Roulements de tambour… Pourquoi ne pas commencer cette version 2021-2022 de la Starligue par un choc des cultures ? Le 1er de la saison écoulée contre une des équipes qui a dû se battre jusqu’au bout pour éviter toute mauvaise surprise. Et si à Coubertin, le Paris St Germain a tenu son rang en s’imposant de neuf longueurs (34-25), Istres n’a pas à rougir de sa 1ère sortie. Il lui manquait deux joueurs-clé sur le côté gauche de la base arrière (Berkous et Boschi) et sa tour de contrôle défensive (Juan Jo Fernandez). Les Provençaux ont donné crânement la réplique pendant toute une mi-temps avant de craquer ensuite, par manque de rotations et une multiplication d’exclusions. L’issue de cette confrontation n’est certainement pas une surprise.
Paris donne le ton. Cette 1ère levée du championnat se poursuit avec cinq matches ce samedi et deux, dimanche.
Ce samedi, plusieurs chocs intéressants sont au programme dont celui entre Toulouse et Chambéry. Si ce vendredi du côté de Paris, personne n’a oublié d’honorer les médaillés olympiques, à Chambéry, c’est le coach qui sera chaleureusement félicité. Adjoint de Guillaume Gille à Tokyo, Erick Mathé (photo de tête) a ramené l’or comme tous les Français. Et comme tous ceux qui ont vécu cette fantastique aventure au Japon, le quinquagénaire a mis un peu de temps à redescendre de son nuage. « Durant la période, j’ai accumulé beaucoup de stress, de la fatigue et j’ai ensuite subi une sorte de contrecoup. Et je n’étais pas impatient de reprendre. Mais après une petite semaine de repos, j’ai retrouvé un certain appétit et la sensation d’usure a disparu. J’ai retrouvé la pèche à l’entraînement et là, il me tarde que la compétition reprenne. » Mobilisé à Tokyo, le Chambérien a laissé le soin à Laurent Busselier d’accueillir tout le groupe à la reprise avant de le retrouver à la mi-août pour un 1er stage au Portugal. Prémisse d’une saison où la volonté d’être un peu plus régulier dans la performance sera présente « Si en juin, on a raté l’Europe pour très peu et que cela a occasionné de la déception, on doit relativiser avec un groupe assez jeune, on avait perdu deux joueurs d’expérience et l’équipe devait grandir. On a perdu des points à notre portée qui ont coûté très cher. On a été capable de faire de bonnes prestations face à Paris et Montpellier mais piétiner contre des adversaires à notre niveau.» C’est ce qui explique que les Savoyards ont axé leur recrutement sur deux éléments d’expérience, le demi-centre slovène Sebastian Skube (34 ans) et l’arrière droit brésilien Gustavo Rodrigues (26 ans). « C’est de cette façon qu’on imagine notre évolution. Les jeunes ont pris un an et de la confiance, l’ossature existe et les deux recrues sont une plus-value. Notamment Skube qui de retour du Danemark pourrait être l’élément moteur que nous recherchions. » Chambéry à la recherche d’une gloire passée. Du côté du Phare, les nostalgiques se rappellent de cette époque pas si lointaine où leur équipe fétiche jouait les 1ers rôles et donnait du fil à retordre à Montpellier. « On va rester humble et certainement pas prétentieux, tempère Erick Mathé. Le top 3 apparait de plus en plus inaccessible même si on y est parvenu il y a trois ans mais il avait fallu réaliser un parcours quasi idéal. Maintenant, les cartes sont rebattues même les meilleures équipes hormis Paris, peuvent perdre contre n’importe qui. On espère être dans les cinq premiers, la 6ème place n’étant pas officiellement européenne mais elle l’est traditionnellement. » Quel parcours pour l’ancien patron du Pôle masculin espoir de Poitiers ! Une Ligue des Champions en 2018 comme adjoint de Patrice Canayer, une Coupe de France avec Chambéry, une 3ème place et la distinction de meilleur coach de Starligue en 2019 et donc la consécration olympique en août dans le sillage de Guillaume Gille. « C’est sûr que c’est gratifiant mais je ne suis pas du style à sortir les médailles devant les joueurs pour les convaincre. » D’autant qu’Erick Mathé n’a pas l’intention de fausser son image en Savoie. Il y a posé ses valises voilà 3 ans et si tout va bien et sans accroc d’ici là, son bail a été prolongé jusqu’en 2024, année pleine de symboles. « On ne me fera pas dire quon va retrouver Chambéry au même niveau que dans les années 2000 car c’est de plus en plus dur de rivaliser avec des budgets bien plus élevés que le nôtre. En revanche, le club a toujours progressé structurellement en investissant cet outil fabuleux qu’est le Phare et en créant depuis peu, l’Académie destinée à sortir des jeunes de talent. Il faut garder ceux parmi les meilleurs qui sont de la région mais aussi être une référence pour attirer les autres. » D’ailleurs cette saison, Chambéry va tenter un sacré pari.
A l’annonce du départ de Julien Meyer pour Chartres, le staff technique n’est pas allé bien loin pour trouver un gardien à associer au talentueux Nikola Portner. Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, c’est dans les entrailles du centre de formation qu’il a puisé Harun Hodzic (à droite sur la photo). Le Bosnien est pétri de talent, affiche un gabarit intéressant et à 21 ans depuis juillet, ne peut que progresser au contact de son aîné helvète. « C’est un choix qui n’est pas suicidaire, Harun a montré depuis 2-3 ans qu’il avait des capacités, il réalise des entraînements de très bon niveau. Il a déjà fait de bonnes apparitions en Starligue. Alors bien-sûr si Niko passe au travers d’un match, ce n’est pas une assurance tout risque mais on est prêt à faire confiance aux deux. Sinon, on aurait pris deux gardiens très expérimentés. » Et Harun Hodzic et tous ses partenaires essuieront les plâtres de la nouvelle saison, ce samedi à Toulouse. Un adversaire au goût amer. Il y a quelques mois, c’est le Fénix qui leur avait soufflé d’un cheveu, la place pour le tour qualificatif à la Ligue Européenne.
A suivre lors de cette 1ère journée…
Le déplacement des deux promus Nancy et Saran respectivement à Chartres et Nîmes.
Au sommet, l’attention sera focalisée sur Pays d’Aix – Limoges plein de promesses. Les Provençaux gardent toujours les mêmes ambitions au classement, les Porcelainiers qui ont cassé leur tirelire en attirant Jure Dolenec dans leur filet, espèrent réaliser la même 1ère partie de championnat que lors de la saison passée.
Montpellier qui comme le PSG (jeudi à Veszprém), passera (mercredi contre Szeged) en mode Ligue des Champions, sera à l’épreuve d’une équipe de St Raphaël en phase de mutation. Beaucoup de cadres sont en fin de contrat (avec l’arrivée de Vincent Gérard en 2022, Alexandre Demaille cherche de bons déménageurs) et le coach Dan Rares Fortuneanu sait que lui aussi va devoir quitter les lieux pour laisser la place à Benjamin Braux.
La Bretagne sera en pleine effervescence avec une vraie lutte des classes. Cesson accueille Nantes, l’occasion pour les deux formations de présenter leurs nouvelles têtes.
Enfin Créteil, le seul rescapé de la banlieue parisienne recevra une équipe de Dunkerque rajeunie et francisée avec l’arrivée des deux ex Saranais Théo Avelange-Demouge et Valentin Kieffer (photo ci-dessus).