Si ce n'est la très grosse difficulté du leader Ivry (Axel Cochery 9/15) à se débarrasser des béarnais (Lucas Lefebvre 8/8) de Billère accrocheurs jusqu'au bout (31-31, 57°) et qui n'a dû son salut qu'à des pertes de balle malvenues (3 dans les 2 dernières minutes, 14 au total), la 9° journée a largement souri à tous les locataires du top 6. Largement et même plus pour Cherbourg, Dijon et Sélestat qui ont infligé un plus 10 à leurs malheureux adversaires. Les trois derniers du classement ont très vite lâché l'affaire. A commencer par Strasbourg déjà archi battu à mi-parcours avec cinq buts marqués. Et l'addition aurait pu être encore plus salée sans les nombreuses approximations de cherbourgeois alternant gros rendement défensif (Gautier Ivah 7 arrêts dont 2 pén) et gabegie offensive (6 ballons perdus et 52 % de réussite en 1° période, 59 % au final). De brouillon pendant trente minutes le jeu des mauves (Andry Goujon Bellevue 5/10, Maximilien Tike 3/5, photo ci-dessous) passe à correct à la reprise. Suffisant pour définitivement surclasser une équipe alsacienne aussi faible quantitativement (9 et très vite 8 joueurs de champ) que qualitativement, l'ex cherbourgeois Lukas Christin (3/4) et Bence Bartha (5/9) ne pouvant à eux seuls faire des miracles. Cherbourg prend les deux points et entre dans le top 6.
Fort de son succès à Pontault, Villeurbanne espérait faire coup double avec la venue de Sélestat. Espoir vite douché par des alsaciens parfaitement entrés dans leur match et aussi précis devant (4 échecs et 20 buts marqués en trente minutes) que sérieux derrière. +5 à la pause (15-20), le double aux deux tiers du match (17-27, 41°), le SAHB et sa redoutable ligne d'arrières (Thomas Cappella 9/11, Toke Shroder 7/11, Hugo Pimenta 5/6) déroulent, laissant le VHA impuissant et sévèrement battu au final.
Photo Philippe Naudin
Le fameux choc psychologique attendu après un changement d'entraîneur est il une réalité en Proligue ? La réponse est non pour Angers et presque oui pour Tremblay. Il faut dire que recevoir Dijon, le dauphin d'Ivry, avec trois petits points dans la besace et un paquet de contre-performances ne prédisposait pas à la sérénité. Postulat de départ rapidement confirmé, Dijon (Lucien Auffret 6/7, à droite photo ci-dessous) prenant les rênes d'entrée (1-4, 6°) pour ne plus les lâcher (7-16, 27° / 16-25, 45°), Angers (Kristijan Anastasovski 5/6) ne montrant pas un visage à la hauteur de l'enjeu. Si Dragan Zovko a rempli sa première mission, à savoir bien gagner un match à la portée du plus gros budget de Proligue, tout n'est pas réglé pour autant. Il a même fallu 45 minutes aux séquano dionysiens pour mater des Vikings à qui il aura manqué quelques forces pour finir. Au contact à treize minutes du terme (23-23), Caen va craquer. Dix minutes et huit échecs plus tard, Tremblay (Allan Villeminot 9/11) s'est envolé (23-30, 57°), Cyril Dumoulin (18 arrêts à 42%, photo de tête) se chargeant de briser toutes velléités de retour des hommes de Roch Bedos (Yannis Mancelle 6/14, photo ci-dessous).
La situation dans le top 6 reste inchangée ou presque, Pontault ayant gagné son premier derby francilien, à Massy. Battus ric rac par Ivry et Tremblay, les pontellois ont imité leurs vainqueurs en s'imposant d'un but sur le buzzer. A part la reprise favorable au MEHB (15-12, 38°), pontellois (Jean Pierre Dupoux 10/13) et massicois (Corentin Boe 6/9) sont restés au coude à coude (5-5 / 12-12 / 19-19 / 21-21 / 23-23, 59°). Jusqu'au temps mort posé par Cherif Hamani à 20 secondes de la fin. Et au but vainqueur de Thibault Garaudet à la dernière seconde.
Les défaites de Villeurbanne, Strasbourg et Angers profitent à Sarrebourg et Besançon. Les lorrains ont surpris les niçois, leur infligeant leur première défaite de la saison à domicile. La première période est équilibrée (4-4 / 7-7 / 10-10 / 13-13, 30°), les dix arrêts de Gretar Gundjonnson (17 au total à 39%) masquant un peu la domination sarrebourgeoise dans le jeu. Le mano a mano perdure quelques instants après la reprise (14-14 / 15-15, 34°), jusqu'à l'accélération du SMSH, dans le sillage des arrêts d'Ivan Panjan (7 à 41%). Un 4-0 conclu par un Marius Randriantseheno omniprésent (7/7, photo ci-dessous vs Tremblay) et le break est fait (15-18, 38°). Nice s'accroche (Axel Oppedisano 8/8), se rapproche (19-20, 42°), en vain. L'ultime poussée lorraine clot les débats.
Photo Sarrebourg Moselle Sud Handball
Sarrebourg sort de la zone rouge et Besançon s'en éloigne un peu plus. Le 5° match consécutif sans défaites (3 victoires et 2 nuls) envoie le GBDH aux portes du top 6. Après Nice, Massy, Tremblay et Strasbourg, c'est Valence qui a fait les frais du renouveau bisontin. Malmenés en première période (11-13), les doubistes ont réagi peu après la reprise. Quatre buts d'Adrien Claire (9/15), un de Jotham Mandiangu et Besançon passe devant (17-15, 40°). L'avance s'accentue et à l'entrée du money time, le plus dur semble fait (25-21, 50°). Mais Valence ne renonce pas et en moins de cinq minutes, tout est à refaire pour les hommes de Benoit Guillaume (26-26, 56°). A trois minutes du buzzer, un dernier but signé David Eponouh boucle l'affaire. Plus rien ne sera marqué.
La 10° journée en bref
Pas de gros chocs pour le passage dans le second tiers de la saison. Si ce n'est le seul match à l'intérieur du top 6, un Sélestat-Cherbourg qui confirmera la bonne forme des normands ou la bonne forme des alsaciens... On suivra particulièrement la prestation d'Hakon Ekren, le meilleur demi-centre de Proligue version 2020-2021, qui retrouvera ses collègues scandinaves mais dans le camp d'en face. Ereinté à Cherbourg, Strasbourg a t'il des chances d'exister un peu plus face à Ivry ? Pronostic pas vraiment favorable pour les hommes du "Grand" ni pour la bande à Semir Zuzo en voyage à Tremblay. Villeurbanne peut il accrocher un second francilien à son palmarès ? Sur le papier, Pontault et Dijon qui reçoivent Caen et Besançon partent logiquement favoris. Logiquement, un mot que seine et marnais et bourguignons feraient bien de rayer de leur vocabulaire, normands et surtout bisontins ayant fait leurs preuves en matière de non respect de la hiérarchie. Billère-Nice et Valence-Massy offriront à leur vainqueur un petit espoir de recoller au top 6. Et pour finir, un beau match de la mort opposant Angers la lanterne rouge au 13° Sarrebourg. Presque la dernière chance d'Angers de rester en vie.