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On ne retiendra que le 1000ème de Guigou !

Euro

mardi 27 avril 2021 - © Yves Michel

 6 min 50 de lecture

31-40... Le paradoxe d'un écart au tableau d'affichage qui aurait pu satisfaire l'équipe de France et tous ceux qui la suivent mais sur l'ensemble, les questions restent nombreuses après la piètre prestation collective qu'ont livré les Tricolores. Une défense apathique, trop généreuse et souvent déconcentrée, devant deux gardiens qui n'ont pas été d'une grande utilité. Ce voyage dans la banlieue d'Athènes ne laissera pas un souvenir impérissable. Ah si quand même ! C'est dans ce contexte pour le moins singulier que Michaël Guigou a dépassé la barre des 1000 buts chez les Bleus ! On se contente de ce qu'on peut !

Il fallait éviter de tomber dans le piège. Celui d’une certaine facilité face à une formation qui n’a jamais été un monstre du hand européen et dont les 4 points au classement en phase qualificative à l'Euro 2022 ont été attribués sur tapis vert après le forfait général de la Belgique. 

Les Tricolores ont attaqué cette confrontation comme il le fallait, en soignant le moindre détail, en exploitant le jeu rapide et en poussant les Grecs à la faute. Quatre exclusions temporaires adverses (dont une sur un mauvais changement) en moins de dix minutes, rien à redire, cela partait sur d’excellentes bases. Notamment grâce aux deux ailiers, Valentin Porte et Michaël Guigou, ce dernier irréprochable à 7 mètres et qui va profiter de cette escapade athénienne pour entrer dans l'histoire. Après très exactement 9 minutes et 26 secondes, en gagnant son face à face avec le gardien Boukovinas, le Nîmois a inscrit son 1000ème but en sélection. Il rejoint le cercle très fermé des meilleurs réalisateurs français où l'attendaient Jérôme Fernandez (1463 buts), Nikola Karabatic (1240) et Frédéric Volle (1016). Mickaël Guigou totalise ce mardi soir, 1001 buts. 

Après le penalty de "Mika", la France avait creusé l'écart (4-9). C'est la suite qui va laisser à désirer. Un tir contré, deux pertes de balle consécutives, des carences défensives inhabituelles (l'absence d'un Luka Karabatic habituellement associé à Ludo Fabregas s'est avérée préjudiciable), cette avance va se réduire et les Grecs vont en profiter pour reprendre confiance, évoluer sans complexe et revenir à deux longueurs. Les intentions françaises devenaient brouillonnes, l'engagement indigne et le manque de mobilité inquiétant. A la faveur de son 1er temps mort, Guillaume Gille va faire tourner une partie de son banc. Si collectivement, les difficultés vont persister, les Tricolores vont accentuer à nouveau leur avance grâce notamment à l'à-propos de Luc Abalo sur son aile et à la maîtrise de Kentin Mahé à 7 mètres. Comme elle l'avait été pendant son temps faible, la France s'était retrouvée en supériorité numérique et n'en avait même pas profité. Elle aurait pu tuer le suspense et ne pas se torturer l'esprit. A la pause, elle était certes devant (16-22) avec 84% d'efficacité offensive mais les Grecs eux, n'avaient pas été ridicules. Ils avaient su trouver des solutions et surtout bénéficier du manque de réussite de Vincent Gérard (2 arrêts en 30').  

Dans le second acte, les joueurs de Guillaume Gille vont se contenter du matelas qu'ils s'étaient constitués. Ni plus, ni moins. Il y avait encore des fulgurances et une certaine efficacité en attaque (Fabregas et Tournat vont se faire remarquer) mais le chantier défensif était toujours aussi confus. Une purge et la volonté qu'on en finisse au plus tôt. Yann Genty, bien discret comme son partenaire au PSG, va réaliser quelques arrêts dans le final mais c'est à peu près tout. La France remporte à l'extérieur (31-40) son 1er match comptant pour la qualification à l'Euro 2022. Après une défaite et un nul face à la Serbie, début janvier.  

Avant le dernier match du groupe programmé dimanche à Créteil face à ce même adversaire grec et même s'ils ont été peu convaincants, les Tricolores sont en position favorable pour se qualifier pour l'Euro prévu du 13 au 30 janvier en Hongrie et Slovaquie. Dans la perspective des Jeux Olympiques mais aussi pour leur accorder un repos bien mérité, Guillaume Gille envisage de mettre au repos certains cadres et renouveler son effectif en vue de ce dernier affrontement en France. Les gardiens Kévin Bonnefoi et Rémi Desbonnet devraient suppléer Yann Genty et Vincent Gérard. Dylan Nahi, Aymeric Minne, Elohim Prandi, Karl Konan, Théo Monar, O'brian Nyateu, et Adrien Dipanda qui n'ont pas fait le déplacement à Korydallos et qui étaient attendus ce mardi à la Maison du Handball, sont aussi concernés.  



