Lundi lorsque l’équipe de France entrera sur le parquet de la Pick Arena de Szeged pour rivaliser avec la Serbie, elle comptera les Croates parmi ses plus fervents supporters. Car du résultat de cet ultime match du groupe C dépend le sort des joueurs au maillot à damiers. 

L’équation est simple : une victoire ou un nul de la France écarte la Serbie, qualifie la Croatie et les Tricolores sont assurés d’attaquer le 2ème tour avec deux points d’avance

La Serbie peut encore croire aux miracles. Un succès de deux buts face aux Tricolores lundi, lui permet de basculer avec eux au tour suivant, un écart de quatre longueurs lui garantit la 1ère place du groupe. 

Ce match de samedi était à la vie, à la mort. Dans une arène surchauffée où sur les gradins, ceux qui étaient présents dans chacun des deux camps n’ont pas cessé de s’invectiver, certains en venant même aux mains. 

Sur le parquet, après une entame où après 5 minutes, les Serbes comptabilisaient déjà une double infériorité et surtout un déficit au score, le rapport de force a semblé s’équilibrer. Côté croate, Musa tel un aspirateur, faisait le ménage en défense et Luka Cindric qui avait enfin obtenu son dernier test PCR négatif, distribuait le jeu. En face, comme à son habitude, Cupara gagnait le duel à distance qu’il avait cette fois lancé à Pesic et dans l’axe central, Borzas bien soutenu par Pechmalbec, montrait sa mobilité et annihilait les velléités offensives croates. Les Serbes s’étaient remis dans le droit chemin, faisant oublier leur mauvaise entame. Pourtant sur une accélération, Cindric trouvait des solutions et la Croatie rentrait au vestiaire avec deux buts d’avance (11-9). 

Le sort du match va basculer dès la reprise, en 4 minutes. Grâce à un homme : Mate Sunjic. Appelé à la rescousse par Horvat pour faire oublier la piètre 1ère période du futur nantais Pesic, l’actuel portier ivryen ne va pas trop attendre pour entrer dans son match. Trois parades à 6 mètres suffisaient pour semer le doute dans les esprits serbes. Les hommes de Toni Gerona vont se retrouver en manque d’efficacité et d’inspiration offensive. Incapables de construire, manquant de lucidité et surtout désarçonnés par la réussite de Mate Sunjic qui va poursuivre sur sa lancée. Seul son vis-à-vis Vladimir Cupara pouvait entretenir l’espoir. Mais quand la base arrière de votre équipe manque d’intention pour ne pas parler d’envie, quand ces mêmes arrières pourtant expérimentés cherchent à se débarrasser de la patate devenue un peu trop chaude, face à un adversaire comme la Croatie, il n’y a aucune rémission. Vanja Ilic, le Chartrain va buter sur Sunjic, Pechmalbec, après avoir gratté un ballon va se retrouver sans appui en contre-attaque et rendre ce même ballon aux Croates. Et quand côté croate, Martinovic en réussite, a laissé sa place, c’est Lucin qui a pris la suite avec un talent équivalent. Et la Croatie est parvenue à s’imposer (23-20)

La Serbie a été parfois bien trop tendre et naïve, multipliant les erreurs notamment les pertes de balle. Même privée de Mandic suspendu après son agression sur Kentin Mahé, de Susnja et Mihic (Covid), la Croatie a joué juste et a montré une meilleure cohésion que face à la France. 

Lundi soir, elle peut se retrouver au Tour Principal et la Serbie, repartir à la maison. Elle devra dans un 1er temps, gagner face à l’Ukraine, ce qui est largement dans ses cordes. Elle devra ensuite, suivre voire même supporter la France et espérer que les Tricolores réalisent un bon résultat face à la Serbie. Les hommes de Guillaume Gille n’auront que faire du destin de l’une ou de l’autre formation. Afin de garder la dynamique qui les anime depuis jeudi dernier sur cet Euro, un seul objectif est envisagé : battre la Serbie. Ce qu’au passage, elle n’avait pas réussi à faire (une défaite, un nul) début 2021, en qualifications de l’Euro. Mais c’était une autre époque, les Briet, Nahi, Minne et autre Konan n’étaient pas présents et surtout, les autres, sont passés par Tokyo et l’or olympique, depuis. Les Bleus peuvent aller à Budapest même en cas de défaite (pas plus de 6 buts) mais cela, personne ne l’envisage dans le cas des Français.