On se doutait que les Croates n’arriveraient pas en victimes expiatoires et que leur talent, cette fois, ils allaient le mettre au service du collectif et surtout qu’ils respecteraient les consignes de leur nouveau coach, Hrvoje Horvat. Et c’est bien avec un bloc compact et très habile en attaque autour d’un Luka Cindric royal et un Domagoj Duvnjak maître de son équipe et surtout capable de proposer un schéma défensif pour le moins évolutif que la Croatie va mettre d’entrée les Bleus sur le reculoir. Cette 5-1 avec Domagoj Duvnjak qui se mue au gré des mouvements bleus en 3-2-1 ou en 6-0 va complètement déboussoler l’attaque tricolore. Obligés de jouer des coups individuels, mécaniquement les Tricolores connaissaient des échecs, quelques pertes de balle, qui donnaient les bonnes munitions à une attaque croate qui elle carburait au super et au collectif. A cet instant, cela ne sentait pas bon du tout et la France va être à deux doigts de se faire complètement lâcher au score quand, avec l’entrée en jeu d’Ivan Pesic, la Croatie commençait à avoir quelques arrêts, à contrario d’un Marin Sego totalement hors du coup. Une attaque balbutiante face à cette défense plus que maligne. Une défense qui n'arrrive pas se positionner face aux coups de génie de Luka Cindric, du jeu pivot toujours aussi impeccable et payant cash toute erreur offensive. Alors à -4 à 5 secondes de la fin de la première période tout ça sentait mauvais, très mauvais. Le coup de poignet sur le gong d’un Dika Mem, indispensable aux Bleus sur ces 30 premières minutes, atténuait juste un tout petit peu la douloureuse.

On va encore plus craindre le pire sur le début de seconde période… Ce diable de Cindric qui sort encore de sa boîte. Le métronome Ivan Cupic qui "métronomise", et la Croatie allait passer à +5 en 2 minutes. On n’était plus sur de l‘inquiétude, mais carrément de la peur… C’est pourtant cet instant que les Bleus vont choisir pour sortir de leur torpeur défensive en étant capables de bloquer enfin l’attaque croate alors qu’ils étaient pourtant un de moins et de trouver en Yann Genty l’arme qui allait faire douter, et encore plus que cela, l’artillerie aux damiers. Alors que la Croatie avait eu 3 balles de 18-13, les adversaires des Bleus ne vont plus marquer que 9 buts en 27 minutes. La faute à une défense où Ludovic Fabregas régnait en maitre emmenant avec lui les Porte, Mem, N’Guessan et compagnie. Derrière Yann Genty continuait a enchainer les exploits et les Croates allaient lâcher peu à peu aussi bien physiquement que mentalement. Même si leur avance leur accordait un peu de répit avant de voir les Français leur passer devant. On sentait que cela allait finir par arriver. Kentin Mahé mettait du rythme dans tout ce qu’il faisait. Timothey N’Guessan, Dika Mem et Melvyn Richardson prenaient des tirs dès qu’ils en avaient la possibilité et les réussissaient  et même Hugo Descat, après un début de seconde période calamiteux, finissait par enfin trouver le chemin des filets. Tout souriait enfin aux Français. La prise de pouvoir à la 52° sera le champ du cygne croate. Les Bleus pouvaient dérouler sur la fin de match et Yann Genty s’offrir un pastis bien frais sur Cindric pour fêter ça !

Certes, tout ne s’est pas fait dans la douceur dans ce match… Il va sans doute falloir s’y faire avec cette génération bleue. Mais on sait depuis le Mondial, qu’elle a une qualité énorme : elle ne renonce jamais, même quand tout va de guingois, que rien ne fonctionne, elle continue à croire en elle et elle encore prouvé ce soir qu’elle avait raison ! Demain place à la Tunisie battue assez sèchement 34-27 par le Portugal. Le match se jouera après Croatie - Portugal. Si jamais les Portugais avaient la bonne idée de l'emporter, alors les Bleus pourraient assurer leur qualification dès demain en l'emportant face aux Tunisiens.

A Montpellier, Sud de France Arena
Le vendredi 12 mars 2021 à 21h00
France - Croatie : 30-26 (Mi-temps : 12-15)
Arbitres : MM Schulze Robert et Tonnies Tobias (ALL)
Evolution du score : 0-1 5°, 2-2 10°, 5-6 15°, 7-9 20°, 10-13 25°, 12-15 MT - 14-17 35°, 18-20 40°, 21-23 45°, 23-23 50°, 27-25 55°, 30-26 FT. 

France
Joueurs

Gardiens

Croatie
Joueurs

Gardiens

Les réactions
Michael Guigou (Au micro de TMC) : « La Croatie a fait un très bon début de match, trouvé beaucoup de solutions en attaque et avec leur défense très, très particulière et difficile à attaquer, résultat on a mis un peu de temps à trouver nos marques. Mais on a su rester calme, patient, sur de nos forces et ça a fini par payer. On a envie d’aller aux Jeux Olympiques ! Même si c’est particulier cette année, même avec la COVID, même sans le public… Il y a plein de joueurs dans cette équipe qui ne connaissent pas les JO et ils ont vraiment envie de connaître ça et on a mis toute notre détermination pour l’emporter face à cette Croatie dont on savait qu’elle allait nous poser beaucoup de problèmes. Ça a été difficile mais on a été très bon ! »

Timothée N’Guessan (Au micro de TMC) : « Ça n’a pas été simple, on a été mené toute la première mi-temps, mais ça a été une belle remontée ! On n’a rien lâché, on est resté soudé, on a joué comme il fallait, je suis très content de ce que l’on a réalisé. Mais on a fait qu’un gros pas vers la qualification, il reste encore deux gros pas à faire, on sait que cela va être difficile mais on est là, on est présent ! »

Guillaume Gille : « On a fait un très gros match. La Croatie est une équipe de grande qualité, cette équipe nous a bousculés, il a fallu retrouver beaucoup d'énergie pour inverser le rapport de force. On a su revenir plus fort en deuxième, avoir plus d’efficacité, plus de qualité en défense dans un secteur qui nous a fait défaut dans la première période. Je suis fier de la prestation et de l’état d’esprit, des ressources mentales et physiques qu'on a su montrer. J'espère qu'on sera capable de capitaliser dessus. Yann a fait une très bonne prestation, il a été le dernier rempart décisif qui nous permis de retrouver des couleurs dans des moments charnières de la seconde période. Il a été bien aidé par la défense qui a su mettre du volume et de l'aggressivité, Yann a servi de rampe de relancement quand nous étions en difficulté. »
 

Le diaporama du match par Patrick Davignon