A Korydallos (banlieue d'Athènes), mardi 27 avril 2021
Qualification à l'EHF Euro 2022

Grèce – France            31-40   (mi-temps : 16-22)

Arbitres: Bogdan Kaludjerovic & Ivan Vujacic (Monténégro)


GRECE: Boukovinas (6a/34), Kotanidis 4a/16) - Moraitis (1/1), Arampatzis (1/1), Iliopoulos (7/9), Kederis (2/2), Kandylas (2/2), Tziras (2/4 dt 1/3 pen), Kritikos (0/1), Nikolaidis , Karampourniotis (4/4), Arapakopoulos (2/2), Mylonas (3/4), Papadionysiou (0/1), Mallios (5/10 dt 0/1 pen), Tsilis (2/3)

FRANCE: Gérard (2a/19), Genty (5a/19) - Claire (0/1), Remili (4/4), Lagarde (1/3), Guigou (4/6 (dt 2/2 au pen), Abalo (4/6), Mem (3/5), Descat (1/2), Fabregas (6/6), Mahé (6/7 dt 5/5 au pen), Tournat (5/7), N'Guessan (2/6), Porte (4/4), Acquevillo, Kounkoud

Evolution du score: 2-6 (5è) 4-9 (10è) 8-11 (15è) 9-15 (20è) 13-20 (25è) 16-22 (MT) 20-26 (35è) 22-27 (40è) 23-30 (45è) 26-33 (50è) 30-36 (55è) 31-40 (FIN)


Réactions à l'issue de la rencontre (avec la collaboration d'Hubert Guériau)

Guillaume Gille (entraîneur de l'EDF): L’objectif premier était de remporter une victoire probante. On sait que les conditions de préparation de ce match étaient spéciales et cela s’est ressenti sur le terrain. On a dominé la partie mais sans éteindre les velléités grecques. Ils sont restés, un peu trop à mon goût, à notre contact. C’est lié à une performance trop sur courant alternatif, qui les a incités à y croire. Ce sont deux bons points de pris, et on va savoir s’en satisfaire alors qu’on sortait de deux matches compliqués contre la Serbie. On s’ouvre un peu plus le chemin de la qualification. Dans cette semaine de travail, on n’a pas encore travaillé, et ce match montre que mettre le maillot bleu ne suffit pas pour retrouver nos automatismes.
À propos de Michaël Guigou qui a franchi la barre des mille buts : c’est à la fois un signe de longévité extrême et de grande performance. Être capable d’être aussi constant, sur un poste où l’efficacité est essentielle, "Mika" est celui qui alimente la marque de l’équipe de France et qui contribue à convertir nos pénaltys, un secteur où il est souvent très efficace. C’est un ailier finisseur mais créateur, un buteur mais qui, de son aile, a rendu le jeu plus facile pour les autres.


Michaël Guigou (capitaine de l'EDF): Ce qu’on a fait en défense n’est pas à la hauteur de ce qu’on voulait faire. On aurait plus du gagner 40-25 que 40-31, c’était insuffisant, mais on a gagné. Certains ont joué il y a deux jours, alors on est content de la victoire. Dimanche, on doit attendre de mettre un peu plus la manière, à voir ce que le staff choisira quant à la composition du groupe. On aura peut-être plein de jeunes qui auront à coeur de prouver qu’ils ont le niveau. C’est important de continuer à gagner, de garder la dynamique lancée au Mondial même si ce soir la manière n’y était pas.

Si aussi peu de personnes ont réussi à inscrire mille buts en équipe de France, avec tous les grands joueurs qui ont porté ce maillot, on peut en être fier. Quand j’ai commencé, je ne pensais pas réaliser tout ça, en plus de ce chiffre, il y a plein de titres collectifs dont je suis le plus fier. J’y ai pas mal pensé, beaucoup d’interviews en ont parlé, je suis content d’avoir clôturé ce chapitre. Ce que je retiens, c’est surtout que je n’ai pas été un buteur régulier, j’ai surtout été là dans les moments importants, au niveau du scoring ou autres. Je retiens aussi les passes décisives, j’en ai fait des belles et des importantes, et c’est aussi une fierté.

Le diaporama de la rencontre (copyright IconSport - FFHB) 

On ne retiendra que le 1000ème de Guigou !  

