuses alsaciennes... mais aussi Saint-Maur, rival direct pour la LBE. En conservant trois points d'avance sur les Franciliennes à une heure de l'arrivée, Saint-Amand a vécu sans attendre « une explosion de joie, un soulagement ». Celui d'être arrivé à bon port, malgré une pancarte de favorites si voyante pour la concurrence. Celui d'avoir plié sans rompre dans la dernière ligne droite, pour le coup sinueuse et accidentée.

 

« On n'a pas tout mis à la poubelle »

 

« On savait que les choses n'étaient pas acquises. Il fallait s'accrocher, aller chercher (la montée) avec les tripes et le cœur, confie à ce sujet la Meusienne championne d'Europe juniors 2017. Notre défaite à Saint-Maur (30-20, le 30 avril) a été assez difficile à vivre. On a enchaîné avec un nul à domicile (30-30 contre Bouillargues, le 8 mai) qui compliquait la fin de saison, surtout dans la tête. On a su ne pas tout mettre à la poubelle, se remettre suffisamment en question pour aller gagner d'un but au Havre (25-26, le 14 mai). Encore un match difficile physiquement et mentalement. »

 

Durant la phase aller, de part et d'autre de la trêve, le triptyque avait été tout aussi pénible. « On avait gagné contre Saint-Maur sur un penalty à la dernière seconde, d'un but aussi à Bouillargues », avant un revers de six buts à domicile contre le HAC long à cautériser. Le dimanche suivant, les Amandinoises étaient en effet menées de cinq buts à Achenheim à un quart d'heure du terme. Avant de s'imposer in extremis (33-34), en grande partie grâce aux réflexes de la gardienne formée par Yacine Messaoudi en Moselle. Une série de dix victoires venait de démarrer. « Le fait d'être restées confiantes dans ce qu'on était capables de produire nous a permis de ne pas baisser les armes, de rebondir. Chacune a apporté son expérience, son petit truc, ses mots en plus. L'unité prime dans notre équipe, ça colle à l'identité de Saint-Amand depuis plusieurs saisons. »

 

La touche Felix Garcia s'est vue

 

Les incarnations sont connues. Manuella Dos Reis, deuxième gardienne de la division en nombre d'arrêts (12,4 de moyenne, derrière celle qui lui succédera au SAH, la Gardoise Typhanie Plée). Romane Frécon au cœur du réacteur de la meilleure attaque de l'antichambre, le dragster Clarisse Wild à l'aile gauche, Manon Pellerin dont la progression lui vaut une signature à Toulon. A l'arrêt depuis des mois par des douleurs dorsales, la capitaine Marion Malina (qui doit mettre un terme à sa carrière, à 32 ans) n'a cessé d'apporter un soutien moral à la troupe de Garcia. Un entraîneur espagnol arrivé l'été dernier, pour qui la greffe a pris. « Il nous a apporté cette unité, cette confiance, nous a aidé à ne jamais se désolidariser, sait sa numéro 24. Sa nouvelle vision du jeu a permis à certaines joueuses de s'exprimer différemment, de prendre plus de responsabilités. Cette année, on a réussi à compter sur tout le monde, et c'est grâce à l'apport du staff. »

 

Sacre d'un collectif, sacre de la résilience, également. « L'année dernière, pour beaucoup, on a vécu une saison difficile (12es sur 14 de la demi-phase classique « covidée », dernières des play-downs et reléguées). Il a fallu apprendre de nos erreurs, être fortes et régulières toute cette saison. » En ayant gagné 21 rencontres de D2 sur 25 (en attendant celle de clôture à Rennes, le 4 juin), assorties d'une qualification contre Celles-sur-Belle en Coupe, Saint-Amand-les-Eaux aura droit à une troisième chance en LBE. Quand Manuella Dos Reis partira saisir la sienne à la JDA Dijon, où elle s'est engagée dès l'hiver pour deux ans. « J'avais envie d'un challenge différent, de sortir de ma zone de confort. Se confronter à d'autres choses, c'est important pour continuer à avancer. Dijon a aussi un projet très intéressant sur le long terme. »

Dans la même rubrique

  1 2 3 4