Euro

mardi 27 avril 2021 - © Yves Michel

 6 min 50 de lecture

31-40... Le paradoxe d'un écart au tableau d'affichage qui aurait pu satisfaire l'équipe de France et tous ceux qui la suivent mais sur l'ensemble, les questions restent nombreuses après la piètre prestation collective qu'ont livré les Tricolores. Une défense apathique, trop généreuse et souvent déconcentrée, devant deux gardiens qui n'ont pas été d'une grande utilité. Ce voyage dans la banlieue d'Athènes ne laissera pas un souvenir impérissable. Ah si quand même ! C'est dans ce contexte pour le moins singulier que Michaël Guigou a dépassé la barre des 1000 buts chez les Bleus ! On se contente de ce qu'on peut !

Il fallait éviter de tomber dans le piège. Celui d’une certaine facilité face à une formation qui n’a jamais été un monstre du hand européen et dont les 4 points au classement en phase qualificative à l'Euro 2022 ont été attribués sur tapis vert après le forfait général de la Belgique. 

Les Tricolores ont attaqué cette confrontation comme il le fallait, en soignant le moindre détail, en exploitant le jeu rapide et en poussant les Grecs à la faute. Quatre exclusions temporaires adverses (dont une sur un mauvais changement) en moins de dix minutes, rien à redire, cela partait sur d’excellentes bases. Notamment grâce aux deux ailiers, Valentin Porte et Michaël Guigou, ce dernier irréprochable à 7 mètres et qui va profiter de cette escapade athénienne pour entrer dans l'histoire. Après très exactement 9 minutes et 26 secondes, en gagnant son face à face avec le gardien Boukovinas, le Nîmois a inscrit son 1000ème but en sélection. Il rejoint le cercle très fermé des meilleurs réalisateurs français où l'attendaient Jérôme Fernandez (1463 buts), Nikola Karabatic (1240) et Frédéric Volle (1016). Mickaël Guigou totalise ce mardi soir, 1001 buts. 

Après le penalty de "Mika", la France avait creusé l'écart (4-9). C'est la suite qui va laisser à désirer. Un tir contré, deux pertes de balle consécutives, des carences défensives inhabituelles (l'absence d'un Luka Karabatic habituellement associé à Ludo Fabregas s'est avérée préjudiciable), cette avance va se réduire et les Grecs vont en profiter pour reprendre confiance, évoluer sans complexe et revenir à deux longueurs. Les intentions françaises devenaient brouillonnes, l'engagement indigne et le manque de mobilité inquiétant. A la faveur de son 1er temps mort, Guillaume Gille va faire tourner une partie de son banc. Si collectivement, les difficultés vont persister, les Tricolores vont accentuer à nouveau leur avance grâce notamment à l'à-propos de Luc Abalo sur son aile et à la maîtrise de Kentin Mahé à 7 mètres. Comme elle l'avait été pendant son temps faible, la France s'était retrouvée en supériorité numérique et n'en avait même pas profité. Elle aurait pu tuer le suspense et ne pas se torturer l'esprit. A la pause, elle était certes devant (16-22) avec 84% d'efficacité offensive mais les Grecs eux, n'avaient pas été ridicules. Ils avaient su trouver des solutions et surtout bénéficier du manque de réussite de Vincent Gérard (2 arrêts en 30').  

Dans le second acte, les joueurs de Guillaume Gille vont se contenter du matelas qu'ils s'étaient constitués. Ni plus, ni moins. Il y avait encore des fulgurances et une certaine efficacité en attaque (Fabregas et Tournat vont se faire remarquer) mais le chantier défensif était toujours aussi confus. Une purge et la volonté qu'on en finisse au plus tôt. Yann Genty, bien discret comme son partenaire au PSG, va réaliser quelques arrêts dans le final mais c'est à peu près tout. La France remporte à l'extérieur (31-40) son 1er match comptant pour la qualification à l'Euro 2022. Après une défaite et un nul face à la Serbie, début janvier.  

Avant le dernier match du groupe programmé dimanche à Créteil face à ce même adversaire grec et même s'ils ont été peu convaincants, les Tricolores sont en position favorable pour se qualifier pour l'Euro prévu du 13 au 30 janvier en Hongrie et Slovaquie. Dans la perspective des Jeux Olympiques mais aussi pour leur accorder un repos bien mérité, Guillaume Gille envisage de mettre au repos certains cadres et renouveler son effectif en vue de ce dernier affrontement en France. Les gardiens Kévin Bonnefoi et Rémi Desbonnet devraient suppléer Yann Genty et Vincent Gérard. Dylan Nahi, Aymeric Minne, Elohim Prandi, Karl Konan, Théo Monar, O'brian Nyateu, et Adrien Dipanda qui n'ont pas fait le déplacement à Korydallos et qui étaient attendus ce mardi à la Maison du Handball, sont aussi concernés.  



A Korydallos (banlieue d'Athènes), mardi 27 avril 2021
Qualification à l'EHF Euro 2022

Grèce – France            31-40   (mi-temps : 16-22)

Arbitres: Bogdan Kaludjerovic & Ivan Vujacic (Monténégro)


GRECE: Boukovinas (6a/34), Kotanidis 4a/16) - Moraitis (1/1), Arampatzis (1/1), Iliopoulos (7/9), Kederis (2/2), Kandylas (2/2), Tziras (2/4 dt 1/3 pen), Kritikos (0/1), Nikolaidis , Karampourniotis (4/4), Arapakopoulos (2/2), Mylonas (3/4), Papadionysiou (0/1), Mallios (5/10 dt 0/1 pen), Tsilis (2/3)

FRANCE: Gérard (2a/19), Genty (5a/19) - Claire (0/1), Remili (4/4), Lagarde (1/3), Guigou (4/6 (dt 2/2 au pen), Abalo (4/6), Mem (3/5), Descat (1/2), Fabregas (6/6), Mahé (6/7 dt 5/5 au pen), Tournat (5/7), N'Guessan (2/6), Porte (4/4), Acquevillo, Kounkoud

Evolution du score: 2-6 (5è) 4-9 (10è) 8-11 (15è) 9-15 (20è) 13-20 (25è) 16-22 (MT) 20-26 (35è) 22-27 (40è) 23-30 (45è) 26-33 (50è) 30-36 (55è) 31-40 (FIN)


Réactions à l'issue de la rencontre (avec la collaboration d'Hubert Guériau)

Guillaume Gille (entraîneur de l'EDF): L’objectif premier était de remporter une victoire probante. On sait que les conditions de préparation de ce match étaient spéciales et cela s’est ressenti sur le terrain. On a dominé la partie mais sans éteindre les velléités grecques. Ils sont restés, un peu trop à mon goût, à notre contact. C’est lié à une performance trop sur courant alternatif, qui les a incités à y croire. Ce sont deux bons points de pris, et on va savoir s’en satisfaire alors qu’on sortait de deux matches compliqués contre la Serbie. On s’ouvre un peu plus le chemin de la qualification. Dans cette semaine de travail, on n’a pas encore travaillé, et ce match montre que mettre le maillot bleu ne suffit pas pour retrouver nos automatismes.
À propos de Michaël Guigou qui a franchi la barre des mille buts : c’est à la fois un signe de longévité extrême et de grande performance. Être capable d’être aussi constant, sur un poste où l’efficacité est essentielle, "Mika" est celui qui alimente la marque de l’équipe de France et qui contribue à convertir nos pénaltys, un secteur où il est souvent très efficace. C’est un ailier finisseur mais créateur, un buteur mais qui, de son aile, a rendu le jeu plus facile pour les autres.


Michaël Guigou (capitaine de l'EDF): Ce qu’on a fait en défense n’est pas à la hauteur de ce qu’on voulait faire. On aurait plus du gagner 40-25 que 40-31, c’était insuffisant, mais on a gagné. Certains ont joué il y a deux jours, alors on est content de la victoire. Dimanche, on doit attendre de mettre un peu plus la manière, à voir ce que le staff choisira quant à la composition du groupe. On aura peut-être plein de jeunes qui auront à coeur de prouver qu’ils ont le niveau. C’est important de continuer à gagner, de garder la dynamique lancée au Mondial même si ce soir la manière n’y était pas.

Si aussi peu de personnes ont réussi à inscrire mille buts en équipe de France, avec tous les grands joueurs qui ont porté ce maillot, on peut en être fier. Quand j’ai commencé, je ne pensais pas réaliser tout ça, en plus de ce chiffre, il y a plein de titres collectifs dont je suis le plus fier. J’y ai pas mal pensé, beaucoup d’interviews en ont parlé, je suis content d’avoir clôturé ce chapitre. Ce que je retiens, c’est surtout que je n’ai pas été un buteur régulier, j’ai surtout été là dans les moments importants, au niveau du scoring ou autres. Je retiens aussi les passes décisives, j’en ai fait des belles et des importantes, et c’est aussi une fierté.

Le diaporama de la rencontre (copyright IconSport - FFHB) 

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